Quand Clint Eastwood (auteur, rappelons-le quand même, de Million Dollars Baby et de Gran Torino) a voulu écrire le scénario de "Au-delà", il avait plusieurs idée en tête: la mort éminente pour les nuls, la perte d'un proche pour les nuls, être médium pour les nuls, bref, des trucs pour les nuls quoi, et à la fin, il a opté pour une combinaison de tout ça.
Il a donc choisi le schéma des "histoire parallèles", on a donc trois histoires principales:
la première est celle d'une journaliste française qui survit à un Tsunami et revient de cette expérience complètement renversée. Ce rôle a été accordé à a plus expressive, la plus mûre, la plus sérieuse, la plus convaincante des actrices du pays des fans de truffes : Céciiiiiiiile de Fraaaaaaaance. Là franchement, je suis pas d'accord avec les guignols de l'info, je pense que même Carla Bruni aurait fait mieux (même s'il n'y avait pas grand chose à sauver avec un scénario pareil).
Ensuite, il y a l'Américain, un homme ordinaire (mais avec des pouvoirs de médium) qui n'en peut plus de partager l'enfer intérieur des autres. Pour présenter cette histoire, il y a eu une sacré complicité entre Damon et Eastwood. En effet, l'acteur a dû faire une anti-thérapie pour devenir dépressif, et le réalisateur a recruté le pire des élèves de Philipp Glass pour composer la musique.
La troisième histoire se déroule à la banlieue Londonienne, c'est celle de deux jumeaux qui vivent avec leur mère toxicomane et ne veulent pas être séparés d'elle par les services sociaux, et pourtant c'est la mort qui finira par les séparer, et c'est là que le spectateur a vraiment mal. Clint Eastwood aurait pu faire une véritable pépite rien qu'avec cette histoire, d'ailleurs il faut reconnaître que les premières scènes avec les jumeaux sont magnifiques, mais à un moment donné Clint a dû se dire "m*** quoi ! je veux faire un navet, alors ça sert à rien d'y mettre un truc intéressant, bâclons cette partie aussi !" et c'est ce qu'il a fait.
Le film est donc très inégal, entre une partie américaine carburant au lexomil, une partie française lourde de prétention et de clichés et une partie anglaise qui ne donne pas tout son potentiel, et le tout avance dans une lenteur insoutenable ( > deux heures). Au début je me disais "Ca va venir, ça va venir, l'histoire ne fait que commencer." Ensuite je me suis mis à culpabiliser "m****, je suis devenu insensible, pourquoi je ne pleure plus ? et pourtant j'ai chialé comme une madeleine devant Million Dollars Baby", mais non, l'explication était claire, c'était un navet.
A la fin, les histoires ne convergent pas, elle se rentrent dedans (carrément) pour aboutir à un final d'un ridicule rarement atteint dans le cinéma pour adultes vaccinés ( il y a eu des éclats de rire dans la salle à la fin)
Bref, espérons que Clint Eastwood ne succombera pas au syndrome M-N-Shyamalan (le réalisateur talentueux qui se met à enchainer les navets avec la bénédiction des critiques). Car voir ce film c'est comme se faire servir un sandwich dans un résto 4 étoiles.
Note: 1/10
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