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Indigènes, quelle histoire!

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  • Indigènes, quelle histoire!

    Pour réaliser et surtout financer son film, Rachid Bouchareb aura livré une rude bataille. Acteurs, mais aussi patrons et hommes politiques, se sont engagés dans la cause. Jusqu'à l'Elysée…


    la guerre comme à la guerre. Indigènes, évocation des tirailleurs nord-africains qui participèrent, en 1944, à la libération de la France, est né après bien des batailles. Pourtant, son réalisateur, Rachid Bouchareb, est un pacifiste. Quand, il y a dix ans, l'idée de raconter l'histoire de ses aïeux lui vient, il n'a aucune velléité revancharde. «Je voulais juste transmettre au public un chapitre historique absent de tous les manuels scolaires.» Seulement voilà: un film pareil, cela demande beaucoup d'argent. Le metteur en scène et son associé au sein de 3B Production, Jean Bréhat, sous-estiment la galère qui les attend et ignorent la croisade politique qu'ils devront mener afin de réunir les fonds.

    Financièrement, le projet Indigènes repose sur les épaules de ses vedettes. Bouchareb en est conscient et décide de passer à l'action au début 2002. Astérix et Obélix: mission Cléopâtre a attiré 14 millions de spectateurs et consacré Jamel Debbouze. La série des Taxi a donné à Samy Naceri une popularité auprès d'un jeune public. Sami Bouajila et Roschdy Zem, forts d'une longue filmographie, sont, eux, des talents confirmés et respectés. Bouchareb confie aux quatre son envie. Ils donnent un accord de principe, même s'ils ignorent de quoi leur parle le metteur en scène. «J'avais toujours entendu parler des tirailleurs sénégalais, mais jamais des Algériens ni des Marocains, avoue Roschdy Zem. Ce n'est pas dans notre culture de faire passer, de génération en génération, des souvenirs douloureux.»

    Durant un an, Rachid Bouchareb et son coscénariste, Olivier Lorelle, recueillent les témoignages d'anciens combattants. En France, en Algérie, au Sénégal… Le script connaîtra 27 versions. D'une première de 3 h 15 et 35 millions d'euros de budget, à une dernière, plus courte et moins chère - 14,5 millions, quand même!

    Forts d'une aide au développement et d'une avance sur recettes obtenues sans mal (autour de 700 000 euros), Bréhat et Bouchareb partent, confiants, en quête de partenaires financiers. Les alliés de la première heure sont les responsables de France Télévisions et Jamel Debbouze. Le comédien apporte deux atouts considérables. D'abord, de nouveaux subsides. A même d'exiger un cachet de 1 million d'euros, il fait l'inverse: il sort ce million de sa poche, via sa société Kissman Productions, et devient coproducteur. Légalement obligé de toucher un cachet comme comédien, il prendra le minimum syndical, à savoir 300 euros par jour. Ensuite, sa relation privilégiée avec Mohammed VI, roi du Maroc. Le souverain met à disposition de la production la région de Ouarzazate, ainsi que 500 soldats et l'infrastructure militaire qui va de pair (avions, bateaux, etc.), ce pendant six semaines.

    Néanmoins, toutes ces aides ne suffisent pas à boucler le plan de financement. «Pour une comédie, on n'aurait eu aucun mal à réunir les fonds, reconnaît Jean Bréhat. Mais un film de guerre, c'est moins vendeur.» Une réalité économique qui freine le Groupe Canal , malgré le soutien actif de son directeur général, Rodolphe Bremer. Le projet est dans l'impasse.

    Jean Bréhat requiert les services d'un vieux copain, Mohamed Nemmiche, ex-journaliste et «militant mondain», devenu «conseiller en financement», grâce à un impressionnant carnet d'adresses et à un extraordinaire culot. «L'équation était simple, se souvient Mohamed Nemmiche. Canal appartient au groupe Vivendi, au sein duquel on trouve Jean-René Fourtou, lui-même meilleur ami de Claude Bébéar [président de l'Institut Montaigne], très sensible aux problèmes d'immigration. Or, à ce moment-là, au printemps 2004, l'Assemblée nationale débat de la politique à mener sur ce thème, avec, entre autres intervenants, Claude Bébéar. Je savais où le trouver!»

