Après chaque tragédie, un pays tente de se réconcilier. Ce fut le cas en Afrique du Sud, au Rwanda, dans l'ex-Yougoslavie... L'Algérie aussi, en 2000, après la décennie noire, a décrété une amnistie et a proposé aux terroristes islamistes, réfugiés dans les montagnes, de revenir à la raison. El ta'ib, Le repenti : ce nouveau mot est entré dans les moeurs. À charge pour les familles des victimes d'accepter ces hommes qui descendaient des collines en prétendant ne pas avoir de sang sur les mains.
Parti d'Algérie en 1993, Merzak Allouache s'est penché sur le cas d'un de ces revenants : pour s'en sortir, il avait proposé un drôle de marché à un couple meurtri par la guerre civile. De ce deal, on ne dira rien pour respecter l'esprit d'un film qui procède par ellipses, silences, non-dits, ambiguïtés.
Connu en France pour ses comédies (Chouchou, Salut cousin !), Allouache décrit un pays où règne une chape de plomb : malgré l'optimisme de bon aloi affiché par cette loi du repentir, personne n'a pardonné. Trop pessimiste, tournant le dos à l'espoir et à une fraternité aléatoire - on imagine aisément d'autres scénarios de rédemption à partir de ce repenti reconverti en garçon de café -, le film n'a pas plu en Algérie. Les autorités lui ont refusé tout financement et la sortie, malgré de nombreux prix récoltés à l'étranger, a été court-circuitée. Signe que, là-bas, un artiste qui filme son pays à vif dérange visiblement. Pour notre part, il ne nous a pas dérangés.
source :lepoint
"Le repenti" de Merzak Allouache.
Parti d'Algérie en 1993, Merzak Allouache s'est penché sur le cas d'un de ces revenants : pour s'en sortir, il avait proposé un drôle de marché à un couple meurtri par la guerre civile. De ce deal, on ne dira rien pour respecter l'esprit d'un film qui procède par ellipses, silences, non-dits, ambiguïtés.
Connu en France pour ses comédies (Chouchou, Salut cousin !), Allouache décrit un pays où règne une chape de plomb : malgré l'optimisme de bon aloi affiché par cette loi du repentir, personne n'a pardonné. Trop pessimiste, tournant le dos à l'espoir et à une fraternité aléatoire - on imagine aisément d'autres scénarios de rédemption à partir de ce repenti reconverti en garçon de café -, le film n'a pas plu en Algérie. Les autorités lui ont refusé tout financement et la sortie, malgré de nombreux prix récoltés à l'étranger, a été court-circuitée. Signe que, là-bas, un artiste qui filme son pays à vif dérange visiblement. Pour notre part, il ne nous a pas dérangés.
source :lepoint
"Le repenti" de Merzak Allouache.