«Il y a cinquante ans, je suis né à Beyrouth, sur une terre où l’appartenance au clan, à la communauté, à la religion, compte plus que l’appartenance à une nation. Où l’on naît maronite, sunnite, chiite, druze ou palestinien avant d’être Libanais.»
Alors que le film de Rachid Bouchareb Hors-la-loi est en fin de tournage, un mouvement mené par un député du parti majoritaire est en train de se dessiner pour faire front contre cette production franco-algérienne.
C’est du député UMP de Béziers, Élie Aboud, président du groupe d’études parlementaires sur les rapatriés, qu’il s’agit. Il vient de s’exprimer contre le financement français du film de Rachid Bouchareb, au prétexte fallacieux que le film est pro-FLN.
Il dénonce un film avant même de le voir.
Le député UMP de Béziers souhaite en fait le retrait du budget du film des 3 millions d’euros promis par le CNC, (Le seul financement gouvernemental français, à côté des avances sur recettes et des aides à la production des télévisions comme France Télévisions, M6 et de Canal+.)
Cette sortie médiatique d’un député de la majorité nommé président du groupe d’études parlementaire aux rapatriés, en juillet 2008 sur proposition de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale française, reprise par quelques titres régionaux de la presse francaise, se veut en fait, une réponse à la proposition de loi de 125 parlementaires algériens, criminalisant le colonialisme français.
Mais pourquoi le député Élie Aboud se réveille maintenant?
Alors que le tournage du film est presque fini. Pourquoi, ce député d’origine libanaise (qui ne connaît rien à la guerre d’Algérie), qui s’en est pris récemment aux jeunes supporters de l’Equipe nationale victorieuse de l’Égypte et qui a participé (en tant qu’ancien combattant de la guerre d’Algérie) le 26 mars 2009 à la cérémonie autour d’une stèle pour les criminels de l’OAS à Béziers, s’exprime maintenant?
C’est la traditionnelle réponse du berger à la bergère. Mais Rachid Bouchareb, qui est avant tout un artiste et non un politique, est déjà préparé à la polémique, qui va sûrement enfler à la sortie du film, car les plaies historiques sont toujours ouvertes et vivaces.
Dans le film Hors-la-loi¸ il est question de dénoncer les massacres du 8 Mai 1945 à Sétif ou plus de 45.000 Algériens se sont fait massacrer. Il est question aussi que les trois héros (qui avaient participé à la libération de la France de l’occupation allemande), s’engagent dans l’ALN. Ces séquences existent bel et bien dans le scénario déposé au niveau du CNC et qui l’a validé et même soutenu.
Ce que peut-être le député du parti majoritaire, ne sait pas et que l’Algérie (qui avait tardé à donner sa réponse) est producteur majoritaire dans le financement de ce film (si on compare les budgets des gouvernements et on exclut les aides des télévisions), puisque l’Algérie a financé ce film à hauteur de 6 millions d’euros soit le double du financement du CNC.
Si le Centre national de la cinématographie décide (on ne sait jamais avec le gouvernement UMP) de retirer son aide, l’Algérie a les moyens de combler le trou de 3 millions d’euros et deviendra, comme dans le passé, le producteur majoritaire dans une coproduction algéro-française et peut adopter la vision politique qui lui correspond le mieux pour dénoncer les méfaits du colonialisme et de la guerre d’Algérie.
Par Amira Soltane, l'Expression
Alors que le film de Rachid Bouchareb Hors-la-loi est en fin de tournage, un mouvement mené par un député du parti majoritaire est en train de se dessiner pour faire front contre cette production franco-algérienne.
C’est du député UMP de Béziers, Élie Aboud, président du groupe d’études parlementaires sur les rapatriés, qu’il s’agit. Il vient de s’exprimer contre le financement français du film de Rachid Bouchareb, au prétexte fallacieux que le film est pro-FLN.
Il dénonce un film avant même de le voir.
Le député UMP de Béziers souhaite en fait le retrait du budget du film des 3 millions d’euros promis par le CNC, (Le seul financement gouvernemental français, à côté des avances sur recettes et des aides à la production des télévisions comme France Télévisions, M6 et de Canal+.)
Cette sortie médiatique d’un député de la majorité nommé président du groupe d’études parlementaire aux rapatriés, en juillet 2008 sur proposition de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale française, reprise par quelques titres régionaux de la presse francaise, se veut en fait, une réponse à la proposition de loi de 125 parlementaires algériens, criminalisant le colonialisme français.
Mais pourquoi le député Élie Aboud se réveille maintenant?
Alors que le tournage du film est presque fini. Pourquoi, ce député d’origine libanaise (qui ne connaît rien à la guerre d’Algérie), qui s’en est pris récemment aux jeunes supporters de l’Equipe nationale victorieuse de l’Égypte et qui a participé (en tant qu’ancien combattant de la guerre d’Algérie) le 26 mars 2009 à la cérémonie autour d’une stèle pour les criminels de l’OAS à Béziers, s’exprime maintenant?
C’est la traditionnelle réponse du berger à la bergère. Mais Rachid Bouchareb, qui est avant tout un artiste et non un politique, est déjà préparé à la polémique, qui va sûrement enfler à la sortie du film, car les plaies historiques sont toujours ouvertes et vivaces.
Dans le film Hors-la-loi¸ il est question de dénoncer les massacres du 8 Mai 1945 à Sétif ou plus de 45.000 Algériens se sont fait massacrer. Il est question aussi que les trois héros (qui avaient participé à la libération de la France de l’occupation allemande), s’engagent dans l’ALN. Ces séquences existent bel et bien dans le scénario déposé au niveau du CNC et qui l’a validé et même soutenu.
Ce que peut-être le député du parti majoritaire, ne sait pas et que l’Algérie (qui avait tardé à donner sa réponse) est producteur majoritaire dans le financement de ce film (si on compare les budgets des gouvernements et on exclut les aides des télévisions), puisque l’Algérie a financé ce film à hauteur de 6 millions d’euros soit le double du financement du CNC.
Si le Centre national de la cinématographie décide (on ne sait jamais avec le gouvernement UMP) de retirer son aide, l’Algérie a les moyens de combler le trou de 3 millions d’euros et deviendra, comme dans le passé, le producteur majoritaire dans une coproduction algéro-française et peut adopter la vision politique qui lui correspond le mieux pour dénoncer les méfaits du colonialisme et de la guerre d’Algérie.
Par Amira Soltane, l'Expression
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