C'est la manifestation cinématographique la plus ancienne du pays. Du 9 au 15 septembre se tiendront les 15èmes rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB), organisées par l'association Project'heurts. Pour cette nouvelle édition qui se tiendra à la cinémathèque de Béjaïa, 32 films seront projetés dont 26 en avant-premières algériennes. "L'appel à candidatures à été lancé il y a six mois. Nous avons reçu 450 propositions de courts ou longs métrages. Une centaine de plus que l'an dernier", déclarait ce lundi Laïla Aoudj, directrice artistique du RCB, en conférence de presse à la cinemathèque d’Alger.
Les RCB sont nées au début des années 2000 dans l'espoir de renouer le lien entre le grand public et le cinéma, brisé après dix années de guerre civile. A l'époque, les Rencontres se substituaient aux salles obscures. Mais depuis, l'événement a pris de l'ampleur en se donnant aussi pour mission de valoriser les projets indépendants et novateurs dont les budgets sont parfois limités.
Pour mener à bien cette démarche, les RCB peuvent compter sur leurs nombreux mécènes parmi lesquels l'APC de Béjaïa, l'Institut Français d'Algérie, le groupe BNP ou encore TV5 Monde. Le ministère de la Culture, lui, reste aux abonnés absents. "Nous avons formulé une demande de subvention. Nous attendons toujours leur retour... comme nous attendons celui pour l'édition de l'année passée", précise Laïla Aoudj.
Comme lors des éditions précédentes, les séances de projection et les débats qui y sont associés sont gratuits et ouverts à tous. "Il n'a jamais été question d'en faire un événement payant. Déjà parce que c'est une association (Project'heurts, ndlr) qui sert de socle à ces rencontres. Et puis nous souhaitons sensibiliser les Algériens au 7ème art. En les faisant payer, on risquerait de les faire fuir."
Et les RCB frapperont fort dès le premier soir en diffusant En attendant les hirondelles réalisé par Karim Moussaoui et sélectionné cette année dans Un certain regard au festival de Cannes.
Le Lab'
En marge des RCB, le Béjaïa Film Laboratoire organisera sa troisième session. Ce projet, à l'initiative du cinéaste Amine Hattou, a pour ambition de renforcer la production cinématographique dans les pays du Maghreb au moyen d'ateliers et de conférences. "Il est le seul du genre en Algérie", précise son président.
Il sera clôturé par l'attribution de deux bourses: la première, dédiée à l'écriture (prix des Ateliers sauvages - Hafid Tamzali), offrira une dotation de 200 000 DA et quatre semaines de résidence d'écriture. Le prix Mouny Berrah d'aide à la finition (montage), attribuera lui un chèque de 300 000 DA au lauréat ainsi qu'une résidence de huit semaines dont le montant s'élève à 300 000 Da.
"Pendant toute la semaine des Rencontres cinématographiques de Béjaïa, les candidats aux bourses seront brieffés, des professionnels leur apprendront à présenter leurs films en sept minutes devant le jury", a indiqué Amine Hattou.
Parmi ses membres, Wassila Tamzali, Rahma Goubar et Pierre Menahem pour l'écriture et Déborah Amokrane Azza Chaabouni et Dominique Paris pour le montage.
Via ce laboratoire d'idées, Amine Hattou espère aussi apporter un nouveau souffle au cinéma algérien: "C'est encore difficile de faire un film en Algérie. Il n'y a pas d'école de cinéma à proprement parler et l'industrie est encore enfermée dans une bulle francophone. Alors nous recherchons des projets ambitieux mais fragiles pour les accompagner."
Sabrina Khelil - HuffPost Algérie
L'association Project-heurt's
L'association Project-heurt's (à but non lucratif) a été créée en 2003 à Béjaïa d'une part pour offrir un cadre légal aux RCB et d'autre part pour promouvoir la culture cinématographique algérienne et étrangère. Outre les RCB, d'autres événements sont organisés tout au long de l'année à l'image du ciné-club deux fois par mois, la Nuit du court-métrage pendant le mois de Ramadhan, la Nuit du clip et la Nuit du film d'horreur.
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