Ce texte a été écrit à la sortie du film.
Mais d'abord -Ray Charles.
J'ai des vinyles de lui, dont un double album, "Live", si bien que lorsqu’un client m'annonça qu'il venait de voir un film de Ray Charles, je sautai de joie! J'adore les films qui mettent en scène la vie des artistes (Pollock, Picasso, Jimi Hendrix), particulièrement celles des musiciens (même les démoniaques Led Zeppelin, c'est dire!). J'ai donc sauté sur le premier journal pour trouver une salle. Facile, l'affiche du film est celle de l'album "Live". Et je m'y suis rendu.
Déception. Ce cinéma ne le présentait que la semaine prochaine. Il y avait une douzaine de films à l'affiche mais aucun n'éveilla d'intérêt en moi. Soudain, un couple de connaissances éloignées me héla. (Des gens très riches Porshe, moto, bateau et millions de dollars. Aujourd'hui, quelques années après, nous nous rencontrons souvent.) Ils me signalèrent "Les choristes" qu'ils allaient justement voir.
J'appelai ma femme par cellulaire en regardant les affiches pour lui raconter mes déboires et prendre ses conseils. Je me tiens au courant des événements artistiques par son biais. C'est elle qui organise nos sorties. «C'est un film primé en France; gros succès», elle se rappelait vaguement un article favorable mais elle ne pouvait pas m'en dire beaucoup plus. Faut dire que je suis plus difficile qu'elle, moins sentimental. Frustré, j'ai tout de même acheté un billet.
Si j'avais pu, j'aurais quitté en pleine la séance. La photographie est excellente, l’histoire inquiétante et les chants réussis, mais la mise en scène, les dialogues, l'intrigue, la problématique et la morale laissent à désirer; c’est lourd et puéril.
En sortant, j'ai rencontré à nouveau mes connaissances qui eux étaient aux anges. «Comment ça cliché! s'est exclamé l'homme.
-Oui, cliché. Je donnai des exemples: il y avait dans le groupe des écoliers un enfant qui ressemblait à un maghrébin; et bien, c'est lui qui avait volé l'argent! Autre exemple : à la fin, on voyait le voyou en train de contempler d'une colline le feu qui ravageait le bâtiment. (Je précise que c'était le rouquin, car j'ai eu plusieurs internaute qui ont réagi négativement à ce passage.) Il mit en perspective sa cigarette, pour bien nous la montrer sur laquelle il souffla dessus. Fanfaronnade d'une inutilité infantile, on avait compris. Ainsi de suite, du début jusqu’à la fin. «Mais c'est pour les 75% des gens qui ne comprennent pas! me rétorqua-t-il.
-C'est bien ce que je dis. Je ne vais voir un film dont le scénario s'adresse à 75% des gens. C'est à moi, avant tout, qu'il doit s'adresser sinon cela ne m'intéresse pas.
___________________
Un document émouvant sur le Tibet: "Ce qu'il reste de nous".
J'ai aussi vu quelque temps auparavant Fahrenheit qui, par son côté volontairement comique, m'a fait rire plutôt qu'autre chose. J'ai également vu Corporation. Je vous dirais que se sont là des genres qui, d'abord, m'apprennent peu chose, et, secundo, comme dans le cas particulièrement de Corporation, font défiler images, événements et témoignages si vite que l'on a pas le temps d'analyser la matière. En règle générale, ces films éveillent une multitude de questions, mais pas nécessairement en faveur de leurs thèses, sans que les réponses soient traitées sous des éclairages adéquates. Que la majorité des gens trouvent ces documentaires d'une importance révolutionnaire, ils le peuvent bien, vu leur ignorance de ces enjeux; ce qui n'est pas mon cas. Et je souhaite qu'ils en prennent de la graine, ce dont je doute fort car la psychologie qui sous-tend les affaires de ce monde n'est pas un phénomène moderne, elle est vieille comme son histoire. Donc, rien d'extraordinaire dans ce deux films bien que je regarderai bien de nouveau Corporation.
Par contre, "Ce qu'il reste de nous" est plus subtil. En plus, le danger qu'il a fallu affronter pour produire ce film était réel: les acteurs et les producteurs prenait des risques immenses, vu ce que l'on sait de l'autorité chinoise. D'ailleurs, le film commence par cette image «vue mille fois» (mais que moi j'ai vu seulement deux ou trois fois).
