A la clôture des 3èmes rencontres du film documentaire « Béjaïa Doc » et à l’approche de l’hommage qui sera rendu à Kateb Yacine à Bgayet, Brahim Hadj Slimane a bien voulu se confier à La Dépêche de Kabylie puisque son film documentaire «La troisième vie de Kateb Yacine » sera projeté encore une fois, durant l’hommage de l’auteur de Nedjma. Dans cet entretien, c’est un Brahim Hadj Slimane révolté qui s’exprime.
La Dépêche de Kabylie : Qui est Brahim Hadj Slimane, le réalisateur de «La troisième vie de Kateb Yacine» ?
Brahim Hadj Slimane : Tout d’abord, je suis un journaliste ayant débuté sérieusement à Algérie Actualités avant d’écrire dans plusieurs journaux. Sinon, je suis un militant culturel depuis les années 80, durant lesquelles j’ai fait des études en sociologie. Comme tout algérien, depuis la mort de Kateb Yacine, j’ai lu et relu encore toute son œuvre d’autant plus que je l’ai un peu connu.
Pourquoi «La troisième vie de Kateb Yacine» ?
Quand Kateb Yacine est rentré en Algérie en 1962 ramené par Ali Zammoum, il a tout de suite, entamé le travail théâtral en prenant une troupe avec le langage du peuple, en arabe parlé quoi. Vous savez, par exemple, Mohamed prend sa valise, c’est plus de 70 000 spectateurs en cinq mois de tournée seulement. De plus, l’Action culturelle des Travailleurs était une coopérative théâtrale. En tout cas, avant d’arriver au Théâtre régional de Sidi Bel Abbés, son œuvre était déjà toute une grande aventure.
Moi, ce qui me révolte, c’est le fait qu’aucune de ses pièces n’ait été éditée de même qu’aucune de ses œuvres ni l’histoire de cette troupe ne soit éditée pour être connue du public, mis à part ce qui est édité depuis longtemps. Je trouve que c’est une honte ! J‘ajouterai que la troupe de Bel Abbés a pu toucher plus de 50 millions spectateurs en cinq ans. Voilà, pourquoi, modestement, j’ai tenu à rendre hommage à Kateb Yacine en faisant parler quelques uns de ses compagnons de combat et membres de cette fameuse troupe. C’est donc, à travers ce que je viens de vous dire que j’ai choisi le titre de La troisième vie de Kateb Yacine.
Ne pensez-vous pas que cela est en train de se faire puisque «La poudre d’intelligence» est rejouée actuellement avec la nouvelle troupe du Théâtre de Bel Abbés ?
C’est de la c… et vous pouvez l’écrire comme çà puisque c’est ce que pense de cette pièce car je l’ai vue ! C’est de la dénaturation de La poudre d’intelligence de Kateb Yacine. Je n’exagèrerai même pas que c’est devenu une sorte de ballet…
Parlez-nous de votre film documentaire La troisième vie de Kateb Yacine.
J‘ai fait parler quelques uns des anciens membres de la troupe avec leurs enfants qui ont essayé de transmettre le message original. Par exemple, Mahfoud a essayé de remonter Mohamed prend sa valise. Ce qui est anormal, c’est que le plus grand poète et dramaturge algérien ne soit pas connu dans son pays… Enfin, je veux dire, sa vie, ses idées. C’est vrai, c’est le vingtième anniversaire de sa mort donc il y aura une tentative de récupération de sa mémoire sans pour autant, parler de ses idées et de son message. La preuve, où sont, par exemple, les bandes sonores ? Il ne s’agit pas de lui rendre hommage à chaque anniversaire de sa mort, cela doit être à longueur d’année…
En tout cas, vous venez de faire un pas avec ce film documentaire. Comment voyez-vous l’avenir par rapport à ce que vous dites depuis tout à l’heure ?
Tout d’abord, il faut absolument ramasser tout le patrimoine artistique de Kateb Yacine y compris les pièces qui ne sont plus d’actualité. Et surtout, il faut s’occuper des comédiens qui étaient avec lui, enfin ceux qui sont encore vivants car, malheureusement, certains sont décédés et d’autres malades. Pis encore, est-ce normal que certains de ses compagnons sont arrivés aujourd’hui à galérer pour… manger ! Et pourtant, c’est la triste réalité.
Un dernier mot ?