    Des soutiens politiques officiels… et officieux

    Nemmiche rédige une note de quelques lignes: le titre du film, les comédiens principaux, le synopsis, le numéro de téléphone de Rachid Bouchareb, et la remet en mains propres à Bébéar, qui appelle le réalisateur dès le lendemain matin. Un déjeuner est organisé au restaurant la Maison blanche. A la fin du repas, un homme déjeunant à proximité, intrigué par la conversation qu'il entend, s'enquiert de l'identité de ses voisins. Il s'agit de Didier Duverger, patron de Coficiné, la banque du cinéma. Il a bien reçu le dossier Indigènes, mais ne croit guère à son aboutissement. «Quand je les ai vus en compagnie de Claude Bébéar, mes doutes se sont envolés», avoue le banquier. Effectivement, une semaine plus tard, le Groupe Canal injecte 4 millions d'euros dans l'affaire. Claude Bébéar, intronisé «parrain du film» par Jean Bréhat et Rachid Bouchareb, joue aujourd'hui les modestes: «Ils exagèrent ma participation. Comme on s'est mal comporté avec ces personnes qui ont aidé à libérer la France, je trouvais totalement justifié qu'un long-métrage leur rende hommage. Je me suis contenté d'appeler Jean-René Fourtou et Bertrand Méheut, et les ai convaincus de la rentabilité potentielle du film.»

    En janvier 2005, malgré toutes les aides, dont celle du producteur Thomas Langmann, 3B Production n'a réuni que 10,5 millions d'euros. Nouveau rodéo financier… Cette fois, c'est Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Ile-de-France, qui décroche 500 000 euros sur le budget culturel de sa région, mesure votée par les élus, de gauche comme de droite.

    Bouchareb, lui, commence le tournage au Maroc. Les comédiens sont morts de trac. Naceri un peu plus que les autres, le seul des quatre à ne pas savoir parler la langue arabe. «Le problème, c'était surtout de parler en français, précise Sami Bouajila. Les Nord-Africains avaient un accent différent de celui d'aujourd'hui, et il s'agissait de ne pas tomber dans la caricature.»

    Pendant ce temps, Nemmiche continue sa quête. Car il manque encore 1,5 million d'euros au titre de la postproduction (montage, effets spéciaux, etc.). Il s'adresse à Pierre Méhaignerie (président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale). Le député UMP, via l'Assemblée, verse 100 000 euros au conseil régional de Franche-Comté, qui les ajoute aux 100 000 euros alloués au film par une subvention. «On a emmerdé la terre entière!» raconte Jean Bréhat. Du moins, tous les directeurs de cabinet. «Dominique Cantien voulait clairement, en échange d'une aide quelconque de son compagnon, Philippe Douste-Blazy, une photo du ministre des Affaires étrangères avec Jamel Debbouze», confie le producteur. «A la demande des hommes politiques démarchés, j'ai assisté à tous leurs rendez-vous avec la production, précise Jamel. Les rares photos où j'ai posé avec eux, c'était pour leur nièce ou leur cousine.» Une conseillère de Nicolas Sarkozy aurait aussi proposé à l'artiste d'accompagner le ministre de l'Intérieur à Trappes. Sans succès. Pour autant, le n° 2 du gouvernement a apporté sa pierre à l'édifice. En l'occurrence, une lettre à l'attention d'Adrien Zeller, président du conseil régional d'Alsace, demandant à l'intéressé une augmentation exceptionnelle de sa subvention, plafonnée à 48 000 euros pour un long-métrage. Après réception du courrier, elle montera à 60 000. De son côté, Philippe Séguin, président de la Cour des comptes, intervient auprès de la Caisse des dépôts et consignations, afin qu'elle accorde 110 000 euros au projet. Jusqu'à la bénédiction suprême: le soutien officieux de l'Elysée, puisque Claude Chirac pousse France Télévisions, déjà très généreuse, à investir un peu plus d'argent. D'un pari improbable, Indigènes devient ainsi une grande cause nationale.

    Une sélection au Festival de Cannes paraît, au fil des mois, inéluctable. L'accueil dithyrambique à la fin de la projection et, le jour du palmarès, le prix d'interprétation attribué aux principaux comédiens augurent, pour le long-métrage, d'un vif retentissement médiatique et populaire.

    Le 5 septembre, la Fondation Georges-Pompidou présente le long-métrage à un parterre de grands patrons et de personnalités politiques, dont Jacques Chirac.

    Un gros succès populaire en perspective

    Vingt minutes avant la projection, Rachid Bouchareb et ses comédiens s'entretiennent avec le président, afin de lui demander de soutenir l' «appel pour l'égalité des droits entre combattants français et étrangers». «Après le film, raconte le réalisateur, il était sincèrement bouleversé. Je l'ai pris par le bras et lui ai demandé s'il comprenait pourquoi il devait intervenir. Il a répondu: "Je vais le faire."» Le président a ainsi promis d'attribuer, au plus vite, les pensions jamais versées aux anciens combattants nord-africains.

