La chaîne franco-allemande, Arte, a la main heureuse en ce mois de mai en programmant la deuxième saison de la série suédoise Real humans, dont nous avons pu voir quelques épisodes en avant-première.
En 2013, la première série de Real humans avait beaucoup frappé l’imagination des téléspectateurs d’Arte. Ce fut un des plus grands succès de la chaîne, peut-être parce que le public pouvait trouver matière à s’interroger sur la notion d’humanité, dans ce monde de plus déshumanisé qui est le nôtre. On le constate tous les jours, sur toute la planète, des coins les plus riches aux plus déshérités. Les créateurs de la série ont frappé fort en inventant, dans la veine des auteurs de science-fiction des années 1950, des robots presque humains, tellement proches des êtres vivants qu’ils sont dénommés «Hubots».
Leurs qualités sont telles qu’ils peuvent très bien remplacer les humains dans toutes les activités de la vie, que ce soit d’ordre organisationnel de la société ou de la famille, ou dans l’existence de tous les jours, jusqu’aux plaisirs les plus personnels de la vie. A tel point que des associations se créent sous l’appellation Real humans (Vrais humains) pour contrecarrer cette présence qui ravale les hommes et les femmes au rang d’observateurs de la société qui leur échappe. On ne peut s’empêcher à certains moments de penser aux étrangers, à ceux qui viennent d’ailleurs, dont l’étrangeté est refusée par la société.
Là, cependant, la plupart des citoyens deviennent accros de leurs Hubots et les défendent comme s’il s’agissait de vrais gens, dont les droits sont ceux des êtres humains, une panoplie d’avocats voulant graver dans le marbre leur légitimité. Pas la peine de revenir à la réalité du monde d’aujourd’hui où tous les appareils du quotidien transforment les humains en «trans-humains», ou en «cyber humains», heureux d’avoir perdu le lien avec leur nature simplement humaine. La série touche juste, avec un rien d’anticipation… Les scénaristes, pour faire passer leur message, utilisent tous les canons de la création. Leur œuvre n’est pas seulement de la science-fiction, il y a aussi de la romance, du policier parfois, mais rarement de l’épouvante, le tout avec une certaine légèreté, non dénuée de gravité. Une alchimie complexe qui fonctionne.
Dans la deuxième série, un groupe de Hubots contestataires veulent trouver le code qui les rendra humains… comme le souhaitait le savant qui leur a donné le jour. Dans ces nouvelles aventures, un inquiétant virus informatique transforme les Hubots en machines dangereuses et incontrôlables. Une situation d’autant plus délicate que les robots sont de mieux en mieux intégrés dans la société. A un tel point qu’un bras de fer se joue pour faire accepter l’égalité entre les humains et les Hubots. La pandémie va-t-elle tout remettre en cause ? Dans cette saison 2, les masques tombent. Le rythme est de plus en plus obsédant, inquiétant, noir. Contrairement à la règle admise depuis des décennies dans la création d’anticipation, les robots commencent à ne plus respecter les règles interdisant de porter atteinte aux être humains. A voir à partir de jeudi prochain sur Arte.
Walid Mebarek(Lyon)-El Watan
En 2013, la première série de Real humans avait beaucoup frappé l’imagination des téléspectateurs d’Arte. Ce fut un des plus grands succès de la chaîne, peut-être parce que le public pouvait trouver matière à s’interroger sur la notion d’humanité, dans ce monde de plus déshumanisé qui est le nôtre. On le constate tous les jours, sur toute la planète, des coins les plus riches aux plus déshérités. Les créateurs de la série ont frappé fort en inventant, dans la veine des auteurs de science-fiction des années 1950, des robots presque humains, tellement proches des êtres vivants qu’ils sont dénommés «Hubots».
Leurs qualités sont telles qu’ils peuvent très bien remplacer les humains dans toutes les activités de la vie, que ce soit d’ordre organisationnel de la société ou de la famille, ou dans l’existence de tous les jours, jusqu’aux plaisirs les plus personnels de la vie. A tel point que des associations se créent sous l’appellation Real humans (Vrais humains) pour contrecarrer cette présence qui ravale les hommes et les femmes au rang d’observateurs de la société qui leur échappe. On ne peut s’empêcher à certains moments de penser aux étrangers, à ceux qui viennent d’ailleurs, dont l’étrangeté est refusée par la société.
Là, cependant, la plupart des citoyens deviennent accros de leurs Hubots et les défendent comme s’il s’agissait de vrais gens, dont les droits sont ceux des êtres humains, une panoplie d’avocats voulant graver dans le marbre leur légitimité. Pas la peine de revenir à la réalité du monde d’aujourd’hui où tous les appareils du quotidien transforment les humains en «trans-humains», ou en «cyber humains», heureux d’avoir perdu le lien avec leur nature simplement humaine. La série touche juste, avec un rien d’anticipation… Les scénaristes, pour faire passer leur message, utilisent tous les canons de la création. Leur œuvre n’est pas seulement de la science-fiction, il y a aussi de la romance, du policier parfois, mais rarement de l’épouvante, le tout avec une certaine légèreté, non dénuée de gravité. Une alchimie complexe qui fonctionne.
Dans la deuxième série, un groupe de Hubots contestataires veulent trouver le code qui les rendra humains… comme le souhaitait le savant qui leur a donné le jour. Dans ces nouvelles aventures, un inquiétant virus informatique transforme les Hubots en machines dangereuses et incontrôlables. Une situation d’autant plus délicate que les robots sont de mieux en mieux intégrés dans la société. A un tel point qu’un bras de fer se joue pour faire accepter l’égalité entre les humains et les Hubots. La pandémie va-t-elle tout remettre en cause ? Dans cette saison 2, les masques tombent. Le rythme est de plus en plus obsédant, inquiétant, noir. Contrairement à la règle admise depuis des décennies dans la création d’anticipation, les robots commencent à ne plus respecter les règles interdisant de porter atteinte aux être humains. A voir à partir de jeudi prochain sur Arte.
Walid Mebarek(Lyon)-El Watan
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