C’est un véritable pavé dans la mare que l’écrivain Younès Adli, auteur d’un livre sur le célèbre bandit d’honneur Arezki L’Vachir, a jeté jeudi dernier lors d’une fête à Aït-Bouhini, village natal du héros de la résistance populaire, en affirmant que le film de Djamel Bendeddouche, réalisateur de Arezki l’indigène, regorge de falsifications altérant l’épopée de cet homme qui s’est révolté contre l’injustice et l’ordre coloniaux.
Devant une assistance sidérée, le conférencier soulève plusieurs erreurs dans le scénario et dans la trame du film dont il s’interroge sur les motivations. A commencer par le titre Arezki l’indigène, réducteur à ses yeux du combat qu’a mené cette figure emblématique de la résistance populaire. La date du 25 janvier 1894 prête également à équivoque, d’après le conférencier, qui relève d’ autres «bavures» comme la présentation faite d’Albertine (Céline Mauge) «la fille d’un colonel tombé au champ d’honneur». La séquence montrant Rosa, fille d’un Kabyle évadé de la prison de Cayenne consommant de l’alcool avec Albertine est qualifié de «très grave» par l’écrivain qui estime aussi que le réalisateur n’a fait qu’esquisser les personnages des frères Abdoun très proches d’Arezki. L’autre objet du courroux de Younès Adli : la séquence montrant Tassaâdit, la femme d’Arezki, «s’amuser et danser devant un administrateur français», des Kabyles manger le couscous à la main, considéré comme un outrage aux mœurs culinaires de la région puisqu’à cette époque les gens fabriquaient les ustensiles de cuisine avec du bois. Un cliché destiné, selon lui, à donner des Kabyles l’image d’un peuple primitif et sauvage. Ce qui a fait aussi fulminer l’orateur, ce sont les trois soldats mobilisés pour l’arrestation d’Arezki d’après le plan séquence alors que «plus de mille soldats ont été engagés à cet effet». Il a critiqué aussi les costumes (séquence montrant des Kabyles en burnous noirs) et corrigé aussi qu’à l’exécution d’Arezki, les Kabyles figés de colère et de tristesse, sommés d’assister à l’exécution, n’avaient montré aucun signe de joie alors que le film montre des scènes d’allégresse et des femmes pousser des youyous. Dépités, les villageois d’Aït-Bouhini ont eux aussi dénoncé «ces bavures» tout comme ils ont affirmé n’avoir pas été consultés par le réalisateur «qui s’est couvert derrière un jeune de la localité vivant à Alger, retenu comme assistant réalisateur ». Ils terminent en ajoutant avoir pourtant usé de leurs relations à l’APW pour débloquer une aide à ce film «censé apporter une vérité historique». Que pensera le réalisateur de ces critiques, lui qui, dans une interview qu’il a nous a accordée durant le tournage à Yakouren, affirmait avoir vendu sa maison pour démarrer le film ? Un rêve d’enfance porté à maturation depuis 25 ans, fasciné qu’il disait par le personnage d’Arezki, tout comme «les bandits d’honneur qui ont fait la guerre» comme Bouziane el qelaï à l’Ouest et Bouguerra à l’Est.
S. Hammoum
http://www.lesoird************/artic...6/16-72563.php
Devant une assistance sidérée, le conférencier soulève plusieurs erreurs dans le scénario et dans la trame du film dont il s’interroge sur les motivations. A commencer par le titre Arezki l’indigène, réducteur à ses yeux du combat qu’a mené cette figure emblématique de la résistance populaire. La date du 25 janvier 1894 prête également à équivoque, d’après le conférencier, qui relève d’ autres «bavures» comme la présentation faite d’Albertine (Céline Mauge) «la fille d’un colonel tombé au champ d’honneur». La séquence montrant Rosa, fille d’un Kabyle évadé de la prison de Cayenne consommant de l’alcool avec Albertine est qualifié de «très grave» par l’écrivain qui estime aussi que le réalisateur n’a fait qu’esquisser les personnages des frères Abdoun très proches d’Arezki. L’autre objet du courroux de Younès Adli : la séquence montrant Tassaâdit, la femme d’Arezki, «s’amuser et danser devant un administrateur français», des Kabyles manger le couscous à la main, considéré comme un outrage aux mœurs culinaires de la région puisqu’à cette époque les gens fabriquaient les ustensiles de cuisine avec du bois. Un cliché destiné, selon lui, à donner des Kabyles l’image d’un peuple primitif et sauvage. Ce qui a fait aussi fulminer l’orateur, ce sont les trois soldats mobilisés pour l’arrestation d’Arezki d’après le plan séquence alors que «plus de mille soldats ont été engagés à cet effet». Il a critiqué aussi les costumes (séquence montrant des Kabyles en burnous noirs) et corrigé aussi qu’à l’exécution d’Arezki, les Kabyles figés de colère et de tristesse, sommés d’assister à l’exécution, n’avaient montré aucun signe de joie alors que le film montre des scènes d’allégresse et des femmes pousser des youyous. Dépités, les villageois d’Aït-Bouhini ont eux aussi dénoncé «ces bavures» tout comme ils ont affirmé n’avoir pas été consultés par le réalisateur «qui s’est couvert derrière un jeune de la localité vivant à Alger, retenu comme assistant réalisateur ». Ils terminent en ajoutant avoir pourtant usé de leurs relations à l’APW pour débloquer une aide à ce film «censé apporter une vérité historique». Que pensera le réalisateur de ces critiques, lui qui, dans une interview qu’il a nous a accordée durant le tournage à Yakouren, affirmait avoir vendu sa maison pour démarrer le film ? Un rêve d’enfance porté à maturation depuis 25 ans, fasciné qu’il disait par le personnage d’Arezki, tout comme «les bandits d’honneur qui ont fait la guerre» comme Bouziane el qelaï à l’Ouest et Bouguerra à l’Est.
S. Hammoum
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