    De son côté, le distributeur Stéphane Célérier (Mars Distribution) a prévu une sortie importante avec 500 copies du film. «Il y a trois ans, j'évaluais le succès d'Indigènes à 1 million d'entrées. Depuis Cannes, cette estimation est multipliée par deux.» Entre une promotion tentaculaire et une étroite collaboration avec le ministère de l'Education nationale, le chiffre devrait se confirmer. Auquel cas Rachid Bouchareb rempilerait. «Je raconterais l'histoire des indigènes de 1945 à 1962, soit du massacre de Sétif à la guerre d'Algérie, en passant par celle d'Indochine.» Ses comédiens ont d'ores et déjà accepté. Indigènes n'est qu'un début, ils continuent le combat.

    Source: L'Express
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك

  • #2
    voila du talent, voila du coeur!, merci et on attend la suite impatiemment.

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    • #3
      c est une bonne idée de faire ce film, mais une question me taraude:
      est ce que la responsabilité du financement du film incombe aux différents conseils régionaux????
      le coeur a ses raisons que la raison ignore!

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      • #4
        J'au vu ce film et franchement y'a rien qui vous choque ?

        On se demande à quoi veut en venir Rachid Bouchareb ?

        Il a prit des comédiens marocains pour jouer des Algériens avec un accent marocain et des actreurs Algériens pour jouer des marocains avec l'accent Algérien, et n'en parlons pas aussi d'acteurs Tunisiens pour jouer des Algériens avec un accent Tunisien. Seule une oreille non avertie peut faire fit de cela. Mais enfin !!

        Que d'injustices; les Kabyles qui ont combattu et sont morts en masse n'ont pas eu droit d'être cités dans ce film.

        Evidemment bien joué Monsieur Bouchareb c'est sympa dans votre élan à rendre justice à tous les indigènes enrollés de grès ou de force dans cette guerre vous avez ommis injustement de mentionner les milliers de kabyles qui sont morts dans cette guerre aussi. Et pourtant ...

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        • #5
          Nina Iznaguen, tu peux pas nous aider pour la rubrique ''grammaire berbère ''dans bouillon de culture ?


          Pour ce qui concerne le film , je l'ai as encore vu
          mais il est question des algeriens , ça inclut les kabyles non ? après pour l'accent , seuls les nord africains reconnaissent les accents.

          je m'attendais à d'autres critiques

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          • #6
            a bon entendeurs

            Forcement, des critiques,, par exemple samir nassery joue tres mal, c'est pour cela qu'il parle par onomatopées.
            Mais dans son role de creve la dalle ça lui va bien.

            Mais faut etre realiste, c'est un vrai evenement: aussi valable que Syriannah ou Lord of War, avec des moyens derisoires par rapport a ces hyper productions.

            Comparons le comparable: orange mecanique passerait pour un bide aujourd'hui.

            Nina parle d'accent (ne me reponds pas ça ne m'interesse pas) et la couleur des slips?

            Ces mauvais esprit ne connaissent que la critique negative, tant pis pour eux.

            Je ne vais que rarement au cinema, je suis radin(et pas riche) et j'ai mamule, pourtant, là, je vous le dis clairement: PAYEZ votre place, ça n'est pas de l'argent perdu, ça vaut son billet.

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            • #7
              <<<<<<<<<<<<<<<<<<<Pour ce qui concerne le film , je l'ai as encore vu
              mais il est question des algeriens , ça inclut les kabyles non ? après pour l'accent , seuls les nord africains reconnaissent les accents.<<<<<<<<<<<<<<<<<

              Oui biensur, à d'autres s'il vous plait, Bouchareb est un arabophone, les kabyles pour lui sans doute ne sont qu'une entité négligeable. Non le plus gros pourcentage d'enrollés dans cette guerre vient de Kabylie. Mon grand-père fut l'un d'eux. Dans le village de mon père tous les anciens ont fait la guerre 39-45 !

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              • #8
                Pour ce qui concerne le film , je l'ai as encore vu

                ah bah ça, parler sans savoir à l'air d'etre une specialité chez toi.
                Comme ta citation que tu pourrai rendre a Balzac.

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                • #9
                  Nina,

                  je connais pas Bouchareb , je sais pas s'il est refractaire aux kabyles.

                  mais a t on les preuves de ce que tu insinues ? c'est à dire le caractère intentionel de l'absence d'accent kabyle, de figurants representants des kabyles ?




