Au IXe siècle, les Noirs du sud de l’Irak, menés par Ali Ibn Muhammed, s’étaient soulevés contre le califat Abasside, qui avait pour siège Baghdad, pour dénoncer la marginalisation et l’injustice.
Dans Révolution Zendj, nouveau long métrage présenté hier en avant-première algérienne à la salle Ibn Zeydoun, à Alger, Tarek Teguia lance Ibn Battuta (Fethi Gharès) sur les traces de cette révolte oubliée des esclaves de Bassorah. Ibn Battuta, du nom de l’illustre voyageur maghrébin, a entendu parler de ce «soulèvement» lors de la couverture d’une émeute à Ghardaïa. Un hasard ? Le journaliste est envoyé à Beyrouth pour un reportage. Difficile de convaincre la rédactrice en chef (Nacéra Saâdi) sur «la nécessité» d’enquêter sur un tel sujet malgré les «enjeux géostratégiques» au Moyen-Orient.
A Beyrouth, le reporter rencontre Nahla (Diyanna Sabri), une étudiante palestinienne qui vit en Grèce. Nahla ? Le clin d’œil au film de Farouk Beloufa est évident, Ibn Battuta rappelle le journaliste Larbi Nasri du film de 1979. Tarek Teguia dit que Révolution Zendj n’est pas «un remake» de Nahla, mais une interrogation sur la destinée des personnages de la fiction trente ans après. Manière également de revenir sur ce qui «persiste» des luttes des années 1980. Ibn Battuta ira ensuite en Irak, à Chatt Al Arab, chercher ce «qui reste» des Zendj et de leur ancienne colère. Ailleurs, en Grèce, les anarchistes continuent la lutte contre «le capitalisme sauvage», et en Irak des investisseurs américains veulent écrire une nouvelle page dans un pays où la civilisation n’a produit que de «la poterie», selon l’expression hautaine de l’un d’eux. Il y a dans le film de Tarek Teguia des lenteurs, des vides, des silences parfois poétique et parfois lourds, des hachures dans la narration, des redondances dans le scénario et de l’ennui. Se peut-il que l’ennui soit «une denrée» artistique ?
On a l’impression que «les mauvais», méchants et voraces, sont à leur place, et les «bons» ou les candidats à «la bonté», sont des révolutionnaires qui ont «tout» compris à la marche du monde. Révolution Zendj, film politique dévoilant «une carte des tensions et des résistances», est entre rouge et noir, communisme et anarchisme. Couleur de la révolte ? «Il y a des lignes qui se croisent. L’enjeu de ce film est de mettre en liaison les combats des uns et des autres, des luttes ici et là. Les questions qui se posent au sud de la Méditerranée sont les mêmes au Nord», précise Tarek Teguia. Révolution Zendj est en compétition au 2e Festival maghrébin du cinéma d’Alger prévu du 4 au 11 juin. Nous y reviendrons.
Fayçal Métaoui- El Watan
Dans Révolution Zendj, nouveau long métrage présenté hier en avant-première algérienne à la salle Ibn Zeydoun, à Alger, Tarek Teguia lance Ibn Battuta (Fethi Gharès) sur les traces de cette révolte oubliée des esclaves de Bassorah. Ibn Battuta, du nom de l’illustre voyageur maghrébin, a entendu parler de ce «soulèvement» lors de la couverture d’une émeute à Ghardaïa. Un hasard ? Le journaliste est envoyé à Beyrouth pour un reportage. Difficile de convaincre la rédactrice en chef (Nacéra Saâdi) sur «la nécessité» d’enquêter sur un tel sujet malgré les «enjeux géostratégiques» au Moyen-Orient.
A Beyrouth, le reporter rencontre Nahla (Diyanna Sabri), une étudiante palestinienne qui vit en Grèce. Nahla ? Le clin d’œil au film de Farouk Beloufa est évident, Ibn Battuta rappelle le journaliste Larbi Nasri du film de 1979. Tarek Teguia dit que Révolution Zendj n’est pas «un remake» de Nahla, mais une interrogation sur la destinée des personnages de la fiction trente ans après. Manière également de revenir sur ce qui «persiste» des luttes des années 1980. Ibn Battuta ira ensuite en Irak, à Chatt Al Arab, chercher ce «qui reste» des Zendj et de leur ancienne colère. Ailleurs, en Grèce, les anarchistes continuent la lutte contre «le capitalisme sauvage», et en Irak des investisseurs américains veulent écrire une nouvelle page dans un pays où la civilisation n’a produit que de «la poterie», selon l’expression hautaine de l’un d’eux. Il y a dans le film de Tarek Teguia des lenteurs, des vides, des silences parfois poétique et parfois lourds, des hachures dans la narration, des redondances dans le scénario et de l’ennui. Se peut-il que l’ennui soit «une denrée» artistique ?
On a l’impression que «les mauvais», méchants et voraces, sont à leur place, et les «bons» ou les candidats à «la bonté», sont des révolutionnaires qui ont «tout» compris à la marche du monde. Révolution Zendj, film politique dévoilant «une carte des tensions et des résistances», est entre rouge et noir, communisme et anarchisme. Couleur de la révolte ? «Il y a des lignes qui se croisent. L’enjeu de ce film est de mettre en liaison les combats des uns et des autres, des luttes ici et là. Les questions qui se posent au sud de la Méditerranée sont les mêmes au Nord», précise Tarek Teguia. Révolution Zendj est en compétition au 2e Festival maghrébin du cinéma d’Alger prévu du 4 au 11 juin. Nous y reviendrons.
Fayçal Métaoui- El Watan