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Festival de Cannes 2014 : Un film africain pour la Palme d’or

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  • Festival de Cannes 2014 : Un film africain pour la Palme d’or

    Parmi les dix-huit long-métrages en compétition pour obtenir la très convoitée palme d’or, on retrouve cette année un film africain. « Timbuktu, le chant des oiseaux » est le 4e long-métrage du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako. Un film qui aborde un sujet très actuel et controversé, celui du conflit du nord Mali.

    - Une histoire bouleversante –

    Racontant l’histoire d’une famille malienne qui vit l’arrivée des djihadistes, le film se veut un portrait fidèle de la réalité dans cette partie du Sahara mais également un moyen de dénoncer les actes horribles qui y sont perpétrés. L’envahissement de la zone par les étrangers et la montée de l’extrémisme religieux seront notamment évoqués dans le long-métrage. Tombouctou, une ville emblématique qui a vu ses monuments sacrés détruits par les islamistes en 2012.

    - Un cinéaste pour les africains -

    Né en Mauritanie, le réalisateur a vécu au Mali avant de partir pour l’Europe où il a passé quelque temps en Russie avant de rejoindre Paris. S’il a passé beaucoup de temps en Europe, Abderrahmane n’en oublie pas pour autant ses origines et son œuvre cinématographique se base sur le continent africain, mais aussi sur sa vie. Son film « En attendant le bonheur » sorti en 2002 s’inspirait déjà de ses retrouvailles avec sa mère. Dans son nouveau film, le décor sera le désert, là où le mauritanien a grandi.

    Le cinéaste montera donc les marches du festival ce jeudi 15 mai pour présenter son film, un long-métrage qu’il aura mis huit ans à tourner du fait de la naissance de ses deux filles.

    A noter :

    - Le film a été tourné dans un village sous surveillance militaire dans le désert du Sahara à l’est de la Mauritanie et près de la frontière malienne, zone officiellement décrétée dangereuse.

    - Les figurants et comédiens ont, pour la plupart, vécu l’occupation djihadiste au Nord du Mali.

    Tous les films en compétition pour la sélection officielle : http://www.festival-cannes.com/fr/ar...mpetition.html


    Un extrait

    © 2014 Afriquinfos


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    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Le Parisien

    Cannes : et si l'Afrique décrochait la palme avec «Timbuktu»

    Mercredi soir, à 19 heures, alors que Nicole Kidman, Tim Roth, et le réalisateur Olivier Dahan, montaient les marches pour «Grace de Monaco», dans la salle Debussy du Palais des Festivals, le premier film en compétition officielle pour la Palme d'or était projeté. Les absents ont vraiment eu tort. On a découvert «Timbuktu» (« Le chagrin des oiseaux»), le cinquième long métrage du réalisateur mauritanien, Abderrahmane Sissako, qui avait signé auparavant «Bamako», en séance spéciale en 2006, et fut l'un des membres du jury du Festival l'année suivante.


    Le scénario de ce film à la fois tragique, poétique et poignant, est inspiré de faits réels. Tombouctou, au Mali, surnommée «la perle du désert» a été occupé pendant près d'un an en 2012 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs de l'Islam), qui ont laissé de profondes cicatrices -- amputations, coups de fouet aux couples «illégitimes», aux fumeurs, brimades et humiliations -- avant d'être délogés par les forces françaises début 2013 avec l"opération Serval. Sissako situe l'action de son film non loin de Tombouctou, tombé sous la coupe des jihadistes.

    Kidane, sa femme Satima et leurs deux petits enfants Toya et Issan, vivent paisiblement sous une tente, nichés dans les dunes. Mais un événement tragique va les forcer à subir l'islam intransigeant de ces étrangers sans pitié. Leur destin bascule quand un pêcheur voisin tue une des vaches de la famille. Kidane, en colère, commet l'irréparable et tombe entre les mains des jihadistes. Le réalisateur filme parallélement les rues couleur ocre de Tombouctou, baignées de la lumière du désert, où des jihadistes armés d'AK-47 et parlant l'arabe font régner la terreur. Ils interdisent de fumer des cigarettes, d'écouter de la musique, de jouer au football, de porter des gants, des chaussettes. Le voile est obligatoires pour les femmes et il y a des mariages forcés.

    Le choc est rude pour les habitants, de bons musulmans vivant jusque là en paix. D'autant que les nouvelles règles édictées par ces hommes parlant l'arabe frôlent souvent l'absurde. «Comment veux-tu que j'arrose mes poissons si je porte des gants? », s'exaspère une commerçante pas impressionnée. D'autres jidahistes, qui parlent entre eux de Zidane et Messi avec passion, condamnent quelques heures plus tard un jeune homme à 20 coups de fouet pour avoir joué au football. Pour les offenses jugées plus graves, c'est la mort.

    Un fait divers survenu au Mali a poussé Sissako à écrire «Timbuktu», tourné dans la ville-oasis mauritanienne de Oualata, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, et sécurisée en cas d'attaque terroriste. Lors de sa conférence de presse, entouré de tous ses acteurs et actrices, le réalisateur a expliqué que «l'élément déclencheur a été la lapidation d'un couple non marié, père de deux enfants, dans le village de Aguelhok, au nord du Mali». Et il a ajouté : « On n'en a pas parlé, alors que quand un nouveau téléphone sort, la presse le filme. On devient indifférent à l'horreur si on ne fait pas attention».

    Autre temps fort de cette conférence de presse : Abderrahmane Sissako a dû s'interrompre un instant, tête entre les mains, voix cassée par l'émotion. «Je pleure à la place de ceux qui ont vécu cette réelle souffrance», s'est-il justifié. «Le vrai courage, c'est ceux qui ont vécu un combat silencieux. Tombouctou n'a pas été libéré par Serval. La vraie libération, c'est ceux qui chantaient au quotidien dans leur tête une musique qu'on leur avait interdite, ceux qui jouaient au foot sans ballon.»

    La veille, «Timbuktu»,produit par Sylvie Pialat, la veuve du réalisateur de «A nos amours» et de «Sous le soleil de Satan» ( «L'inconnu du lac» d'Alain Guiraudie, c'était elle l'an dernier) avait été applaudi chaleureusement par les journalistes. Pour eux, ce film coup de poing sur l'extrémisme religieux qui se développe en Afrique avait de bonnes chances de figurer au palmarés de ce 67e Festival de Cannes. Et si l'Afrique décrochait sa première Palme d'or... Ce jeudi, lors de sa projection à 23 h 30, on pouvait s'attendre à ce que les festivaliers applaudissent à leur tour ce formidable «Timbuktu».

    Le Parisien


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    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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    • #3
      Petite suite




      Arnaud Contreras


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      Dernière modification par l'imprevisible, 16 mai 2014, 07h17.
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #4
        Abderrahmane Sissako a dû s'interrompre un instant, tête entre les mains, voix cassée par l'émotion. «Je pleure à la place de ceux qui ont vécu cette réelle souffrance», s'est-il justifié. «Le vrai courage, c'est ceux qui ont vécu un combat silencieux. Tombouctou n'a pas été libéré par Serval. La vraie libération, c'est ceux qui chantaient au quotidien dans leur tête une musique qu'on leur avait interdite, ceux qui jouaient au foot sans ballon.»
        Que dire ....quand je le lis, j'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose...une innocence...
        Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse, c'est être supérieur à votre moi antérieur.
        Hemingway

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