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L’Olivier d’or pour Itto Titrit du Marocain Abbazi

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  • L’Olivier d’or pour Itto Titrit du Marocain Abbazi

    A la désignation de son film Dihia pour l’Olivier d’or du meilleur film de court-métrage, Omar Belkacemi, le réalisateur a été pris d’une profonde émotion teintée d’une révolte visible dans sa déclaration faite sous les applaudissements du public et surtout les youyous des nombreuses femmes présentes à la cérémonie de clôture, samedi dernier, de la dixième édition du Festival du film amazigh de Tizi Ouzou.

    «Je dédie ce prix à toutes ces femmes qui, malgré leurs souffrances et leurs malheurs quotidiens, continuent à nourrir l’humanité d’amour et d’espoir», déclare Omar Belkacemi dans une salle archicomble, et de lancer, visiblement submergé par l’émotion, des slogans qui ont emballé la salle : «à bas l’oppression contre les femmes», «vive les femmes», en pensant, bien entendu, à sa mère qui a inspiré son film.

    L’émotion de Belkacemi n’a échappé à personne dans la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, lui qui a vraiment galéré avant de trouver le soutien nécessaire pour achever le film qui lui tenait à cœur.

    Le film raconte l’histoire de sa mère mais aussi celle de milliers d’autres femmes qui ont subi toutes les tares de la société, surtout quand elles élevaient seules leurs enfants en l’absence des maris, partis à l’étranger pour gagner leur vie.

    Les membres du jury présidé par l’écrivain et scénariste Akli Tadjer ont opté pour le même thème dans la catégorie du film long-métrage en décernant l’Olivier d’or au Marocain Mohamed Oumouloud Abbazi qui a présenté Itto Titrit (Etoile du matin) dans lequel il dénonce, lui aussi, la condition de la femme, mais en mettant en exergue une contradiction criante de la société marocaine à l’époque de l’occupation française.

    Le réalisateur marocain raconte dans son film l’histoire d’une jeune fille qui assistait à une mobilisation de la société dans une quête de liberté au moment où cette même société privait les femmes de la leur.

    Les membres du jury, au nombre de 9, ont vraisemblablement été interpellés par la condition de la femme en Algérie et au Maroc et ce, même si le côté technique n’a certainement pas été négligé.

    Ils ont par ailleurs décerné l’Olivier d’or du meilleur film documentaire au réalisateur Abderezzak Larbi Cherif pour son film sur le monument de la chanson kabyle Kamel Hamadi que les membres du jury ont plébiscité à l’unanimité alors que Dihia de Belkacemi et Itto Titrit d’Abbazi n’avaient récolté que 8 voix sur 9. D’un autre côté, et avec 6 voix sur 9, c’est le film documentaire Tin Hinan du cinéaste Rabie Ben Mokhtar qui a reçu la mention spéciale, prix du jury.

    Pour la première fois depuis le lancement du Festival du cinéma amazigh, il y a dix années, les organisateurs ont institué un nouveau prix, celui du meilleur scénario pour lequel un jury à part a été mis sur pied. Le prix du meilleur scénario ne sera cependant pas décerné pour absence de mérite parmi les 9 textes sélectionnés pour le festival.

    Les membres du jury attribueront le second prix à Métamorphoses de Souad Douidi qui parle du passage à l’âge de la puberté pour une fille, consacrant encore une fois le thème de la femme. Les scénarii Yir Zhar de Megueni Mustapha et Pied-noir de Lyes Abdelhak recevront, quant à eux, des mentions spéciales de la part des trois membres du jury.A noter enfin que la cérémonie de clôture a eu lieu samedi soir dans une ambiance bon enfant à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou en présence de nombreux artistes de renom comme Akli Yahiaten, Taleb Rabah, Lounis Aït Menguellet, Mohamed Hilmi ainsi que des autorités de wilaya.

    Inaugurée par un magnifique morceau de blues joué par un jeune musicien, avec sa guitare électrique et une boîte à rythmes, la cérémonie de clôture verra la projection d’un film court-métrage réalisé par les enfants de la commune de Yatafen qui ont composé un atelier de formation à l’occasion de ce festival.

    Le directeur de la culture et le commissaire du festival se sont tous les deux félicités lors de leurs interventions du succès de cette manifestation et ont promis de faire le maximum pour faire plus et mieux à l’occasion de la onzième édition qui aura lieu l’année prochaine dans la ville des Genêts, l’Etat ayant décidé de localiser définitivement ce festival à Tizi Ouzou.

    Par La Tribune
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