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Rachida

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  • Rachida

    J’ai vu « Rachida », le film de Yamina Bachir. Elle était présente à la fin de la projection pour une période de questions. J’en ai profité.

    Pour ce qui est du film, en matière de cinéma, d’art si vous voulez, il n’y a pas grand chose à dire, c’en est un de facture linéaire et réaliste avec un minimum de contexte. Il focalise sur les fâcheuses conséquences de la femme assujettie à des us et coutumes contrôlées par une espèce d’hommes des cavernes du XXI siècle. Comme le dira une personne dans la salle, ce n’est pas le genre de film qu’on regarde en Algérie puisqu’il ne leur apprend rien de plus que ce qu’ils vivaient là-bas tous les jours et savait déjà. Moi non plus il ne m’a rien appris. Par contre, il touchera certainement la sensibilité d’étrangers non familiers de la réalité algérienne. Dans ce sens, le film de Yamina Bachir, est un témoignage culturel éclairant pour les civilisations aux mœurs évoluées. Pour les gens du bled, il restera cependant un odieux souvenir (je parle comme si le pire était passé) de l’Algérie démoniaque car ce ne sont pas les SS ou les Américains qui ont perpétré ces horreurs ; ce sont des algériens qui l’ont fait à d’autres algériens : femmes, enfants et vieillards !

    J’ai donc posé ma question. « Quelle est la source de ces atrocités ? » Dans la salle, une rumeur s’élève dont je ne comprends pas la signification. Yamina Bachir : « Si j’avais la solution. . . » « Si je savais. . . » « La barbarie n’est pas le lot de l’Algérie seule. . . voyez le Kosovo, l’Irak, le 11 septembre. . . » Elle ne manque pas, ici, d’exprimer son désaccord avec l’impérialisme américain et tente une timide explication en attribuant, peut-être, cette sauvagerie algérienne à un pattern que la colonisation française aurait pu retransmettre. . . Mais sur l’origine du mal algérien à proprement parlé – rien. Elle confirme le sentiment que j’ai eu en regarder le film ; ce n’est donc pas dû à une question esthétique mais vraiment morale si elle n’a pas abordé dans son film la genèse de ce mal ; ou est-ce une contrainte politique ? C’est comme si en Algérie il n’existait pas de sociologues, d’historiens, de philosophes, de journalistes ou de penseurs pour nous faire le bilan psychologique de ce drame qui a perduré plus de 10 ans !

    J’ai dit minimum de contexte, je rajouterai -le minimum d’explication ; c’est presque suspect. Par exemple quand elle dépeint les protagonistes de cette violence, elle nous montre des voyous, genre brigand, de type occidental. Les gens comme moi savent toutefois que la violence qui a sévit en Algérie était largement revendiquée par les partis islamistes et largement réprimée, jusque dans la population qui servait d’otage, par l’armée et les représentants du pouvoir. De cela, dans le film, que dalle ! Pas un seul barbu avec sa calotte et sa djellaba ; pas un seul militaire ! Dommage. Aussi, elle nous brosse le tableau d’un village dans les montagnes où la barbarie les rattrape mais Yamina Bachir reste avare d’informations sur le système d’organisation, même le plus rudimentaire, le conseil tribal ; pas de maire, pas de garde champêtre, pas de patriarche, comme si ça n’existait pas.

    Mais c'est un des rares films algériens, réalisé par une algérienne, et traitant d'un sujet délicat qui risque la mort. Pour ça, Mme Bachir mérite qu'on l'assiste dans ses projets.
    Ahmed

  • #2
    Bonjour à tous et bonjour à toi Ahmed

    Merci pour ce minutieux compte rendu,il donne envie de voir le film en tous les cas,ne serait ceque pour donner un coup de pouce à la réalisatrice qui a abordé un thème douloureux et puis c'est son premier film et peut être cela explique la frilosité de ses propos dans la salle. Elle doit se faire un nom,c'est pas évident.
    J'avais lus cet article sur ce film ,cela complète ton propos .
    Merci de nous avoirr fait part de ta critique,je l'ai lus avec un réel plaisir!


    Elle a dit ceci aussi que vous pourrez retrouver dans le lien:

    "Le cinéma algérien fut brutalement stoppé par l’Etat au moment où la population était en proie au terrible drame qui la martyrisait. Les écrans sans images et l’étouffement firent germer en moi la folle idée de réaliser, à contre-courant, un film.

    Peut-être par devoir de mémoire ou par douleur.

    Je voulais sceller sur la pellicule le désarroi des citoyens ordinaires, considérés jusque-là comme statistiques dans les bilans des atrocités. Un peuple pris en otage entre la violence dite légitime et la violence barbare et une jeunesse sans repères, humiliée et prête à tomber dans les extrêmes. Rachida est un hymne à la paix, à la tolérance, et au courage de tous les «anonymes», heureusement nombreux, dans mon pays. Peut-être une infime contribution de ma part pour cicatriser les blessures profondes de mon peuple.

    Si j’ai montré des personnages ordinaires qui s’affrontent dans le film, j’espère que le public à qui je m’adresse, sera comptable de leurs actes.

    J’ai choisi comme personnage principal une des victimes «préférées» : une femme, une jeune enseignante. Ce choix me permet de souligner aussi la dégradation d’un système éducatif devenu un vivier de violence où l’on cultivait la culture de la haine. Malgré le démembrement du cinéma et les risques d’un premier film, l’histoire de Rachida s’est imposée à moi ; elle est là aujourd’hui, en film."

