Nouveau film du réalisateur algérien Ali Ghanem
Chacun sa vie, le retour au bled conflictuel
Le film dissèque le problème du retour au pays d’origine à travers
la crise que vit une famille algérienne émigrée en France après que
le père a décidé de rentrer en Algérie
Mercredi 28 décembre 2005
Par Sihem Bounabi
Chacun sa vie, est le nouveau film du réalisateur algérien installé en France Ali Ghanem, dont le tournage se poursuit en Algérie après une première partie tournée en France. Dans la distribution, on retrouve Saleh Teskouk, Ahmed Tayebi et Baya Rachedi. Le film dissèque le problème du retour au pays d’origine à travers la crise que vit une famille algérienne émigrée en France après que le père a décidé de rentrer en Algérie. Après avoir passé quarante années de sa vie à trimer en France, le père décide de prendre sa retraite et de rentrer au pays, en Algérie, pour vivre ce qui lui reste à vivre, et mourir, dans la maison qu’il a construite au bled.
Mais cette «dernière volonté», il entend l’imposer à toute la famille. Cette décision n’est cependant pas du goût de ses trois enfants qui refusent de l’accompagner pour vivre dans un pays dont ils ne connaissent pas les coutumes et ne parlent pas la langue et où, par conséquent, ils sont tout aussi étrangers qu’en France, si ce n’est plus. Et ce, même si leur pays d’adoption les considère comme des malpropres à dégager «au Karcher». Le choc entre les deux générations est dès lors inévitable et le conflit éclate au sein de la cellule familiale qu’il menace d’atomiser. En partant de cette situation conflictuelle prévalant au sein de cette, famille et qui, en fait, est latente n’attendant qu’une étincelle pour exploser, Ali Ghanem présente une autre famille émigrée ayant réussi son «intégration» et vivant en marge des problèmes du racisme, des banlieues explosives et des voitures incendiées.
Le père a réussi, après évidemment de dures années de labeur, à acheter un appartement dans un quartier tranquille. La fille âgée de dix-huit ans ambitionne de devenir une grande pianiste alors que le garçon de vingt ans est animateur culturel. La touche de réalisme sera la fille aînée, âgée de 30 ans, qui est divorcée et vit à la charge du père. Il est à souligner que le projet de Chacun sa vie coproduit par la télévision algérienne a mûri pendant quatre ans avant de voir le jour à cause de difficultés financières. Pour les séquences filmées en Algérie, l’équipe se déplacera à Alger, Boumerdès et Jijel. Né à Constantine en 1943, Ali Ghanem a réalisé Mektoub (1970), l’Autre France (1975) et une femme pour mon fils (1982), adapté de son premier roman éponyme publié en 1979. Il a également réalisé de nombreux documentaires pour les télévisions algérienne et française qui traitent de l’émigration en France et de l’Histoire. On citera parmi ces réalisations les Patrons algériens en France, la Communauté musulmane en France pendant le mois de ramadhan et Le 17 octobre 1961. Parallèlement au cinéma, Ali Ghanem a aussi produit des œuvres littéraires. Après son premier roman, il a publié, chez Flammarion, le Serpent à sept têtes et prépare pour la prochaine rentrée littéraire un nouveau roman qui sortira chez le même éditeur.
S. B.
(la tribune)
Chacun sa vie, le retour au bled conflictuel
Le film dissèque le problème du retour au pays d’origine à travers
la crise que vit une famille algérienne émigrée en France après que
le père a décidé de rentrer en Algérie
Mercredi 28 décembre 2005
Par Sihem Bounabi
Chacun sa vie, est le nouveau film du réalisateur algérien installé en France Ali Ghanem, dont le tournage se poursuit en Algérie après une première partie tournée en France. Dans la distribution, on retrouve Saleh Teskouk, Ahmed Tayebi et Baya Rachedi. Le film dissèque le problème du retour au pays d’origine à travers la crise que vit une famille algérienne émigrée en France après que le père a décidé de rentrer en Algérie. Après avoir passé quarante années de sa vie à trimer en France, le père décide de prendre sa retraite et de rentrer au pays, en Algérie, pour vivre ce qui lui reste à vivre, et mourir, dans la maison qu’il a construite au bled.
Mais cette «dernière volonté», il entend l’imposer à toute la famille. Cette décision n’est cependant pas du goût de ses trois enfants qui refusent de l’accompagner pour vivre dans un pays dont ils ne connaissent pas les coutumes et ne parlent pas la langue et où, par conséquent, ils sont tout aussi étrangers qu’en France, si ce n’est plus. Et ce, même si leur pays d’adoption les considère comme des malpropres à dégager «au Karcher». Le choc entre les deux générations est dès lors inévitable et le conflit éclate au sein de la cellule familiale qu’il menace d’atomiser. En partant de cette situation conflictuelle prévalant au sein de cette, famille et qui, en fait, est latente n’attendant qu’une étincelle pour exploser, Ali Ghanem présente une autre famille émigrée ayant réussi son «intégration» et vivant en marge des problèmes du racisme, des banlieues explosives et des voitures incendiées.
Le père a réussi, après évidemment de dures années de labeur, à acheter un appartement dans un quartier tranquille. La fille âgée de dix-huit ans ambitionne de devenir une grande pianiste alors que le garçon de vingt ans est animateur culturel. La touche de réalisme sera la fille aînée, âgée de 30 ans, qui est divorcée et vit à la charge du père. Il est à souligner que le projet de Chacun sa vie coproduit par la télévision algérienne a mûri pendant quatre ans avant de voir le jour à cause de difficultés financières. Pour les séquences filmées en Algérie, l’équipe se déplacera à Alger, Boumerdès et Jijel. Né à Constantine en 1943, Ali Ghanem a réalisé Mektoub (1970), l’Autre France (1975) et une femme pour mon fils (1982), adapté de son premier roman éponyme publié en 1979. Il a également réalisé de nombreux documentaires pour les télévisions algérienne et française qui traitent de l’émigration en France et de l’Histoire. On citera parmi ces réalisations les Patrons algériens en France, la Communauté musulmane en France pendant le mois de ramadhan et Le 17 octobre 1961. Parallèlement au cinéma, Ali Ghanem a aussi produit des œuvres littéraires. Après son premier roman, il a publié, chez Flammarion, le Serpent à sept têtes et prépare pour la prochaine rentrée littéraire un nouveau roman qui sortira chez le même éditeur.
S. B.
(la tribune)
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