Désolé, je vous laisse-là... --Ahmed
Mais d'abord -Ray Charles.
J'ai des vinyles de lui, dont un double album, "Live", si bien que lorsqu’un client m'annonça qu'il venait de voir un film de Ray Charles, je sautai de joie! J'adore les films qui mettent en scène la vie des artistes (Pollock, Picasso, Jimi Hendrix), particulièrement celles des musiciens (même les démoniaques Led Zeppelin, c'est dire!). J'ai donc sauté sur le premier journal pour trouver une salle. Facile, l'affiche du film est celle de l'album "Live". Et je m'y suis rendu.
Déception. Ce cinéma ne le présentait que la semaine prochaine. Il y avait une douzaine de films à l'affiche mais aucun n'éveilla d'intérêt en moi. Soudain, un couple de connaissances éloignées me héla. (Des gens très riches Porshe, moto, bateau et millions de dollars. Aujourd'hui, quelques années après, nous nous rencontrons souvent.) Ils me signalèrent "Les choristes" qu'ils allaient justement voir.
J'appelai ma femme par cellulaire en regardant les affiches pour lui raconter mes déboires et prendre ses conseils. Je me tiens au courant des événements artistiques par son biais. C'est elle qui organise nos sorties. «C'est un film primé en France; gros succès», elle se rappelait vaguement un article favorable mais elle ne pouvait pas m'en dire beaucoup plus. Faut dire que je suis plus difficile qu'elle, moins sentimental. Frustré, j'ai tout de même acheté un billet.
Si j'avais pu, j'aurais quitté en pleine la séance. La photographie est excellente, l’histoire inquiétante et les chants réussis, mais la mise en scène, les dialogues, l'intrigue, la problématique et la morale laissent à désirer; c’est lourd et puéril.
En sortant, j'ai rencontré à nouveau mes connaissances qui eux étaient aux anges. «Comment ça cliché! s'est exclamé l'homme.
-Oui, cliché. Je donnai des exemples: il y avait dans le groupe des écoliers un enfant qui ressemblait à un maghrébin; et bien, c'est lui qui avait volé l'argent! Autre exemple : à la fin, on voyait le voyou en train de contempler d'une colline le feu qui ravageait le bâtiment. (Je précise que c'était le rouquin, car j'ai eu plusieurs internaute qui ont réagi négativement à ce passage.) Il mit en perspective sa cigarette, pour bien nous la montrer sur laquelle il souffla dessus. Fanfaronnade d'une inutilité infantile, on avait compris. Ainsi de suite, du début jusqu’à la fin. «Mais c'est pour les 75% des gens qui ne comprennent pas! me rétorqua-t-il.
-C'est bien ce que je dis. Je ne vais voir un film dont le scénario s'adresse à 75% des gens. C'est à moi, avant tout, qu'il doit s'adresser sinon cela ne m'intéresse pas.
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Un document émouvant sur le Tibet: "Ce qu'il reste de nous".
J'ai aussi vu quelque temps auparavant Fahrenheit qui, par son côté volontairement comique, m'a fait rire plutôt qu'autre chose. J'ai également vu Corporation. Je vous dirais que se sont là des genres qui, d'abord, m'apprennent peu chose, et, secundo, comme dans le cas particulièrement de Corporation, font défiler images, événements et témoignages si vite que l'on a pas le temps d'analyser la matière. En règle générale, ces films éveillent une multitude de questions, mais pas nécessairement en faveur de leurs thèses, sans que les réponses soient traitées sous des éclairages adéquates. Que la majorité des gens trouvent ces documentaires d'une importance révolutionnaire, ils le peuvent bien, vu leur ignorance de ces enjeux; ce qui n'est pas mon cas. Et je souhaite qu'ils en prennent de la graine, ce dont je doute fort car la psychologie qui sous-tend les affaires de ce monde n'est pas un phénomène moderne, elle est vieille comme son histoire. Donc, rien d'extraordinaire dans ce deux films bien que je regarderai bien de nouveau Corporation.
Par contre, "Ce qu'il reste de nous" est plus subtil. En plus, le danger qu'il a fallu affronter pour produire ce film était réel: les acteurs et les producteurs prenait des risques immenses, vu ce que l'on sait de l'autorité chinoise. D'ailleurs, le film commence par cette image «vue mille fois» (mais que moi j'ai vu seulement deux ou trois fois).
Désolé, je vous laisse-là... --Ahmed
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