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  • Madame de...

    Très beau film sur TV5Monde Maghreb Orient, en ce moment, un film de Max Ophuls,(1953) adapté du roman de Louise de Vilmorin (1951)
    Tuer ce monstre le temps, n'est-ce pas l'occupation la plus ordinaire et la plus légitime de chacun ?
    Charles Baudelaire ; Le spleen de Paris, Le galant tireur (posthume, 1869)

  • #2
    Louise Levêque de Vilmorin, dite Louise de Vilmorin, est une écrivaine française née le 4 avril 1902 à Verrières-le-Buisson (Essonne) où elle est morte le 26 décembre 1969.

    Née dans le château familial d’une célèbre famille de botanistes et grainetiers, elle se fiance en 1923 à Antoine de Saint-Exupéry mais épouse finalement en 1925 un Américain, Henry Leigh Hunt (1886–1972) et s’installe à Las Vegas, au Nevada. Trois filles naissent de ce mariage : Jessica, Alexandra et Elena.
    Divorcée, elle épouse en 1938 en secondes noces le comte Paul Pálffy ab Erdöd (1890–1968), dont elle divorce en 1943. Ces années sont pour Louise « les plus belles de [sa] vie». Elle devient ensuite la maîtresse de Paul Esterházy de Galántha (1901–1964), à partir de 1942, puis de Duff Cooper, ambassadeur de Grande-Bretagne.
    La femme de lettres voyage beaucoup et séjourne fréquemment en Suisse chez son ami le prince Sadruddin Aga Khan. En 1961 elle fait la connaissance à Genève, par le biais d’un de leurs amis communs Jean-Louis Mathieu, du peintre genevois Émile Chambon et se prend d’amitié pour lui. Le 10 mai 1962 se tient à Paris le vernissage d’une grande exposition Chambon à la galerie Motte, à l’initiative de Louise de Vilmorin, dont elle préface le catalogue.
    Elle termine sa vie avec un amour de jeunesse, André Malraux.

    Louise de Vilmorin publie son premier roman, « Sainte-Unefois » en 1934, sur les encouragements d’André Malraux, puis, entre autres, « Fiançailles pour rire » (1939), « Julietta » (1951) et « Madame de… » (1951).
    Elle publie aussi plusieurs recueils de poèmes dont « Le Sable du Sablier » (1945) et « L’Alphabet des aveux » (1954).
    Sa fantaisie se manifeste dans les figures de style dont elle est friande, notamment les holorimes (qu’elle écrit « olorime ») et les palindromes dont elle a écrit un grand nombre et de grande taille.
    Francis Poulenc fait d’elle l’égale de Paul Éluard et de Max Jacob. Il trouve dans ses poèmes « une sorte d’impertinence sensible, de libertinage, de gourmandise qui prolongeait dans la mélodie ce que j’avais exprimé, très jeune, dans « Les Biches » avec Marie Laurencin. »
    Elle a écrit les scénarios et les dialogues de plusieurs films (« Les Amants » en 1957, « La Française et l’Amour » en 1960) et est apparue en tant qu’actrice dans « Amélie ou le Temps d’aimer » (1961) de Michel Drach et « Teuf-teuf » (1963) de Georges Folgoas.

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    • #3
      Habillée au goût du bonheur
      Elle traversa mes années
      Sans jamais parler du bonheur.
      Et le soir cheminant l’allée,
      Cheminant les sentiers des lièvres,
      Elle disait de petits mots
      Qui s’en allaient hors de ses lèvres
      Comme l’eau frisée du ruisseau
      Qui coupait en deux nos journées.

      Passant le pont, penchée vers l’eau,
      Penchée vers l’eau que disait-elle ?
      « Tous les oiseaux battent de l’aile
      Quand le courant tire le ciel.
      Chaque poisson est un oiseau
      Tombé d’amour, tombé à l’eau
      Pendant les messes de Noël. »

      Habillée au goût du bonheur
      Elle traversait la prairie
      En berçant un bouquet de fleurs,
      Un bouquet de Vierge Marie
      Qui était lourd comme un enfant.
      Enfant fleuri en ses bras blancs,
      Petites filles endormies
      Qu’elle apportait à la maison,
      Amour en chapeau de prairie
      Aux couleurs de chaque saison.

      En traversant notre prairie
      Elle disait, berçant les fleurs :
      « Les moutons de la bergerie
      Ont fui les armes du malheur
      Et moutonnent au ciel d’orage.
      Dès que s’annonce le danger
      Chaque mouton devient nuage,
      Nuages de moutons légers
      Partis au vent, haut sur la côte,
      Lorsque s’éloigne le berger
      Pour la messe de Pentecôte. »

      Habillée au goût du bonheur,
      Elle s’en fut de mes années
      Chantant les vêpres sur mon cœur.
      Vêpres par l’amour encensées,
      Cantique traversé d’oiseaux,
      Moutons en sa tête envolée,
      Poissons des cieux tombés à l’eau
      Naviguaient le ruisseau des pleurs
      Quand s’en allait ma bien-aimée,
      Un baiser en sa main fermée,
      Sans m’avoir parlé du bonheur.

      Chantant vêpres à petits mots,
      Elle disait, quittant ma vie :
      « Les étoiles des étés chauds
      Sont des demoiselles pâlies
      Qui désertèrent leur pâleur.
      Amantes en lueur parties,
      En étoiles filant ailleurs
      Dès que l’amour clôt leurs paupières
      Et va surprendre les prières
      Aux vêpres de la Chandeleur. »

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