Avec des sujets comme le mariage forcé, le voile ou la dot, le festival du film du Golfe a révélé un cinéma naissant mais prometteur dans des pays peu familiers avec le septième art, notamment l'Arabie saoudite où les salles de cinéma sont interdites.
Cent douze films des pays du Golfe, incluant l'Irak, ont été présentés au cours de la troisième édition du festival de cinéma du Golfe qui s'est achevée mercredi soir à Dubaï.
"Les films ont abordé des sujets importants et audacieux, et malgré certaines faiblesses, ces expériences augurent d'un avenir prometteur pour le cinéma du Golfe", a déclaré la cinéaste yéménite Khadija al-Salami, membre du jury, lors de la cérémonie de clôture.
L'Irak, qui a une tradition cinématographique plus développée que ses voisins, a raflé neuf des 13 prix décernés par le festival, notamment le premier prix du long métrage décerné à Shawkat Amin Korki pour son film "Kick off", sur la vie des réfugiés dans le Kurdistan irakien.
Le prix spécial du jury pour le long métrage a cependant été décerné au film émirati "La cité de la vie" du réalisateur Ali Moustafa, sur les chemins d'un Emirati, d'une Européenne et d'un chauffeur de taxi indien qui se croisent dans la ville cosmopolite de Dubaï.
Mais c'est notamment dans les courts métrages que des réalisateurs et surtout des réalisatrices en herbe des pays du Golfe, et notamment d'Arabie saoudite, ont abordé des sujets sensibles, allant de la frustration sexuelle à l'endettement.
Ainsi, le film "La poupée", de la Saoudienne Reem al-Bayyat, évoque le mariage forcé des adolescentes.
"C'est une pratique répandue dans la région. La fille est considérée comme une poupée, sans volonté propre", explique à l'AFP la productrice et soeur de la réalisatrice, Samar al-Bayyat.
Le film a été réalisé dans un pays où les salles de cinéma sont interdites et où un festival de cinéma qui devait être organisé récemment a été annulé par les autorités.
"J'espère qu'un jour nous pourrons projeter notre film en Arabie saoudite et qu'il provoquera un débat", a ajouté la productrice.
Pour sa part, l'Omanaise Muzna al-Musafir a abordé dans son film "Niqab", présenté dans le cadre de la compétition des films d'étudiants, la question du voile intégral, en mettant en scène une femme voilée qui se prépare à un rendez-vous amoureux et les doutes qui l'assaillent.
"Certaines femmes sont obligées de revêtir le niqab. J'ai voulu dire qu'il ne fallait pas avoir d'idées préconçues à leur sujet, qu'une femme intégralement voilée a aussi sa personnalité et ses positions", affirme cette jeune fille de 22 ans aux cheveux courts.
Deux étudiantes émiraties, Maitha Hamdan et Maryam ben Ali, ont choisi d'évoquer le problème de la dot exorbitante souvent exigée par les parents des jeunes filles dans le Golfe.
"Le film comporte une série d'interviews dans lesquelles beaucoup de jeunes hommes ont affirmé préférer épouser des étrangères pour échapper à la dot. C'est un problème réel", dit Maitha Hamdan.
D'autres étudiants ont préféré faire des films plus légers, comme "La deuxième épouse", de l'Emiratie Moza al-Sharif, un documentaire sur les hommes du Golfe qui s'occupent de leur voiture mieux que de leur femme.
"C'est un cinéma encore embryonnaire, mais il y a beaucoup d'espoir. Les idées sont là, même s'il n'y a pas encore assez de maîtrise des outils cinématographiques, notamment le montage et les dialogues", a affirmé à l'AFP le cinéaste marocain Jillali Ferhati, président du jury.
De Houda IBRAHIM (AFP)
Cent douze films des pays du Golfe, incluant l'Irak, ont été présentés au cours de la troisième édition du festival de cinéma du Golfe qui s'est achevée mercredi soir à Dubaï.
"Les films ont abordé des sujets importants et audacieux, et malgré certaines faiblesses, ces expériences augurent d'un avenir prometteur pour le cinéma du Golfe", a déclaré la cinéaste yéménite Khadija al-Salami, membre du jury, lors de la cérémonie de clôture.
L'Irak, qui a une tradition cinématographique plus développée que ses voisins, a raflé neuf des 13 prix décernés par le festival, notamment le premier prix du long métrage décerné à Shawkat Amin Korki pour son film "Kick off", sur la vie des réfugiés dans le Kurdistan irakien.
Le prix spécial du jury pour le long métrage a cependant été décerné au film émirati "La cité de la vie" du réalisateur Ali Moustafa, sur les chemins d'un Emirati, d'une Européenne et d'un chauffeur de taxi indien qui se croisent dans la ville cosmopolite de Dubaï.
Mais c'est notamment dans les courts métrages que des réalisateurs et surtout des réalisatrices en herbe des pays du Golfe, et notamment d'Arabie saoudite, ont abordé des sujets sensibles, allant de la frustration sexuelle à l'endettement.
Ainsi, le film "La poupée", de la Saoudienne Reem al-Bayyat, évoque le mariage forcé des adolescentes.
"C'est une pratique répandue dans la région. La fille est considérée comme une poupée, sans volonté propre", explique à l'AFP la productrice et soeur de la réalisatrice, Samar al-Bayyat.
Le film a été réalisé dans un pays où les salles de cinéma sont interdites et où un festival de cinéma qui devait être organisé récemment a été annulé par les autorités.
"J'espère qu'un jour nous pourrons projeter notre film en Arabie saoudite et qu'il provoquera un débat", a ajouté la productrice.
Pour sa part, l'Omanaise Muzna al-Musafir a abordé dans son film "Niqab", présenté dans le cadre de la compétition des films d'étudiants, la question du voile intégral, en mettant en scène une femme voilée qui se prépare à un rendez-vous amoureux et les doutes qui l'assaillent.
"Certaines femmes sont obligées de revêtir le niqab. J'ai voulu dire qu'il ne fallait pas avoir d'idées préconçues à leur sujet, qu'une femme intégralement voilée a aussi sa personnalité et ses positions", affirme cette jeune fille de 22 ans aux cheveux courts.
Deux étudiantes émiraties, Maitha Hamdan et Maryam ben Ali, ont choisi d'évoquer le problème de la dot exorbitante souvent exigée par les parents des jeunes filles dans le Golfe.
"Le film comporte une série d'interviews dans lesquelles beaucoup de jeunes hommes ont affirmé préférer épouser des étrangères pour échapper à la dot. C'est un problème réel", dit Maitha Hamdan.
D'autres étudiants ont préféré faire des films plus légers, comme "La deuxième épouse", de l'Emiratie Moza al-Sharif, un documentaire sur les hommes du Golfe qui s'occupent de leur voiture mieux que de leur femme.
"C'est un cinéma encore embryonnaire, mais il y a beaucoup d'espoir. Les idées sont là, même s'il n'y a pas encore assez de maîtrise des outils cinématographiques, notamment le montage et les dialogues", a affirmé à l'AFP le cinéaste marocain Jillali Ferhati, président du jury.
De Houda IBRAHIM (AFP)