Hier en regardant l'excellent film: le Collectionneur avec en vedette le non moins excellent Freemen Goldmen, ma curiosité sur le sens du mot "Nodalité" , un mot utilisé dans une réplique m'a amené à solliciter le toujours disponible Gogole...
Je fus abasourdi ppar toute la littérature passionnante qui en découla... euuuh...incompréhensible pour votre serviteur que je suis
Alors,
S'ils s'en trouvent des érudits qui voudraient nous (m')éclairer, il faut s'taper la suite...corvée longue j'en conviens.
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Topologie. Nodalité
parGérard Amiel
Psychiatre, psychanalyste
Le pas considérable opéré par la psychanalyse en un siècle a pu arracher la question masculin/féminin du déterminisme anatomique idiot, tel qu’il a fait impasse majeure à partir du xviiie siècle. Démontrant que ce qui prévaut dans la différence sexuée ne dépend que d’une logique héritée de l’hétérogénéité de places prises dans un discours. Les seules contraintes liées au sexe ne devraient en effet résulter que des obligations inscrites dans le discours de l’Autre, c’est-à-dire dans l’inconscient, machinerie organisée autour d’un terme exclu de la chaîne signifiante, à savoir une lettre impliquée dans le refoulement dit originaire. Ce point qui fait défaut structurel en tant que définitivement refoulé (donc équivalant à une forclusion) a reçu historiquement de tout temps une interprétation par le sujet du côté de la valeur phallique. Or, comme le discours est articulé par l’absence de ce terme qui ne peut se trouver situé par conséquent à la fois des deux côtés d’un même mathème, les positions sexuées référées à ces deux pôles différents ne peuvent être symétriques ou égales. De plus, la manière d’occuper ces places discursives sur une modalité du tout (côté homme) ou du pas tout (côté féminin) accentue encore davantage l’impossible homogénéité de ces places. L’introduction assumée du sujet dans le discours au regard de la dimension du désir, c’est-à-dire prise de position dans un sexe, n’est une donnée ni spontanée, ni évidente, elle soulève couramment un « ça ne va pas », définissant précisément le statut du symptôme qui n’est que témoignage d’une position erronée du sujet dans la sexuation.
2
Le nœud borroméen mis en avant par Lacan peut s’entendre donc comme étant une formalisation de la discursivité même du sujet. Cette appréhension de la structure du discours a d’abord été envisagée par lui comme pouvant se supporter de la radicalité d’un nouage à trois, en tant que réduction pure à la nomination première et minimale du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire.
3
Toutefois, notons que le symptôme se révèle être une discursivité supplémentaire eu égard au nouage des trois, au même titre que le Nom-du-Père. La question est alors de savoir si un quatrième terme s’avère toujours explicitement nécessaire (ou non) dans ce champ de la discursivité du sujet. Car si les trois boucles, Réel, Symbolique et Imaginaire n’ont pas été déjà nouées de manière borroméenne, l’intervention d’un quatrième rond peut néanmoins de surcroît faire tenir l’ensemble, quatrième en tant que symptôme ou Nom-du-Père, susceptible de conférer à son tour la propriété borroméenne dont les trois étaient dépourvus.
Pour problématiser plus avant cette interrogation, précisons qu’une des finalités avérées de la cure serait de parvenir à extirper le sujet de la version classique du père, c’est-à-dire l’extraire du symptôme (mais de quel symptôme parlons-nous ?) ainsi que du Nom-du-Père (ce qui nécessiterait encore de déterminer la façon de s’en servir pour pouvoir s’en passer), opération qui semblerait donc rendre le quatrième rond facultatif et indiquer un retour souhaité en fin d’analyse à l’économie du nœud à trois, réduction qui intuitivement semblerait simplifier grandement les complications habituelles de la névrose, empêchée avec ses chemins détournés. La question qui se pose d’emblée à nous consiste donc à se demander si cette opération de soustraction est d’abord tout bonnement réalisable ? Et si tel était le cas, si elle l’est toujours pour autant ?
Côté homme : vivre à 3 ou à 4 ?