                  Ce que je sais c'est qu'il envisage de faire un autre film sur Alger du 8 mai 45-à 13 mai 58.( arrivée de De gaulle)
                  ( 45 pour le 8 mai 45 et les evenements de Setif, Kherrta, Guelma.

                  Là aussi , ça va pas parce que 8 mai 45 c'est Setif , Kherrata, Guelma et les environs de ces villes

                  Comment va t il intituler son film ? '' Alger du 8 mai 45 à 58 '' ce serait scandaleux...parce que ça donnerait à penser à des spectateurs que le 8 mai 45 s'est passé dans l'Algerois .
                  SVP retour à la basse kabylie , babors ( Kherrata, Amouchas) et Setif et Nord constantinois( guelma et environs)

                  L'argument qui consiste à dire que les spectateurs connaissent plus Alger ne vaut rien. Quand Ylmaz Guney a fait un film sur une histoire en Anatolie ...il l'a pas intitulé Istanbul mais Yol et ça ne l'a pas empêché d'avoir la palme d'or avec Yol

                  Qu'est ce que c'est que ces histoires d'Alger 1945 ?
                  En 42 je veux bien l'arrivée des troupes americaines à Alger

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                  • #10
                    vous avez ommis injustement de mentionner les milliers de kabyles qui sont morts dans cette guerre aussi. Et pourtant .

                    .................................................. ..........

                    Nina inzaguen

                    Je ne comprend pas ton insistance a voir les Kabyles avoir une mention speciale,ce sont des algeriens avant tout.

                    Sinon moi berbere du sud marocain ,je reclamerais la meme attention pour les soussis et ithrinarif la meme chose pour les rifains

                    Les tribus senegalaises feraient de meme et ainsi de suite.

                    Il faut arreter avec cette regionalisation debile.

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                    • #11
                      est ce que ce film vaut le coup d'être vu?
                      j'aimerai vos impressions
                      En amour il n'y a ni crimes ni délits. Il y a des fautes de goûts.

                      Paul GERALDY

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                      • #12
                        Moumed, oui tu ferais mieux de le reclamer aussi, mais le Bouchareb je pense que ce n'est pas anodin. Dans le film au début on voit le recruteur français dans un village de l'Atlas Marocain, un village berbère et les personnages principaux sont Samy Nacery et Assaad Bouab ( deux excellents comédiens, kabyle pour le premier et berbère Marocain pour le second), mais arrivé sur scène quelle fut pas ma surprise de voir que ces deux individus apparemment berbères ne s'expriment qu'en arabe dialectale. Y'a quelque chose qui m'echappe.

                        Oui la majorité des Algériens enrolés dans cette guerre étaient kabyles et berbères et ne pas les mentionner est un act délibéré de la part de Bouchareb, sans doute qu'il ne veut pas entendre parler de tout ce qui est berbère de près ou de loin et ce n'est pas très cool de quelqu'un qui prétend vouloir dénoncer l'injustice. Je suis désolée, mais ça fait mal pour les nombreuses victimes qui sont partis de ces contrées berbères.

                        Voilà je tenais à m'exprimer.

                        Quant au film en lui-même est très bien fait, c'est un excellent film avec beaucoup de moments d'émotions, et pour un petit budget il est relativement bien fait. Allez le voir.

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                        • #13
                          A l'epoque on disait "Enieme Regiment de Tirailleurs Algeriens" et pas Kabyles ou Oranais ou autre chose.

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                          • #14
                            <<<<<<<<<<<<<A l'epoque on disait "Enieme Regiment de Tirailleurs Algeriens" et pas Kabyles ou Oranais ou autre chose.<<<<<<<<<<<<<<<

                            Au Maroc aussi on disait enieme regiment de tirailleurs marocains et pourtant Bouchareb a mentionné des berbères du Haut atlas mais pour finir il leur a fait parler en arabe de par ailleurs il a fait jouer un berbère de kabyle (samy nacery qui ne parle pas un mot d'arabe) et les a fait jouer en arabe.

                            Ici ce ne sont pas les Algériens que je conteste dans leur généralité mais bien le fait de souligner que tous ceux qui forment ce peuple Algérien ne sont pas uniquement arabophones et sont venus de partout, y compris de kabylie.

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                            • #15
                              Ici ce ne sont pas les Algériens que je conteste dans leur généralité mais bien le fait de souligner que tous ceux qui forment ce peuple Algérien ne sont pas uniquement arabophones et sont venus de partout, y compris de kabylie.

                              Reponse:
                              A l'epoque les Algeriens etaient plutot sabirophines ou pataouetophones qu'arabophones, berberophones, ou francophones.

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