Qui est-ce qui n’a pas aimé la serie nass m’lah city
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« Je suis un éternel insatisfait »
Djaâfar Gacem vient d’être le récipiendaire du Fennec d’Or (récompenses TV). Celui du meilleur réalisateur TV pour la série Nass M’lah City 3. Interview avec le “Richard Gere” de la réalisation. Qu’est-ce que cela fait de décrocher le très convoité Fennec d’Or du meilleur réalisateur TV ?
C’est vrai que ça fait plaisir d’être choisi parmis les meilleurs réalisateurs du moment. Mais cette distinction n’est pas une fin en soi. Ce n’est qu’un encouragement bien mérité qui me donne des ailes pour tenter d’autres aventures cinématographiques.
Le 3e opus de Nass M’lah City aura été beaucoup plus laborieux et mieux ficelé par rapport aux autres productions...
Je vous l’accorde, NMC 3 a été plus technique, plus riche en situations et plus porteur de messages. L’humour était basé sur la subtilité et la finesse que sur les gags. La bande son constituait 50% du travail de postproduction. Il y avait plus d’effets spéciaux. C’est ça le défi. C’est de faire toujours mieux. Aujourd’hui, le public exige de la qualité dans ce que nous lui offrons. C’est lui qui sélectionne son programme. A nous d’être dans son menu. C’’est la loi de la concurrence. Que le meilleur gagne ! Mais le grand gagnant, c’est le téléspectateur.
Nass M’lah City s’est défaussé complètement du concept sitcom sous forme de court-métrage-fiction...
Il est vrai que NMC 3 s’est orienté vers un format de court métrage, ce qui lui confère une lecture cinématographique et ce n’est pas un hasard ! Je suis un amateur des salles obscures et mon rêve, c’est de réaliser un long métrage. J’ai essayé dans NMC de travailler dans des conditions qui allaient me permettre de faire la transition avec plus de souplesse et d’expérience. C’est vrai que j’ai choisi la difficulté, car tourner un court-métrage en 3 jours relève des fois du miracle. Mais, c’est ma passion qui guide mon ambition et on n’a rien pour rien !
On sent que vous allez vers la réalisation d’un feuilleton...
Je suis au stade final d’écriture d’un scénario à caractère social. Je travaille bien sûr en équipe avec des scénaristes. Le projet est différent de Nass M’lah City. C’est encore une autre aventure humaine qui s’annonce. J’espère que ça plaira. J’ai toujours eu le trac avant, pendant et à la diffusion ! Cependant, la crise du scénario demeure une hantise... Le scénario, c’est le nerf de la guerre. On manque de bons scénaristes. C’’est le cas de le souligner. Un scénariste se doit d’avoir le sens de l’imagination et de l’adaptation pour que le réalisateur puisse découper ses scènes. On a créé un site internet www.nassmlahcity.com pour inviter les jeunes créatifs à participer à des ateliers d’écriture et d’autres domaines, à savoir la réalisation, le montage, la prise de son et le graphisme. Après sélection de quelques talents prometteurs, ils sont invités dans nos bureaux afin de leur proposer des stages pratiques et de les mettre dans le bain quand une production est entamée. C’est une formule intéressante, car elle permet aux jeunes amateurs de cinéma et de TV de se décomplexer en leur donnant confiance. Et croyez-en mon humble expérience, on en découvre des talents. Cela fait partie de notre mission. Sid Ahmed Guenaoui et moi, sans prétention, découvrons de jeunes acteurs, des scénaristes et des techniciens qui en veulent...
Vous misez toujours sur le casting national comique...
NMC est une série comique. Donc, on caste des acteurs qui ont le profil, mais cela ne m’empêche nullement de mettre en avant de nouvelles recrues. Même si elles ne sont pas comiques. Car dans une comédie, tout le monde ne doit pas faire rire. A titre d’exemple, Allia Bekhouche dans Sherazade n’a pas eu de complexe devant un Kamel Bouakez au meilleur de sa forme, ou alors la grande Biyouna dans La vengeance de Yakout métamorphosée par Imen Noel qui a joué en empruntant les mêmes répliques que Biyouna. Dans le film, c’est la même personne. C’est pour dire que dans Nass M’lah City les acteurs de premier ordre peuvent bien cohabiter avec une nouvelle génération de comédiens, à condition qu’il y ait une bonne direction d’acteurs. C’est ce qui fait la différence entre les réalisateurs à mon avis.
Lors du tournage de Nass M’lah City, Djaâfar Gacem filme un plan sous plusieurs angles. Quitte à le refaire des dizaines de fois...Vous êtes un perfectionniste...
Vous avez dû le remarquer. J’utilise souvent différents angles pour une scène. Cela est difficile techniquement, car le directeur de la photographie et le chef décorateur ont un double travail qui consiste à raccorder les plans de façon à ce qu’il n’y ait aucune erreur. Bien sûr, avec l’apport de la scripte. Cependant, plus de plans veut dire plus de choix en termes de montage et plus de rythme dans le découpage scénique, le téléspectateur ne s’ennuiera pas avec un plan séquence où les acteurs sont de profil et statiques. Au contraire, il aura l’impression que la scène est tournée avec plusieurs caméras captant ainsi l’expression des comédiens sous les différents angles de prise de vues. Je ne pense pas être perfectionniste. J’apprends mon métier tous les jours que Dieu fait. Mais il est vrai que j’ennuie pas mal de comédiens avec mes séquences répétées maintes fois afin d’en tirer le meilleur de leur jeu et de l’image. Ce qui est sûr, c’est que je suis un éternel insatisfait.