4
Chez celui inscrit côté mâle, l’écriture d’un fantasme $ ? a suggère que le sujet de l’inconscient n’a guère le choix. En effet, le sujet ne peut se manifester de façon directe ou objectivable chez celui qui parle, car en tant que pur effet d’une coupure qui a de façon concomitante discriminé ce qui cause son désir, il s’assume du détachement de cet objet gisant au lieu de l’Autre. Le transfert n’étant rien d’autre que la mise en acte de ce dispositif où la cause du désir du sujet est prêtée à celui qui tient lieu de cet Autre, déterminant amour ou haine certes, mais surtout désir traversant de sa flèche la fonction de la parole, motrice dans la cure. Il ne reste donc au sujet qu’à emprunter un défilé où il ne peut figurer qu’en tant qu’identifié scandaleusement à une image phallique. Cette fonction toxique de l’imaginaire du phallus, si elle perdure, sera remodelée par la fonction inconsciente de la métaphore paternelle, par laquelle se trouve l’issue signifiante indispensable à l’avènement du désir et aussi par quoi le phallus ainsi légitimé dans un deuxième temps est placé au lieu de l’Autre. À partir de là, toute tentative d’expression du sujet va s’accompagner d’une exacerbation des manifestations du phallus. L’hystérique sait exceller en cette matière.
5
La coupure est une donnée qui nous est évidente car elle est sans cesse illustrée par notre clinique habituelle. Le déchiffrage de l’objet a dans la chaîne signifiante répond à cette logique de la coupure. La coupure correspond assez bien en effet à notre appréhension de la genèse de l’objet et par conséquent du sujet.
6
Or, si l’on affirme que le sujet relève d’un certain vacillement du fait de la perte initiale d’un signifiant qui a chu, ce signifiant premier n’est pas seulement à réduire à un trou symbolique, il est du registre du réel pour le sujet. Mais ce réel doit subir un ordonnancement très précis, sinon ce n’est plus un forage apte ultérieurement au désir, mais un gouffre qui ne cesse de croître pour tout engloutir. C’est au prix d’un trou ordonné que le nouage peut avoir lieu. La métaphore inconsciente du Nom-du-Père consiste à mettre à la place juste l’ex-sistence du phallus, c’est-à-dire au bon endroit structurel le signifiant maître dit S1, qui n’est jamais qu’un trou mais articulé et noué pour le sujet. C’est ainsi que le trou acquiert la propriété nodale. Si le sujet se spécifie en effet d’une telle perte sans doute mythique mais indispensable à sa logique, le nouage à quatre semble alors éminemment pertinent pour situer sa discursivité, car le quatrième terme peut seul répondre du trou d’origine comme normâle, entendons la jouissance phallique comme symptôme (lié au refoulement originaire) et pas comme symptôme issu du refoulement secondaire. Pour Lacan le symptôme de la normâle est une nodalité à quoi le phallus ex-siste en tant que réel.
7
La pertinence du nœud à quatre vaut autant pour l’homme que le nœud à trois qui se donne comme une version encore plus épurée du précédent puisque le Nom-du-Père radical réduit au nouage Réel, Symbolique et Imaginaire pourrait illustrer la formule se servir du Nom-du-Père pour pouvoir s’en passer.
Les deux types de nouages existent, à nous de nous en débrouiller.
Côté femme : sans coupure et/ou sans coinçage ?
8
Côté féminin, le point d’appui de sa subjectivité n’est pas le phallus comme du côté homme, mais le signifiant du manque dans l’Autre. Le circuit inconscient tend à son issue à convoquer à terme après , le fantasme comme l’explicite le graphe du désir à l’étage supérieur, mais il n’est pas exclu que certaines femmes restent orphelines d’un bouclage possible via un objet petit a qui leur serait personnel, c’est-à-dire qu’elles se révèlent en reste quant à la signifiance phallique pour leur propre compte. Pas de fantasme articulé qui fasse suite à , donc. Elles s’en trouvent maintenues en suspens. Autrement dit, il est possible que la découpe de l’objet a n’ait pas été effectuée dans leur cas, ce qui signifie qu’il n’y a pas de petit a dans l’Autre comme visée, les concernant. Cet Autre qui n’est pas contaminé par une dialectique objectale et qui constitue ainsi leur point de départ, correspondant paradoxalement au point d’arrivée d’autres sujets qui par la fin de leurs cures sont parvenus à arracher le petit a du champ de l’Autre, leur donne du fait de cet amour épuré une dimension mystique. Pourtant, dans une telle disposition, elles ne sont pas folles. Car même si elles ne disposent pas de cette cause dévolue à l’égoïsme de leurs subjectivités, elles peuvent néanmoins prendre en compte la dynamique d’un tel objet, au moins par l’hypothèse qu’elles mettent en œuvre aisément, au travers de la supposition qui leur fait accepter d’assumer la question du phallus dans leurs êtres pour un autre et par déroulement métonymique, d’admettre celle d’un petit a, en acceptant de se faire aussi cet objet du désir du partenaire et pourquoi ne pas oser le dire carrément, celui du désir de son analyste, cela dès leur entrée en cure.
