Première web-série du monde arabe, "Shankaboot" raconte la vie quotidienne d'un jeune livreur beyrouthin nommé Sleimane. Accessible sur le Net depuis le 12 mars, le feuilleton entend concurrencer les productions turques et américaines.
D’Alger à Damas, elle sera peut-être le buzz de demain sur Internet. Testée discrètement depuis le 12 mars, "Shankaboot", la première web-série du monde arabe, se taille un petit succès sur la Toile. Moins de deux mois après le début de sa diffusion, les 11 épisodes de la saison 1, qui durent entre 4 et 5 minutes chacun, ont été vus plus de 24 000 fois sur YouTube. Le site shankaboot a, quant à lui, déjà reçu près de 30 000 visites.
Financé par la BBC World Service Trust et la maison de production Batoota Films, "Shankaboot" raconte la vie quotidienne des Libanais à travers le personnage de Sleimane, un jeune livreur qui sillonne les rues de Beyrouth sur son scooter pour distribuer médicaments, bonbonnes de gaz et nourriture. Plusieurs personnages gravitent autour de lui : Roueida, une jeune femme dont il tombe amoureux, ou encore Chadi, un personnage énigmatique qui permet à Sleimane de travailler.
Montage dynamique, scénario réaliste, musique entraînante, dialogues en arabe dialectal : pour se conformer aux canons du format Internet, la série s’est affranchie des codes du genre, définis pour la télévision. Résultat : une intrigue à laquelle les jeunes Libanais s’identifient, à mille lieux des feuilletons télévisés produits localement ou de certaines séries importées, doublées en arabe littéraire.
Inciter à débattre de sujets tabous
"Nous avons travaillé selon un principe : ne pas perdre l’attention du spectateur, très fluctuante sur le Web, explique Katia Saleh, la productrice de "Shankaboot". Sur Internet, les gens ne veulent pas regarder un long métrage, ils veulent voir les choses rapidement !" Dans un pays où les connexions internet restent par ailleurs difficiles, les auteurs du feuilleton n’ont pas voulu "faire trop long" : certains internautes passent déjà plus d’une demi-heure à télécharger un seul épisode du feuilleton…
Reste que pour un obstacle technique à surmonter, le Web présente de nombreux avantages éditoriaux. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si l’équipe de la série l’a choisi comme support de diffusion. "'Shankaboot' n’est pas qu’une web-série. C’est aussi un projet interactif qui, grâce à son forum et à sa page Facebook, veut inciter les gens à débattre de sujets dont on ne parle ni à la radio ni à la télévision au Liban", poursuit Katia Saleh. De fait, dans sa saison 2, en cours de montage, la série abordera des thèmes souvent tabous dans le monde arabe, comme la corruption, la drogue ou la prostitution.
Le lancement officiel de "Shankaboot" doit avoir lieu le 12 juin à Beyrouth. Un grand concert en présence d’artistes libanais sera organisé pour l’occasion. Ses promoteurs espèrent que l’événement permettra à leur "web-drama" de tailler des croupières aux séries télévisées turques et latino-américaines qui remportent un franc succès dans la région.
Par Jean-Baptiste MAROT
FRANCE 24
D’Alger à Damas, elle sera peut-être le buzz de demain sur Internet. Testée discrètement depuis le 12 mars, "Shankaboot", la première web-série du monde arabe, se taille un petit succès sur la Toile. Moins de deux mois après le début de sa diffusion, les 11 épisodes de la saison 1, qui durent entre 4 et 5 minutes chacun, ont été vus plus de 24 000 fois sur YouTube. Le site shankaboot a, quant à lui, déjà reçu près de 30 000 visites.
Financé par la BBC World Service Trust et la maison de production Batoota Films, "Shankaboot" raconte la vie quotidienne des Libanais à travers le personnage de Sleimane, un jeune livreur qui sillonne les rues de Beyrouth sur son scooter pour distribuer médicaments, bonbonnes de gaz et nourriture. Plusieurs personnages gravitent autour de lui : Roueida, une jeune femme dont il tombe amoureux, ou encore Chadi, un personnage énigmatique qui permet à Sleimane de travailler.
Montage dynamique, scénario réaliste, musique entraînante, dialogues en arabe dialectal : pour se conformer aux canons du format Internet, la série s’est affranchie des codes du genre, définis pour la télévision. Résultat : une intrigue à laquelle les jeunes Libanais s’identifient, à mille lieux des feuilletons télévisés produits localement ou de certaines séries importées, doublées en arabe littéraire.
Inciter à débattre de sujets tabous
"Nous avons travaillé selon un principe : ne pas perdre l’attention du spectateur, très fluctuante sur le Web, explique Katia Saleh, la productrice de "Shankaboot". Sur Internet, les gens ne veulent pas regarder un long métrage, ils veulent voir les choses rapidement !" Dans un pays où les connexions internet restent par ailleurs difficiles, les auteurs du feuilleton n’ont pas voulu "faire trop long" : certains internautes passent déjà plus d’une demi-heure à télécharger un seul épisode du feuilleton…
Reste que pour un obstacle technique à surmonter, le Web présente de nombreux avantages éditoriaux. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si l’équipe de la série l’a choisi comme support de diffusion. "'Shankaboot' n’est pas qu’une web-série. C’est aussi un projet interactif qui, grâce à son forum et à sa page Facebook, veut inciter les gens à débattre de sujets dont on ne parle ni à la radio ni à la télévision au Liban", poursuit Katia Saleh. De fait, dans sa saison 2, en cours de montage, la série abordera des thèmes souvent tabous dans le monde arabe, comme la corruption, la drogue ou la prostitution.
Le lancement officiel de "Shankaboot" doit avoir lieu le 12 juin à Beyrouth. Un grand concert en présence d’artistes libanais sera organisé pour l’occasion. Ses promoteurs espèrent que l’événement permettra à leur "web-drama" de tailler des croupières aux séries télévisées turques et latino-américaines qui remportent un franc succès dans la région.
Par Jean-Baptiste MAROT
FRANCE 24