    Yamina Bachir Chouikh

    Donc,Oui il faut aller voir ce film !

    http://www.filmsduparadoxe.com/rachida/

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    • #3
      tiens ce film ma lair pas mal!
      ça passe sur paris?

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      • #4
        Excellent

        Rachida ...

        Un Chef D'oeuvre ...

        G étè le voir à la Salle Ibn Khaldoun en Fevrier dernier...C qq chose

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        • #5
          oui ce film est trés bien je l'ai vu et meme enregistré !!!!!!!! rachida raconte bien les douleurs du terrorisme bien que le mode occidental croient souffrir de ca nous en algerie on a plus souffert !!!!! et pourtant personne n'avait vraiment reagi ds le monde c ce que j'avais appri du film ...
          Algerie je t'adore comme une fille adore sa mère .

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          • #6
            Azul Fellawen

            Premier long-métrage de l'ancienne monteuse Yamina Bachir-Chouikh, Rachida décrit la prise de conscience d'une jeune enseignante algérienne sortie indemne d'une rencontre avec un groupe terroriste, dans lequel elle reconnaît l'un de ses anciens élèves. Dans le village où elle se réfugie avec sa mère, Rachida, meurtrie mais têtue, retrouve une classe et tente de reprendre une vie normale. Mais c'est sans compter sur la violence qui a libéré tous les cocons et ensanglanté l'Algérie des années 90.
            Présenté dans une quinzaine de festivals où il a été récompensé à plusieurs reprises, Rachida figurait dans la sélection "Un certain regard" au Festival de Cannes 2002.
            Rachida
            un film de Yamina Bachir-Chouikh
            (100 min., Alg/Fr, 2002)
            Avec Ibtissem Djouadi, Bahia Rachedi, Hamid Remas, Abdelkader Belmokadem
            Sortie Algérie : 22 décembre 2002
            Sortie France : 8 janvier 2003
            VHS Secam, (Les Films du Paradoxe, mars 2004)
            ça passe sur paris?
            Diff. : 1er avril 2004 à 23h50, 5/04 à 1h50, 8/04 à 9h, 13/04 à 10h55 sur Canal Plus
            algeriades.com
            Bonne journée

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            • #7
              j'ai pas canal +!

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              • #8
                Azul Lydia

                Il te reste la VHS. Ils la vendent à la Fnac , 19,36 €.

                Bonne journée

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                • #9
                  Ah je suis rassurée!

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                  • #10
                    J’ai beaucoup aimé ce film qui a profondément raisonné en moi.
                    C’est le premier film algérien qui traite du terrorisme et qui dépeint une réalité, peut-être pas d’un point de vue politique ou historique irréprochable, mais une réalité telle qu’elle a été vécue par des anonymes de la plèbe.

                    Je trouve donc que tes commentaires ont été trop critiques, et ta dernière phrase, pourtant positive, n’arrive pas à restituer tout le mérite de cette création.

                    Ce film est avant tout une œuvre artistique, pas un reportage ou un documentaire. Il n’a donc pas l’ambition d’apporter des réponses, d’expliquer la source du mal ou de nommer des responsables.

                    Comme tu dis, il y a des sociologues, des politologues et des historiens dont c’est le métier qui devraient s’en charger avec la rigueur exigée.

                    Quant au cinéaste, sa vocation première est de communiquer une émotion, de faire vivre une histoire, de dépeindre une réalité ou une fiction, mais dépeindre ne signifie pas « tout expliquer».

                    C’est pour cela, que même si ce film ne m’apprend rien de nouveau moi non plus, je le considère comme une réussite artistique, et un fort témoignage, nécessaire pour ne jamais oublier la terreur dans laquelle a plongé les algériens, et cette frange d’entre eux au sort plus malchanceux qui vivaient dans les villages isolés et qui étaient de ce fait beaucoup plus exposés aux affres du terrorisme.

                    Je serais donc plus clémente, et j’applaudis même vivement à cette œuvre algérienne. J’aimerais juste qu’il y en ait plus souvent, afin que notre cinéma puisse re-décoller.

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                    • #11
                      Je sais que ce topic date de 2004....Mais après avoir passé une nuit blanche et avoir écumée tout les topics je suis là...

                      Au delà d'une histoire très belle,qui montre le courage de cette femme Rachida,j'ai vu le film d'un oeil de cinéphile avertit et j'ai vu des scènes aux airs d'Ammodovar...c'est en cela que le film m'a plu,histoire de femmes comme je les aiment....j'espère encore voir des films aussi beaux...
                      Je me balade avec Baudelaire nous allons chez Prevert,je m'échappe voir Artaud mais finalement je termine dans les bras de Rimbaud,J'embrasse Eluard mais je préfère faire un enfant à Godard....

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                      • #12
                        Court Metrage

                        Je suis a recherche d'acteurs et d'actrices meme avec un minimum d'experience la passion du cinema suffit.. Le court metrage sera en kabyle..On pourait toujour faire un Voice-over

                        C

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                        • #13
                          Je pense que tu devrai passer ton annonce dans le "Café du village"
                          Je me balade avec Baudelaire nous allons chez Prevert,je m'échappe voir Artaud mais finalement je termine dans les bras de Rimbaud,J'embrasse Eluard mais je préfère faire un enfant à Godard....

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