Je suis très fier d’avoir essayé de transmettre par La troisième vie de Kateb Yacine la mémoire de cette troupe. Mais, surtout, j’espère que le vœu que j’ai formulé à travers travers cet entretien soit concrétisé. Enfin, je tiens à remercier les associations Cinéma et Mémoire et Kaïna Cinéma.
Par la Dépêche de Kabylie
La Dépêche de Kabylie : Qui est Brahim Hadj Slimane, le réalisateur de «La troisième vie de Kateb Yacine» ?
Brahim Hadj Slimane : Tout d’abord, je suis un journaliste ayant débuté sérieusement à Algérie Actualités avant d’écrire dans plusieurs journaux. Sinon, je suis un militant culturel depuis les années 80, durant lesquelles j’ai fait des études en sociologie. Comme tout algérien, depuis la mort de Kateb Yacine, j’ai lu et relu encore toute son œuvre d’autant plus que je l’ai un peu connu.
Pourquoi «La troisième vie de Kateb Yacine» ?
Quand Kateb Yacine est rentré en Algérie en 1962 ramené par Ali Zammoum, il a tout de suite, entamé le travail théâtral en prenant une troupe avec le langage du peuple, en arabe parlé quoi. Vous savez, par exemple, Mohamed prend sa valise, c’est plus de 70 000 spectateurs en cinq mois de tournée seulement. De plus, l’Action culturelle des Travailleurs était une coopérative théâtrale. En tout cas, avant d’arriver au Théâtre régional de Sidi Bel Abbés, son œuvre était déjà toute une grande aventure.
Moi, ce qui me révolte, c’est le fait qu’aucune de ses pièces n’ait été éditée de même qu’aucune de ses œuvres ni l’histoire de cette troupe ne soit éditée pour être connue du public, mis à part ce qui est édité depuis longtemps. Je trouve que c’est une honte ! J‘ajouterai que la troupe de Bel Abbés a pu toucher plus de 50 millions spectateurs en cinq ans. Voilà, pourquoi, modestement, j’ai tenu à rendre hommage à Kateb Yacine en faisant parler quelques uns de ses compagnons de combat et membres de cette fameuse troupe. C’est donc, à travers ce que je viens de vous dire que j’ai choisi le titre de La troisième vie de Kateb Yacine.
Ne pensez-vous pas que cela est en train de se faire puisque «La poudre d’intelligence» est rejouée actuellement avec la nouvelle troupe du Théâtre de Bel Abbés ?
C’est de la c… et vous pouvez l’écrire comme çà puisque c’est ce que pense de cette pièce car je l’ai vue ! C’est de la dénaturation de La poudre d’intelligence de Kateb Yacine. Je n’exagèrerai même pas que c’est devenu une sorte de ballet…
Parlez-nous de votre film documentaire La troisième vie de Kateb Yacine.
J‘ai fait parler quelques uns des anciens membres de la troupe avec leurs enfants qui ont essayé de transmettre le message original. Par exemple, Mahfoud a essayé de remonter Mohamed prend sa valise. Ce qui est anormal, c’est que le plus grand poète et dramaturge algérien ne soit pas connu dans son pays… Enfin, je veux dire, sa vie, ses idées. C’est vrai, c’est le vingtième anniversaire de sa mort donc il y aura une tentative de récupération de sa mémoire sans pour autant, parler de ses idées et de son message. La preuve, où sont, par exemple, les bandes sonores ? Il ne s’agit pas de lui rendre hommage à chaque anniversaire de sa mort, cela doit être à longueur d’année…
En tout cas, vous venez de faire un pas avec ce film documentaire. Comment voyez-vous l’avenir par rapport à ce que vous dites depuis tout à l’heure ?
Tout d’abord, il faut absolument ramasser tout le patrimoine artistique de Kateb Yacine y compris les pièces qui ne sont plus d’actualité. Et surtout, il faut s’occuper des comédiens qui étaient avec lui, enfin ceux qui sont encore vivants car, malheureusement, certains sont décédés et d’autres malades. Pis encore, est-ce normal que certains de ses compagnons sont arrivés aujourd’hui à galérer pour… manger ! Et pourtant, c’est la triste réalité.
Un dernier mot ?
Je suis très fier d’avoir essayé de transmettre par La troisième vie de Kateb Yacine la mémoire de cette troupe. Mais, surtout, j’espère que le vœu que j’ai formulé à travers travers cet entretien soit concrétisé. Enfin, je tiens à remercier les associations Cinéma et Mémoire et Kaïna Cinéma.
Par la Dépêche de Kabylie