Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Yann Arthus-Bertrand: "Nous on envoie des missiles, eux, des kamikazes"

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Yann Arthus-Bertrand: "Nous on envoie des missiles, eux, des kamikazes"

    Le photographe et réalisateur français est à Bruxelles ce weekend pour faire la promotion, 5 ans après "Home", de son nouveau film documentaire "Human". Un nouveau projet dont le postulat de départ repose sur la question de savoir pourquoi les humains n'arrivent toujours pas à s'entendre aujourd'hui. Une introspection qui résonne aujourd'hui de façon tout à fait particulière après les attentats de Paris.

    Yann Arthus-Bertrand n'a d'ailleurs pas pu cacher son émotion par rapport à ces événements même s'il dit ne pas être étonné plus que cela


    "Moi je ne suis pas si étonné que ça que la guerre vienne à Paris parce que nous, on a emmené la guerre en Syrie. Nous, on bombarde tous les jours la Syrie. Et nous, on envoie des missiles et bien eux, ils nous envoient des kamikazes", déclare-t-il d'entrée de jeu.

    "On sait tous qu'il y a des tensions, que tous les jours des attentats sont déjoués", ajoute-t-il, "ce qui s'est passé est épouvantable. C'est un carnage, mais quelque part, c'était dit depuis longtemps".

    La haine attire la haine
    Pour "Human", Yann Arthus-Bertrand a réalisé quelque 2020 interviews dans 60 pays différents. Par rapport à cette actualité française, il se souvient du témoignage d'une femme israélienne "qui dit quelque chose qui est très très juste et qui m'a beaucoup marqué : 'Pourquoi la guerre en Israël et en Palestine dure encore au bout de 70 ans ?' C'est une question que l'on peut se poser".

    Et d'ajouter : "La femme israélienne dit que : 'Tant qu'on n'aura pas compris que moi, je suis une femme israélienne ; mais aussi une Palestinienne qui se fait exploser dans une école ; je suis aussi le soldat israélien qui tue un enfant palestinien ; je suis aussi un soldat allemand qui mettait des gens dans la chambre à gaz ; je suis aussi la femme violée, je suis aussi le violeur".

    "La haine attire la haine", poursuit le réalisateur français, "on a tous ça en nous. Et tant qu'on n'aura pas compris ça, on n'avancera pas". "Et je pense qu'elle a entièrement raison. Il n'y a pas d'un côté les très méchants et de l'autre les gentils".

    "La guerre rend fou. Tuer quelqu'un n'est pas anodin", ajoute-t-il tout en déclarant qu'il ne supporte plus de voir des films violents.

    "La guerre nous rattrape", conclut-il.

    "Human" de Yann Arthus Bertrand sortira au cinéma en Belgique le 25 novembre prochain.


    Par Céline Biourge
    dz(0000/1111)dz
Chargement...
X