Une énorme perte pour le cinéma algérien....
IL A RÉALISÉ LE CHARBONNIER
02 décembre 2006 - Page : 21
Il a été enterré, hier, au cimetière de Ben Aknoun.
Une très mauvaise nouvelle vient de tomber, laissant les cinéastes, notamment, dans la consternation et la tristesse: le réalisateur Mohamed Bouamari est décédé. Son décès est survenu hier vendredi, suite à une crise cardiaque, à l’âge de 65 ans, nous apprend l’APS, ainsi que le directeur général du Centre national du cinéma et de l’audiovisuel, M.Aït Ouméziane.
Mohamed Bouamari, très présent sur la scène cinématographique nationale depuis l’indépendance, a réalisé plusieurs longs métrages, notamment Le Charbonnier (1972) pour lequel il a obtenu plusieurs prix internationaux. Ce triste événement nous conduit à revenir sur son riche parcours de cinéaste qui a travaillé sans relâche au service de la promotion et de l’expansion du cinéma algérien. «Né en 1941 à Sétif, Mohamed Bouamari est arrivé à Lyon à l’âge de 10 ans, venu rejoindre son oncle qui tenait un café dans le quartier Moncey. La salle de L’Elysée est alors un cinéma de quartier en pleine activité dont il deviendra un habitué. Ayant passé sa jeunesse à Lyon, formé à l’école des ciné-clubs en France et en Algérie, il incarne, comme nos autres invités, aussi bien l’universalité du cinéma que le lien indélébile entre la France et l’Algérie.»
Mohamed Bouamari vient à la réalisation en autodidacte. C’est à Paris qu’il tourne son premier court-métrage consacré à un travailleur immigré fuyant devant ses responsabilités.
De retour au pays en 1965, il fréquente assidûment la cinémathèque d’Alger où il découvre les classiques du cinéma révolutionnaire soviétique.
De là, il travaille à l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique (Oncic) où il devient d’abord l’assistant des réalisateurs Mohamed-Lakhdar Hamina, et Slim Riad, puis de Costa Gavras (Z,1969) et de Bertuccelli (Remparts d’argile, 1970). Il tourne encore deux courts métrages en Algérie, avant Le charbonnier.
En réalisant son premier long métrage, Le charbonnier (1972), Mohamed Bouamari s’impose comme l’un des cinéastes les plus talentueux et prometteurs de cette «nouvelle vague» du cinéma algérien des années 1970 qui questionne les transformations du monde rural. Rappelons, dans ce sens, que son film, Le Charbonnier, revient sur la vie de Belkacem «qui fabrique du charbon de bois et qu’il tente de revendre au souk. Mais ce travail harassant n’est guère rémunérateur et il essaie en vain de trouver un autre emploi en ville. Quand il rentre au village, sa femme a été embauchée à l’usine. Honteux, il décide de la quitter en amenant leurs enfants». Par ailleurs, de l’avis des observateurs de la scène cinématographique nationale, ce réalisateur incarne, partout dans le monde, la naissance d’un cinéma algérien défait de l’emprise du colonialisme.
Il convient de noter que le film Le Charbonnier a reçu le 2e Prix au Festival de Carthage et le prix Georges Sadoul de la Semaine de la critique à Cannes en mai 1973.
Suivront ensuite deux longs métrages essentiels, L’héritage en 1974 et Refus en 1982, ainsi que des téléfilms et des documentaires toujours animés par un esprit de contestation des pouvoirs politiques et religieux. En 1994, menacé par les intégristes religieux, Mohamed Bouamari doit s’exiler et redémarrer une carrière de «jeune cinéaste» en France.
IL A RÉALISÉ LE CHARBONNIER
02 décembre 2006 - Page : 21
Il a été enterré, hier, au cimetière de Ben Aknoun.
Une très mauvaise nouvelle vient de tomber, laissant les cinéastes, notamment, dans la consternation et la tristesse: le réalisateur Mohamed Bouamari est décédé. Son décès est survenu hier vendredi, suite à une crise cardiaque, à l’âge de 65 ans, nous apprend l’APS, ainsi que le directeur général du Centre national du cinéma et de l’audiovisuel, M.Aït Ouméziane.
Mohamed Bouamari, très présent sur la scène cinématographique nationale depuis l’indépendance, a réalisé plusieurs longs métrages, notamment Le Charbonnier (1972) pour lequel il a obtenu plusieurs prix internationaux. Ce triste événement nous conduit à revenir sur son riche parcours de cinéaste qui a travaillé sans relâche au service de la promotion et de l’expansion du cinéma algérien. «Né en 1941 à Sétif, Mohamed Bouamari est arrivé à Lyon à l’âge de 10 ans, venu rejoindre son oncle qui tenait un café dans le quartier Moncey. La salle de L’Elysée est alors un cinéma de quartier en pleine activité dont il deviendra un habitué. Ayant passé sa jeunesse à Lyon, formé à l’école des ciné-clubs en France et en Algérie, il incarne, comme nos autres invités, aussi bien l’universalité du cinéma que le lien indélébile entre la France et l’Algérie.»
Mohamed Bouamari vient à la réalisation en autodidacte. C’est à Paris qu’il tourne son premier court-métrage consacré à un travailleur immigré fuyant devant ses responsabilités.
De retour au pays en 1965, il fréquente assidûment la cinémathèque d’Alger où il découvre les classiques du cinéma révolutionnaire soviétique.
De là, il travaille à l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique (Oncic) où il devient d’abord l’assistant des réalisateurs Mohamed-Lakhdar Hamina, et Slim Riad, puis de Costa Gavras (Z,1969) et de Bertuccelli (Remparts d’argile, 1970). Il tourne encore deux courts métrages en Algérie, avant Le charbonnier.
En réalisant son premier long métrage, Le charbonnier (1972), Mohamed Bouamari s’impose comme l’un des cinéastes les plus talentueux et prometteurs de cette «nouvelle vague» du cinéma algérien des années 1970 qui questionne les transformations du monde rural. Rappelons, dans ce sens, que son film, Le Charbonnier, revient sur la vie de Belkacem «qui fabrique du charbon de bois et qu’il tente de revendre au souk. Mais ce travail harassant n’est guère rémunérateur et il essaie en vain de trouver un autre emploi en ville. Quand il rentre au village, sa femme a été embauchée à l’usine. Honteux, il décide de la quitter en amenant leurs enfants». Par ailleurs, de l’avis des observateurs de la scène cinématographique nationale, ce réalisateur incarne, partout dans le monde, la naissance d’un cinéma algérien défait de l’emprise du colonialisme.
Il convient de noter que le film Le Charbonnier a reçu le 2e Prix au Festival de Carthage et le prix Georges Sadoul de la Semaine de la critique à Cannes en mai 1973.
Suivront ensuite deux longs métrages essentiels, L’héritage en 1974 et Refus en 1982, ainsi que des téléfilms et des documentaires toujours animés par un esprit de contestation des pouvoirs politiques et religieux. En 1994, menacé par les intégristes religieux, Mohamed Bouamari doit s’exiler et redémarrer une carrière de «jeune cinéaste» en France.
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