Zingaro a fait une entrée en fanfare à Istanbul. A l'occasion de la première mondiale de Battuta, la troupe de théâtre équestre a dévoilé, vendredi 5 mai, un spectacle mené tambour battant qui sera présenté en France au Festival d'Avignon cet été. Une cavalcade d'une heure et demie, sans pause, où chevaux et acrobates enchaînent les tours de piste au galop et les acrobaties, en musique. A cheval les écuyers jouent du violon comme du bilboquet. Deux orchestres tziganes roumains, l'un de cuivres, l'autre de cordes, assurent le rythme. Cette énergie festive déployée par la troupe de Zingaro, qui fait ses tout premiers pas en Turquie, suscite étonnement et curiosité.
Dans la foulée d'un cavalier porté par une oie volante, le spectateur est entraîné dans un voyage à travers l'imaginaire tzigane, dépeint avec poésie et humour. La roulotte, le dresseur d'ours, les fils de linge qui sèchent, les clans familiaux, les mariages et les enterrements qui traversent la piste. Avec sa longue traîne blanche suspendue à des ballons, une mariée irréelle et aérienne fait des apparitions. Des clichés populaires comme le voleur de sac ou le patriarche grippe-sou y sont évoqués avec dérision.
"Je voulais revenir aux sources de Zingaro, qui veut dire tzigane en italien, et renouer avec cette tradition, explique Bartabas, son fondateur. J'ai articulé mon spectacle autour de deux ensembles de musique qui s'opposent, de deux groupes de chevaux qui peuvent être vus comme deux ethnies ou deux villages qui se défient."
En filigrane se dessine une allégorie de la liberté, omniprésente dans la culture tzigane. "Cette liberté est pour moi un choix de vie, mais aussi une règle en tant qu'artiste, poursuit Bartabas. La liberté est associée à la notion de danger. Et pour le cheval l'allure de la liberté c'est le galop, donc tout se fait au galop avec de grosses prises de risques. Le pari de ce spectacle, c'est de le faire quasiment en apnée."
Entraîné dans la danse, le public bat le rythme et tape dans ses mains du début à la fin. Une ambiance aux antipodes des dernières pièces proposées par Zingaro, Triptyk ou Loungta. Zingaro a planté son chapiteau à Istanbul jusqu'au 27 mai et donnera au total seize représentations devant le public turc. "Istanbul était un vieux rêve pour moi, explique Bartabas, une ville un peu mythique, croisement de cultures et de croyances. C'était le bon endroit pour parler de la culture tzigane qui survole les frontières. La musique des Balkans que nous utilisons a aussi beaucoup d'influences ottomanes."
QUARANTE CHEVAUX
La venue de la troupe constitue le point d'orgue du Printemps français, une saison culturelle sponsorisée par la France, dans toute la Turquie. Expositions consacrées à Cartier-Bresson ou Rodin, concert de l'orchestre de musique baroque des Arts florissants, organisation d'une Nuit blanche et du Printemps des musées, large programmation française au festival du film d'Istanbul...
Pour faire venir Zingaro, les organisateurs ont dû déployer les grands moyens. Un avion pour acheminer les quarante chevaux. Une vingtaine de camions pour les tonnes de matériel et le chapiteau. Des cars pour amener des spectateurs d'Izmir ou d'Ankara. Et des affiches publicitaires recouvrent les murs dans tout Istanbul. Malgré le prix des places élevé - environ 40 euros pour les moins chères - la première semaine affiche déjà complet et les médias turcs, intrigués, sont séduits par cette troupe totalement atypique. Sur les rives du Bosphore, au moins seize mille personnes devraient assister à Battuta.
Guillaume Perrier
Le Monde, 09/05/06
Pour avoir déjá assisté á des représentations de ces spectacles, je conseille á tous ceux qui aiment être surpris d'y aller !!! C#est fascinant, surprenant, émouvant......toutes nos émotions passent !
Dans la foulée d'un cavalier porté par une oie volante, le spectateur est entraîné dans un voyage à travers l'imaginaire tzigane, dépeint avec poésie et humour. La roulotte, le dresseur d'ours, les fils de linge qui sèchent, les clans familiaux, les mariages et les enterrements qui traversent la piste. Avec sa longue traîne blanche suspendue à des ballons, une mariée irréelle et aérienne fait des apparitions. Des clichés populaires comme le voleur de sac ou le patriarche grippe-sou y sont évoqués avec dérision.
"Je voulais revenir aux sources de Zingaro, qui veut dire tzigane en italien, et renouer avec cette tradition, explique Bartabas, son fondateur. J'ai articulé mon spectacle autour de deux ensembles de musique qui s'opposent, de deux groupes de chevaux qui peuvent être vus comme deux ethnies ou deux villages qui se défient."
En filigrane se dessine une allégorie de la liberté, omniprésente dans la culture tzigane. "Cette liberté est pour moi un choix de vie, mais aussi une règle en tant qu'artiste, poursuit Bartabas. La liberté est associée à la notion de danger. Et pour le cheval l'allure de la liberté c'est le galop, donc tout se fait au galop avec de grosses prises de risques. Le pari de ce spectacle, c'est de le faire quasiment en apnée."
Entraîné dans la danse, le public bat le rythme et tape dans ses mains du début à la fin. Une ambiance aux antipodes des dernières pièces proposées par Zingaro, Triptyk ou Loungta. Zingaro a planté son chapiteau à Istanbul jusqu'au 27 mai et donnera au total seize représentations devant le public turc. "Istanbul était un vieux rêve pour moi, explique Bartabas, une ville un peu mythique, croisement de cultures et de croyances. C'était le bon endroit pour parler de la culture tzigane qui survole les frontières. La musique des Balkans que nous utilisons a aussi beaucoup d'influences ottomanes."
QUARANTE CHEVAUX
La venue de la troupe constitue le point d'orgue du Printemps français, une saison culturelle sponsorisée par la France, dans toute la Turquie. Expositions consacrées à Cartier-Bresson ou Rodin, concert de l'orchestre de musique baroque des Arts florissants, organisation d'une Nuit blanche et du Printemps des musées, large programmation française au festival du film d'Istanbul...
Pour faire venir Zingaro, les organisateurs ont dû déployer les grands moyens. Un avion pour acheminer les quarante chevaux. Une vingtaine de camions pour les tonnes de matériel et le chapiteau. Des cars pour amener des spectateurs d'Izmir ou d'Ankara. Et des affiches publicitaires recouvrent les murs dans tout Istanbul. Malgré le prix des places élevé - environ 40 euros pour les moins chères - la première semaine affiche déjà complet et les médias turcs, intrigués, sont séduits par cette troupe totalement atypique. Sur les rives du Bosphore, au moins seize mille personnes devraient assister à Battuta.
Guillaume Perrier
Le Monde, 09/05/06
Pour avoir déjá assisté á des représentations de ces spectacles, je conseille á tous ceux qui aiment être surpris d'y aller !!! C#est fascinant, surprenant, émouvant......toutes nos émotions passent !