9
Mais l’absence de repérage d’une coupure (cf. Le ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras) représente une problématique supplémentaire pour elles, car la découpe de l’objet introduit la notion de domicile, de lieu familier. Ne faudrait-il pas dans de tels cas évoquer la possibilité du coinçage comme résolution élégante de cette difficulté ? Mais pour immédiatement entériner de l’autre côté l’errance ? Faut-il évoquer d’ailleurs dans la clinique de l’errance une articulation de la structure discursive centrée par un objet recueilli comme pur résultat d’un nouage étranger à la coupure. Il paraît impossible de généraliser une telle interprétation, ni même de la légitimer, mais seulement d’en examiner l’occurrence chaque fois au cas par cas. L’objet a fruit d’une coupure ou l’objet a résultat d’un coinçage ne remettent pas tant en cause une hétérogénéité de nature ou de géométrie de cette cause, mais évoque plutôt un déplacement à lire du côté de sa fonction et/ou de ses effets (domiciliation, stabilisation du désir, etc.).
10
Quoi qu’il en soit, le nouage borroméen semble poser problème pour la question de la subjectivité féminine. Car tout nœud est centré sur un objet a dont il assure le coinçage (logique différente de celle de l’objet a produit par coupure), objet cause donc au regard duquel pourtant une femme garde toujours un statut très particulier.
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Je fus abasourdi ppar toute la littérature passionnante qui en découla... euuuh...incompréhensible pour votre serviteur que je suis
Alors,
S'ils s'en trouvent des érudits qui voudraient nous (m')éclairer, il faut s'taper la suite...corvée longue j'en conviens.
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Vous consultez
Topologie. Nodalité
parGérard Amiel
Psychiatre, psychanalyste
Sexe, discours et nœuds
Le pas considérable opéré par la psychanalyse en un siècle a pu arracher la question masculin/féminin du déterminisme anatomique idiot, tel qu’il a fait impasse majeure à partir du xviiie siècle. Démontrant que ce qui prévaut dans la différence sexuée ne dépend que d’une logique héritée de l’hétérogénéité de places prises dans un discours. Les seules contraintes liées au sexe ne devraient en effet résulter que des obligations inscrites dans le discours de l’Autre, c’est-à-dire dans l’inconscient, machinerie organisée autour d’un terme exclu de la chaîne signifiante, à savoir une lettre impliquée dans le refoulement dit originaire. Ce point qui fait défaut structurel en tant que définitivement refoulé (donc équivalant à une forclusion) a reçu historiquement de tout temps une interprétation par le sujet du côté de la valeur phallique. Or, comme le discours est articulé par l’absence de ce terme qui ne peut se trouver situé par conséquent à la fois des deux côtés d’un même mathème, les positions sexuées référées à ces deux pôles différents ne peuvent être symétriques ou égales. De plus, la manière d’occuper ces places discursives sur une modalité du tout (côté homme) ou du pas tout (côté féminin) accentue encore davantage l’impossible homogénéité de ces places. L’introduction assumée du sujet dans le discours au regard de la dimension du désir, c’est-à-dire prise de position dans un sexe, n’est une donnée ni spontanée, ni évidente, elle soulève couramment un « ça ne va pas », définissant précisément le statut du symptôme qui n’est que témoignage d’une position erronée du sujet dans la sexuation.
