Mon colonel est un film de Laurent Herbiet qui sortira en France le 15 novembre 2006 . Ce film est aussi une réponse à la loi du 23 février sur l'aspect positif de la colonisation . Mon colonel qui a aussi Costa-Gavras comme producteur , a été tourné en Algérie et est présenté en avant première à Alger et à Sétif.
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Un film tiré d’un roman écrit en 1999 qui vous replonge dans la machine de la torture à grande échelle dans le Constantinois. Avec la projection, en avant-première, d’abord dans la soirée de samedi à la salle de la maison de la Culture à Sétif puis dimanche à la salle El-Mougar à Alger du long métrage Mon colonel, la capitale et la ville des Hauts Plateaux ont vécu un grand moment culturel et cinématographique en présence des autorités civiles et militaires, dont le chef de la 5e Région militaire et le wali de Sétif.
La salle, d’une capacité de 900 places, s’est avérée exiguë pour contenir les nombreux spectateurs venus avec enthousiasme découvrir cette œuvre réalisée par Laurent Herbiert et produite par le célèbre Konstantinos Costa Gavras et Salem Brahimi.
Quant à Alger, la salle a vu moins de monde. Peut-être que la curiosité des Sétifiens était plus grande, étant donné qu’ils ont assisté au tournage de ce film. Il faut souligner, qu’en plus du réalisateur du film et de ses deux producteurs, il y a eu la présence de l’acteur Robinson Stevenin, qui incarne le rôle du jeune officier Rossi.
L’événement a été rehaussé par la présence à Sétif d’un parterre d’artistes connus dans le monde du cinéma algérien, à l’image d’Amar Laskri, de la comédienne Farida Saboundji, du comédien Saïd Hilmi, de l’homme de théâtre Slimane Benaïssa, pour ne citer que ceux-là.
Tiré d’un roman écrit par Francis Zamponi, paru en 1999, le film, dont le tournage a eu lieu à El-Eulma, Sétif, Blida, Constantine et Paris, relate quelques épisodes douloureux de la guerre d’Algérie, à travers les mémoires écrits par Guy Rossi, un jeune officier juriste affecté, en 1957, à l’ex-Saint-Arnaud, auprès du colonel Raoul Duplan.
Pris dans le tourbillon de l’histoire, Rossi découvre, impuissant, la réalité de l’occupation coloniale et, surtout, la machine de la torture à grande échelle dans le Constantinois. Alternant avec le procédé du noir et blanc pour replonger dans le décor du passé et la couleur pour la prise en charge de l’enquête par ce colonel rattrapé par l’histoire, dans la France des années 1990, ce film d’une durée de 1h51 min est une magnifique œuvre au service du devoir de mémoire.
Il se veut, en effet, un espace entre le passé et le présent, mettant l’accent sur le recours à la torture et aux exactions par l’armée française, qui bénéficiait de la bénédiction des politiques. Le film démontre, on ne peut mieux, que la torture en Algérie n’était nullement l’œuvre de personnes, mais qu’elle était bel et bien institutionnalisée.
Le coproducteur du film, Salem Brahimi, ne s’empêche pas de souligner, dans ce contexte, la similitude entre ce qui s’est produit dans notre pays durant la guerre de libération et les événements de la prison d’Abou Ghrib, en Irak. Il y a lieu de noter que les Sétifiens ont beaucoup apprécié le fait d’avoir eu le privilège d’apprécier, les premiers, cette œuvre cinématographique dont le thème reste d’actualité, sachant qu’en France, certaines forces persistent à faire l’éloge du colonialisme comme la loi du 23 février 2005 qui a tenté de «positiver» la colonisation.
L’avant-première à Alger revêt une grande signification à la veille de la visite de Nicolas Sarkozy. Interrogé sur la prochaine diffusion de cette œuvre cinématographique, le réalisateur Laurent Herbiert a affirmé que le film a déjà été acheté dans plusieurs pays et qu’il sortira demain, en France, dans 120 salles.
A ce sujet, en France, la production a dû faire face a la commission de censure. Cette dernière, trouvant le long métrage «violent», a interdit le film aux moins de 16 ans. «Or, il y a des films de fiction qui projettent des scènes plus violentes.
Mais, comme celui-ci traite de la réalité, ils voulaient restreindre les spectateurs avec une mesure pareille. Ce que nous avons refusé, alors ils ont dû l’interdire aux moins de 14 ans», nous confirme la productrice du film, Michèle Ray-Gavras.
Il y a des vérités qui font mal, mais surtout qui ne plaisent pas lorsqu’elles resurgissent. Ainsi, le passé de la colonisation et de ses affres, auxquelles le peuple algérien a fait face durant l’occupation, est l’une des phases de l’histoire que le gouvernement français n’arrive pas à admettre et à reconnaître jusqu’à nos jours.
Cette âpre vérité apparaît clairement dans ce film, alors que le film Indigène de Rachid Bouchareb, qui a bénéficié d’une médiatisation exagérée, a, à notre sens, édulcoré la réalité, avec un parti pris pour la France en montrant des tirailleurs qui s’engageaient volontairement pour sauver la «mère patrie».
En réalité, ils ont été forcés d’y participer à coups de bâtons et d’insultes. Il convient de souligner qu’à l’issue de la projection, fortement applaudie par la nombreuse assistance, un débat riche et fructueux a suivi, au cours duquel les auteurs du film n’ont pas manqué de remercier chaleureusement toux ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce film, notamment l’ANP et les wilayas de Sétif, Blida et Constantine.