Site internet www.nassmlahcity.com
- El-Watan.
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« Je suis un éternel insatisfait »
Djaâfar Gacem vient d’être le récipiendaire du Fennec d’Or (récompenses TV). Celui du meilleur réalisateur TV pour la série Nass M’lah City 3. Interview avec le “Richard Gere” de la réalisation. Qu’est-ce que cela fait de décrocher le très convoité Fennec d’Or du meilleur réalisateur TV ?
C’est vrai que ça fait plaisir d’être choisi parmis les meilleurs réalisateurs du moment. Mais cette distinction n’est pas une fin en soi. Ce n’est qu’un encouragement bien mérité qui me donne des ailes pour tenter d’autres aventures cinématographiques.
Le 3e opus de Nass M’lah City aura été beaucoup plus laborieux et mieux ficelé par rapport aux autres productions...
Je vous l’accorde, NMC 3 a été plus technique, plus riche en situations et plus porteur de messages. L’humour était basé sur la subtilité et la finesse que sur les gags. La bande son constituait 50% du travail de postproduction. Il y avait plus d’effets spéciaux. C’est ça le défi. C’est de faire toujours mieux. Aujourd’hui, le public exige de la qualité dans ce que nous lui offrons. C’est lui qui sélectionne son programme. A nous d’être dans son menu. C’’est la loi de la concurrence. Que le meilleur gagne ! Mais le grand gagnant, c’est le téléspectateur.
Nass M’lah City s’est défaussé complètement du concept sitcom sous forme de court-métrage-fiction...
Il est vrai que NMC 3 s’est orienté vers un format de court métrage, ce qui lui confère une lecture cinématographique et ce n’est pas un hasard ! Je suis un amateur des salles obscures et mon rêve, c’est de réaliser un long métrage. J’ai essayé dans NMC de travailler dans des conditions qui allaient me permettre de faire la transition avec plus de souplesse et d’expérience. C’est vrai que j’ai choisi la difficulté, car tourner un court-métrage en 3 jours relève des fois du miracle. Mais, c’est ma passion qui guide mon ambition et on n’a rien pour rien !
On sent que vous allez vers la réalisation d’un feuilleton...
Je suis au stade final d’écriture d’un scénario à caractère social. Je travaille bien sûr en équipe avec des scénaristes. Le projet est différent de Nass M’lah City. C’est encore une autre aventure humaine qui s’annonce. J’espère que ça plaira. J’ai toujours eu le trac avant, pendant et à la diffusion ! Cependant, la crise du scénario demeure une hantise... Le scénario, c’est le nerf de la guerre. On manque de bons scénaristes. C’’est le cas de le souligner. Un scénariste se doit d’avoir le sens de l’imagination et de l’adaptation pour que le réalisateur puisse découper ses scènes. On a créé un site internet www.nassmlahcity.com pour inviter les jeunes créatifs à participer à des ateliers d’écriture et d’autres domaines, à savoir la réalisation, le montage, la prise de son et le graphisme. Après sélection de quelques talents prometteurs, ils sont invités dans nos bureaux afin de leur proposer des stages pratiques et de les mettre dans le bain quand une production est entamée. C’est une formule intéressante, car elle permet aux jeunes amateurs de cinéma et de TV de se décomplexer en leur donnant confiance. Et croyez-en mon humble expérience, on en découvre des talents. Cela fait partie de notre mission. Sid Ahmed Guenaoui et moi, sans prétention, découvrons de jeunes acteurs, des scénaristes et des techniciens qui en veulent...
Vous misez toujours sur le casting national comique...
NMC est une série comique. Donc, on caste des acteurs qui ont le profil, mais cela ne m’empêche nullement de mettre en avant de nouvelles recrues. Même si elles ne sont pas comiques. Car dans une comédie, tout le monde ne doit pas faire rire. A titre d’exemple, Allia Bekhouche dans Sherazade n’a pas eu de complexe devant un Kamel Bouakez au meilleur de sa forme, ou alors la grande Biyouna dans La vengeance de Yakout métamorphosée par Imen Noel qui a joué en empruntant les mêmes répliques que Biyouna. Dans le film, c’est la même personne. C’est pour dire que dans Nass M’lah City les acteurs de premier ordre peuvent bien cohabiter avec une nouvelle génération de comédiens, à condition qu’il y ait une bonne direction d’acteurs. C’est ce qui fait la différence entre les réalisateurs à mon avis.
Lors du tournage de Nass M’lah City, Djaâfar Gacem filme un plan sous plusieurs angles. Quitte à le refaire des dizaines de fois...Vous êtes un perfectionniste...
Vous avez dû le remarquer. J’utilise souvent différents angles pour une scène. Cela est difficile techniquement, car le directeur de la photographie et le chef décorateur ont un double travail qui consiste à raccorder les plans de façon à ce qu’il n’y ait aucune erreur. Bien sûr, avec l’apport de la scripte. Cependant, plus de plans veut dire plus de choix en termes de montage et plus de rythme dans le découpage scénique, le téléspectateur ne s’ennuiera pas avec un plan séquence où les acteurs sont de profil et statiques. Au contraire, il aura l’impression que la scène est tournée avec plusieurs caméras captant ainsi l’expression des comédiens sous les différents angles de prise de vues. Je ne pense pas être perfectionniste. J’apprends mon métier tous les jours que Dieu fait. Mais il est vrai que j’ennuie pas mal de comédiens avec mes séquences répétées maintes fois afin d’en tirer le meilleur de leur jeu et de l’image. Ce qui est sûr, c’est que je suis un éternel insatisfait.
Site internet www.nassmlahcity.com
- El-Watan.