2
Le nœud borroméen mis en avant par Lacan peut s’entendre donc comme étant une formalisation de la discursivité même du sujet. Cette appréhension de la structure du discours a d’abord été envisagée par lui comme pouvant se supporter de la radicalité d’un nouage à trois, en tant que réduction pure à la nomination première et minimale du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire.
3
Toutefois, notons que le symptôme se révèle être une discursivité supplémentaire eu égard au nouage des trois, au même titre que le Nom-du-Père. La question est alors de savoir si un quatrième terme s’avère toujours explicitement nécessaire (ou non) dans ce champ de la discursivité du sujet. Car si les trois boucles, Réel, Symbolique et Imaginaire n’ont pas été déjà nouées de manière borroméenne, l’intervention d’un quatrième rond peut néanmoins de surcroît faire tenir l’ensemble, quatrième en tant que symptôme ou Nom-du-Père, susceptible de conférer à son tour la propriété borroméenne dont les trois étaient dépourvus.
Pour problématiser plus avant cette interrogation, précisons qu’une des finalités avérées de la cure serait de parvenir à extirper le sujet de la version classique du père, c’est-à-dire l’extraire du symptôme (mais de quel symptôme parlons-nous ?) ainsi que du Nom-du-Père (ce qui nécessiterait encore de déterminer la façon de s’en servir pour pouvoir s’en passer), opération qui semblerait donc rendre le quatrième rond facultatif et indiquer un retour souhaité en fin d’analyse à l’économie du nœud à trois, réduction qui intuitivement semblerait simplifier grandement les complications habituelles de la névrose, empêchée avec ses chemins détournés. La question qui se pose d’emblée à nous consiste donc à se demander si cette opération de soustraction est d’abord tout bonnement réalisable ? Et si tel était le cas, si elle l’est toujours pour autant ?
Côté homme : vivre à 3 ou à 4 ?
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Chez celui inscrit côté mâle, l’écriture d’un fantasme $ ? a suggère que le sujet de l’inconscient n’a guère le choix. En effet, le sujet ne peut se manifester de façon directe ou objectivable chez celui qui parle, car en tant que pur effet d’une coupure qui a de façon concomitante discriminé ce qui cause son désir, il s’assume du détachement de cet objet gisant au lieu de l’Autre. Le transfert n’étant rien d’autre que la mise en acte de ce dispositif où la cause du désir du sujet est prêtée à celui qui tient lieu de cet Autre, déterminant amour ou haine certes, mais surtout désir traversant de sa flèche la fonction de la parole, motrice dans la cure. Il ne reste donc au sujet qu’à emprunter un défilé où il ne peut figurer qu’en tant qu’identifié scandaleusement à une image phallique. Cette fonction toxique de l’imaginaire du phallus, si elle perdure, sera remodelée par la fonction inconsciente de la métaphore paternelle, par laquelle se trouve l’issue signifiante indispensable à l’avènement du désir et aussi par quoi le phallus ainsi légitimé dans un deuxième temps est placé au lieu de l’Autre. À partir de là, toute tentative d’expression du sujet va s’accompagner d’une exacerbation des manifestations du phallus. L’hystérique sait exceller en cette matière.
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La coupure est une donnée qui nous est évidente car elle est sans cesse illustrée par notre clinique habituelle. Le déchiffrage de l’objet a dans la chaîne signifiante répond à cette logique de la coupure. La coupure correspond assez bien en effet à notre appréhension de la genèse de l’objet et par conséquent du sujet.
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Or, si l’on affirme que le sujet relève d’un certain vacillement du fait de la perte initiale d’un signifiant qui a chu, ce signifiant premier n’est pas seulement à réduire à un trou symbolique, il est du registre du réel pour le sujet. Mais ce réel doit subir un ordonnancement très précis, sinon ce n’est plus un forage apte ultérieurement au désir, mais un gouffre qui ne cesse de croître pour tout engloutir. C’est au prix d’un trou ordonné que le nouage peut avoir lieu. La métaphore inconsciente du Nom-du-Père consiste à mettre à la place juste l’ex-sistence du phallus, c’est-à-dire au bon endroit structurel le signifiant maître dit S1, qui n’est jamais qu’un trou mais articulé et noué pour le sujet. C’est ainsi que le trou acquiert la propriété nodale. Si le sujet se spécifie en effet d’une telle perte sans doute mythique mais indispensable à sa logique, le nouage à quatre semble alors éminemment pertinent pour situer sa discursivité, car le quatrième terme peut seul répondre du trou d’origine comme normâle, entendons la jouissance phallique comme symptôme (lié au refoulement originaire) et pas comme symptôme issu du refoulement secondaire. Pour Lacan le symptôme de la normâle est une nodalité à quoi le phallus ex-siste en tant que réel.