Par le Jeune Indépendant
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Un film tiré d’un roman écrit en 1999 qui vous replonge dans la machine de la torture à grande échelle dans le Constantinois. Avec la projection, en avant-première, d’abord dans la soirée de samedi à la salle de la maison de la Culture à Sétif puis dimanche à la salle El-Mougar à Alger du long métrage Mon colonel, la capitale et la ville des Hauts Plateaux ont vécu un grand moment culturel et cinématographique en présence des autorités civiles et militaires, dont le chef de la 5e Région militaire et le wali de Sétif.
La salle, d’une capacité de 900 places, s’est avérée exiguë pour contenir les nombreux spectateurs venus avec enthousiasme découvrir cette œuvre réalisée par Laurent Herbiert et produite par le célèbre Konstantinos Costa Gavras et Salem Brahimi.
Quant à Alger, la salle a vu moins de monde. Peut-être que la curiosité des Sétifiens était plus grande, étant donné qu’ils ont assisté au tournage de ce film. Il faut souligner, qu’en plus du réalisateur du film et de ses deux producteurs, il y a eu la présence de l’acteur Robinson Stevenin, qui incarne le rôle du jeune officier Rossi.
L’événement a été rehaussé par la présence à Sétif d’un parterre d’artistes connus dans le monde du cinéma algérien, à l’image d’Amar Laskri, de la comédienne Farida Saboundji, du comédien Saïd Hilmi, de l’homme de théâtre Slimane Benaïssa, pour ne citer que ceux-là.
Tiré d’un roman écrit par Francis Zamponi, paru en 1999, le film, dont le tournage a eu lieu à El-Eulma, Sétif, Blida, Constantine et Paris, relate quelques épisodes douloureux de la guerre d’Algérie, à travers les mémoires écrits par Guy Rossi, un jeune officier juriste affecté, en 1957, à l’ex-Saint-Arnaud, auprès du colonel Raoul Duplan.
Pris dans le tourbillon de l’histoire, Rossi découvre, impuissant, la réalité de l’occupation coloniale et, surtout, la machine de la torture à grande échelle dans le Constantinois. Alternant avec le procédé du noir et blanc pour replonger dans le décor du passé et la couleur pour la prise en charge de l’enquête par ce colonel rattrapé par l’histoire, dans la France des années 1990, ce film d’une durée de 1h51 min est une magnifique œuvre au service du devoir de mémoire.
Il se veut, en effet, un espace entre le passé et le présent, mettant l’accent sur le recours à la torture et aux exactions par l’armée française, qui bénéficiait de la bénédiction des politiques. Le film démontre, on ne peut mieux, que la torture en Algérie n’était nullement l’œuvre de personnes, mais qu’elle était bel et bien institutionnalisée.
Le coproducteur du film, Salem Brahimi, ne s’empêche pas de souligner, dans ce contexte, la similitude entre ce qui s’est produit dans notre pays durant la guerre de libération et les événements de la prison d’Abou Ghrib, en Irak. Il y a lieu de noter que les Sétifiens ont beaucoup apprécié le fait d’avoir eu le privilège d’apprécier, les premiers, cette œuvre cinématographique dont le thème reste d’actualité, sachant qu’en France, certaines forces persistent à faire l’éloge du colonialisme comme la loi du 23 février 2005 qui a tenté de «positiver» la colonisation.
L’avant-première à Alger revêt une grande signification à la veille de la visite de Nicolas Sarkozy. Interrogé sur la prochaine diffusion de cette œuvre cinématographique, le réalisateur Laurent Herbiert a affirmé que le film a déjà été acheté dans plusieurs pays et qu’il sortira demain, en France, dans 120 salles.
A ce sujet, en France, la production a dû faire face a la commission de censure. Cette dernière, trouvant le long métrage «violent», a interdit le film aux moins de 16 ans. «Or, il y a des films de fiction qui projettent des scènes plus violentes.
Mais, comme celui-ci traite de la réalité, ils voulaient restreindre les spectateurs avec une mesure pareille. Ce que nous avons refusé, alors ils ont dû l’interdire aux moins de 14 ans», nous confirme la productrice du film, Michèle Ray-Gavras.
Il y a des vérités qui font mal, mais surtout qui ne plaisent pas lorsqu’elles resurgissent. Ainsi, le passé de la colonisation et de ses affres, auxquelles le peuple algérien a fait face durant l’occupation, est l’une des phases de l’histoire que le gouvernement français n’arrive pas à admettre et à reconnaître jusqu’à nos jours.
Cette âpre vérité apparaît clairement dans ce film, alors que le film Indigène de Rachid Bouchareb, qui a bénéficié d’une médiatisation exagérée, a, à notre sens, édulcoré la réalité, avec un parti pris pour la France en montrant des tirailleurs qui s’engageaient volontairement pour sauver la «mère patrie».
En réalité, ils ont été forcés d’y participer à coups de bâtons et d’insultes. Il convient de souligner qu’à l’issue de la projection, fortement applaudie par la nombreuse assistance, un débat riche et fructueux a suivi, au cours duquel les auteurs du film n’ont pas manqué de remercier chaleureusement toux ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce film, notamment l’ANP et les wilayas de Sétif, Blida et Constantine.
Par le Jeune Indépendant
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