Écrit par Khaled zeghmi
Actuellement retenu en compétition pour l’Ours d’or de la 64e Berlinale, où il a été projeté au jury vendredi dernier, le film dramatique Enemy Way (La Voie de l’ennemi), du réalisateur Rachid Bouchareb, a été présenté hier en avant-première algérienne à la salle El Mougar, à Alger.
Coproduit par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), le film, dont la sortie en salle est prévue pour le 7 mai prochain, marque, par ailleurs, le second volet de la « trilogie américaine » de Rachid Bouchareb, débutée en 2011 avec le long métrage Just Like a Woman.
Toutefois et presque autant attendu que le film en lui-même, l’évènement de cette première projection a, par ailleurs, été la venue à Alger, en plus du réalisateur Rachid Bouchareb, de l’acteur Forest Whitaker, premier rôle du film, mais aussi des acteurs Luis Guzman et Dolores Heredia, ou encore de l’actrice Brenda Blethyn, déjà présente dans le film London
River réalisé en 2008 par Bouchareb. L’occasion pour eux de revenir sur le tournage, mais aussi sur la manière dont Forest Whitaker a pris à cœur d’interpréter le rôle d’un musulman.
Tourné aux Etats-Unis, plus précisément dans le désert du Nouveau-Mexique, et basé sur un scénario largement remanié et « actualisé », avec le concours d’Olivier Lorelle et de Yasmina Khadra, du film de José Giovanni, Deux hommes dans la ville, le message véhiculé tout au long des 117 minutes du film Enemy Way apparaît comme particulièrement profond et universel. Mettant en scène l’affrontement de personnes aux parcours et caractères radicalement différents, ses thématiques, axées sur la quête de rédemption, le pardon, mais aussi le courage de changer de vie et de reconnaître ses erreurs, sont mises en scène au travers des personnages de William Garnett et de Bill Agati. Le premier, magistralement interprété par
Forest Whitaker, est un prisonnier de longue durée, converti à l’islam et bénéficiant pour bonne conduite après 18 ans d’une libération conditionnelle, mais contraint et surveillé par un agent de probation, interprété par Brenda Blethyn, à vivre dans le petit comté de Luna.
Toutefois, il subit la vengeance du second personnage du film interprété par Harvey Keitel, un shérif respecté de tous, mais bien décidé à venger l’assassinat de son coéquipier par William Garnett.
De là, et sans révéler l’intrigue du film, le réalisateur greffe à l’affrontement entre les deux hommes, une série de situations et de personnages, fruit des rencontres ou refaisant surface du passé de Garnett. A plusieurs reprises évoqué dans le film, mais ne constituant néanmoins un trait central du scénario, l’interprétation du rôle d’un musulman a été prise à cœur par Forest Whitaker qui révèle à ce sujet : «Je me suis documenté, j’ai lu, j’ai travaillé avec un imam à Los Angeles, pour essayer de comprendre les traditions, la prière, mais il faut également savoir que les conversions à l’islam aux Etats-Unis sont historiquement assez fréquentes, en particulier chez les personnes de couleurs.»
Par ailleurs, et d’un angle plus technique, le film porte indéniablement la marque de fabrique du réalisateur Rachid Bouchareb. Adoptant un rythme de narration lent, linéaire, excepté pour la première scène, la réalisation laisse une large place au talent des acteurs. A ce titre, Bouchareb déclare : «J’ai voulu accorder aux acteurs du temps», «préférant me concentrer sur le caractère du personnage de Garnett, sur la violence qu’il emprisonne en lui». Film de qualité à apprécier, notamment pour son aspect humain, proche des personnages, il marque, par ailleurs, pour la qualité des prises de vues et des paysages, mais aussi par une musique originale d’Eric Neveux, certes discrète, mais ponctuant les étapes clés de l’histoire.
REPORTERS.DZ
Actuellement retenu en compétition pour l’Ours d’or de la 64e Berlinale, où il a été projeté au jury vendredi dernier, le film dramatique Enemy Way (La Voie de l’ennemi), du réalisateur Rachid Bouchareb, a été présenté hier en avant-première algérienne à la salle El Mougar, à Alger.
Coproduit par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), le film, dont la sortie en salle est prévue pour le 7 mai prochain, marque, par ailleurs, le second volet de la « trilogie américaine » de Rachid Bouchareb, débutée en 2011 avec le long métrage Just Like a Woman.
Toutefois et presque autant attendu que le film en lui-même, l’évènement de cette première projection a, par ailleurs, été la venue à Alger, en plus du réalisateur Rachid Bouchareb, de l’acteur Forest Whitaker, premier rôle du film, mais aussi des acteurs Luis Guzman et Dolores Heredia, ou encore de l’actrice Brenda Blethyn, déjà présente dans le film London
River réalisé en 2008 par Bouchareb. L’occasion pour eux de revenir sur le tournage, mais aussi sur la manière dont Forest Whitaker a pris à cœur d’interpréter le rôle d’un musulman.
Tourné aux Etats-Unis, plus précisément dans le désert du Nouveau-Mexique, et basé sur un scénario largement remanié et « actualisé », avec le concours d’Olivier Lorelle et de Yasmina Khadra, du film de José Giovanni, Deux hommes dans la ville, le message véhiculé tout au long des 117 minutes du film Enemy Way apparaît comme particulièrement profond et universel. Mettant en scène l’affrontement de personnes aux parcours et caractères radicalement différents, ses thématiques, axées sur la quête de rédemption, le pardon, mais aussi le courage de changer de vie et de reconnaître ses erreurs, sont mises en scène au travers des personnages de William Garnett et de Bill Agati. Le premier, magistralement interprété par
Forest Whitaker, est un prisonnier de longue durée, converti à l’islam et bénéficiant pour bonne conduite après 18 ans d’une libération conditionnelle, mais contraint et surveillé par un agent de probation, interprété par Brenda Blethyn, à vivre dans le petit comté de Luna.
Toutefois, il subit la vengeance du second personnage du film interprété par Harvey Keitel, un shérif respecté de tous, mais bien décidé à venger l’assassinat de son coéquipier par William Garnett.
De là, et sans révéler l’intrigue du film, le réalisateur greffe à l’affrontement entre les deux hommes, une série de situations et de personnages, fruit des rencontres ou refaisant surface du passé de Garnett. A plusieurs reprises évoqué dans le film, mais ne constituant néanmoins un trait central du scénario, l’interprétation du rôle d’un musulman a été prise à cœur par Forest Whitaker qui révèle à ce sujet : «Je me suis documenté, j’ai lu, j’ai travaillé avec un imam à Los Angeles, pour essayer de comprendre les traditions, la prière, mais il faut également savoir que les conversions à l’islam aux Etats-Unis sont historiquement assez fréquentes, en particulier chez les personnes de couleurs.»
Par ailleurs, et d’un angle plus technique, le film porte indéniablement la marque de fabrique du réalisateur Rachid Bouchareb. Adoptant un rythme de narration lent, linéaire, excepté pour la première scène, la réalisation laisse une large place au talent des acteurs. A ce titre, Bouchareb déclare : «J’ai voulu accorder aux acteurs du temps», «préférant me concentrer sur le caractère du personnage de Garnett, sur la violence qu’il emprisonne en lui». Film de qualité à apprécier, notamment pour son aspect humain, proche des personnages, il marque, par ailleurs, pour la qualité des prises de vues et des paysages, mais aussi par une musique originale d’Eric Neveux, certes discrète, mais ponctuant les étapes clés de l’histoire.
REPORTERS.DZ