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La pertinence du nœud à quatre vaut autant pour l’homme que le nœud à trois qui se donne comme une version encore plus épurée du précédent puisque le Nom-du-Père radical réduit au nouage Réel, Symbolique et Imaginaire pourrait illustrer la formule se servir du Nom-du-Père pour pouvoir s’en passer.
Les deux types de nouages existent, à nous de nous en débrouiller.
Côté femme : sans coupure et/ou sans coinçage ?
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Côté féminin, le point d’appui de sa subjectivité n’est pas le phallus comme du côté homme, mais le signifiant du manque dans l’Autre. Le circuit inconscient tend à son issue à convoquer à terme après , le fantasme comme l’explicite le graphe du désir à l’étage supérieur, mais il n’est pas exclu que certaines femmes restent orphelines d’un bouclage possible via un objet petit a qui leur serait personnel, c’est-à-dire qu’elles se révèlent en reste quant à la signifiance phallique pour leur propre compte. Pas de fantasme articulé qui fasse suite à , donc. Elles s’en trouvent maintenues en suspens. Autrement dit, il est possible que la découpe de l’objet a n’ait pas été effectuée dans leur cas, ce qui signifie qu’il n’y a pas de petit a dans l’Autre comme visée, les concernant. Cet Autre qui n’est pas contaminé par une dialectique objectale et qui constitue ainsi leur point de départ, correspondant paradoxalement au point d’arrivée d’autres sujets qui par la fin de leurs cures sont parvenus à arracher le petit a du champ de l’Autre, leur donne du fait de cet amour épuré une dimension mystique. Pourtant, dans une telle disposition, elles ne sont pas folles. Car même si elles ne disposent pas de cette cause dévolue à l’égoïsme de leurs subjectivités, elles peuvent néanmoins prendre en compte la dynamique d’un tel objet, au moins par l’hypothèse qu’elles mettent en œuvre aisément, au travers de la supposition qui leur fait accepter d’assumer la question du phallus dans leurs êtres pour un autre et par déroulement métonymique, d’admettre celle d’un petit a, en acceptant de se faire aussi cet objet du désir du partenaire et pourquoi ne pas oser le dire carrément, celui du désir de son analyste, cela dès leur entrée en cure.
9
Mais l’absence de repérage d’une coupure (cf. Le ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras) représente une problématique supplémentaire pour elles, car la découpe de l’objet introduit la notion de domicile, de lieu familier. Ne faudrait-il pas dans de tels cas évoquer la possibilité du coinçage comme résolution élégante de cette difficulté ? Mais pour immédiatement entériner de l’autre côté l’errance ? Faut-il évoquer d’ailleurs dans la clinique de l’errance une articulation de la structure discursive centrée par un objet recueilli comme pur résultat d’un nouage étranger à la coupure. Il paraît impossible de généraliser une telle interprétation, ni même de la légitimer, mais seulement d’en examiner l’occurrence chaque fois au cas par cas. L’objet a fruit d’une coupure ou l’objet a résultat d’un coinçage ne remettent pas tant en cause une hétérogénéité de nature ou de géométrie de cette cause, mais évoque plutôt un déplacement à lire du côté de sa fonction et/ou de ses effets (domiciliation, stabilisation du désir, etc.).
10
Quoi qu’il en soit, le nouage borroméen semble poser problème pour la question de la subjectivité féminine. Car tout nœud est centré sur un objet a dont il assure le coinçage (logique différente de celle de l’objet a produit par coupure), objet cause donc au regard duquel pourtant une femme garde toujours un statut très particulier.
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