Tant attendu, le film Gabbla(Inland) , dernier-né du réalisateur Tariq Teguia, a été projeté en avant-première nationale dimanche dernier à la salle El Mouggar, devant un public venu nombreux découvrir cette œuvre encensée par les critiques, françaises notamment.
Tariq Teguia, le réalisateur, en tenue décontractée, béret et jean, monte sur scène pour présenter son film. Il sera rejoint par ses comédiens. «Certains des comédiens vont découvrir le film pour la première fois. Quant à moi, je vais découvrir le public algérien», dira-t-il.
Après une avalanche d’applaudissements, le silence emplit la salle. Un petit générique suivi d’un débat houleux entre intellectuels algériens. On parle de démocratie et de différence d’opinion. La scène donne un aperçu de la divergence des avis dans les domaines culturel, politique et social.
Malek (Abdel Kader Affak), le personnage principal, est un quadragénaire déçu par la vie, d’où sa nature mélancolique. Aussi acceptera-t-il sans hésitation le projet d’étude pour le tracé de lignes électriques devant alimenter un village perdu dans les monts Daïa, dans le Sud-Ouest algérien, qui lui est proposé par un bureau d’études oranais. Cette région est abandonnée. On constate vite qu’elle garde encore les séquelles du terrorisme. Dépaysé mais très serein, Malek, en homme travailleur et honnête, entame vite sa mission. Les villageois l’aident en lui indiquant les zones infestées par les mines. Très à l’aise dans ce petit patelin isolé, il propose à un repenti d’être son assistant, ce qu’il accepte volontiers. Mais Malek ne tardera pas à être perturbé par les va-et-vient des autorités locales qui exigent des documents légaux pour qu’il puisse continuer sa mission. En parallèle, on découvre les corps d’une dizaine de réfugiés maliens. Un seul a échappé à la mort, mais il est grièvement blessé. Interrogé sur son lit d’hôpital, il dira aux autorités qu’il y avait une jeune femme parmi eux. Elle est portée disparue et les forces de l’ordre partent à sa recherche. Ne sachant où aller après avoir fui son pays natal ravagé par toutes sortes de maux et fléaux, la fille finit par réapparaître. Elle entre par effraction dans la roulotte de Malek qui découvrira sa présence tard le soir lorsqu’il revient d’une soirée de chants et danse traditionnels. Il tente de communiquer avec elle, en vain, elle ne parle pas français. Mais la barrière de la langue sera vite abattue. Malek comprend parfaitement la fille. Elle lui ressemble beaucoup. Ils sont tous les deux en quête de sérénité et de paix. La jeune fille, Noire, qui voulait partir en Espagne, change d’avis après l’accueil qui n’annonce rien de bon. Elle se résout à repartir dans son pays natal. Malek décide de l’accompagner à la frontière. Ça sera un long périple tumultueux, mais qui ne fera que renforcer leur complicité.
Le film de 2 h 18 mn est caractérisé par un scénario qui privilégie le silence et les images fortement expressives pour traduire les sentiments profonds que peu de mots peuvent dire. Le réalisateur optimise le jeu des comédiens. Le film reflète le mal-être d’une société qui a perdu ses repères et se cherche à travers deux vies que tout sépare (culture, tradition, langue, frontières…) mais qui se croisent, se rejoignent et se confondent autour d’un idéal foncièrement humain : la quête du bonheur et de la paix avec soi et les autres.
On retrouve dans les rôles principaux, Ines Rose Djakou (la fille), Ahmed Benaïssa (Lakhdar), Fethi Ghares (l’activiste), Kouider Medjahed (Kouider, l’assistant de Malek) et Djalila Kadi Hnifi (l’ex-femme de Malek).
Rappelons que le film est une coproduction algéro-française, filmée en 35 mm. «Il nous a fallu 10 semaines dans la région du Sud-Ouest algérien pour réaliser le film. Il a été tourné à Aïn Sefra, Béchar et Saïda», dira Tariq Teguia, ajoutant que «le scénario parle d’une relation dans un espace qu’on appelle l’Algérie».S’agissant de ses projets, le cinéaste restera très vague : «Je me suis beaucoup concentré sur Gabbla et, pour l’instant, je n’ai rien de prévu.»
Par la Tribune
Tariq Teguia, le réalisateur, en tenue décontractée, béret et jean, monte sur scène pour présenter son film. Il sera rejoint par ses comédiens. «Certains des comédiens vont découvrir le film pour la première fois. Quant à moi, je vais découvrir le public algérien», dira-t-il.
Après une avalanche d’applaudissements, le silence emplit la salle. Un petit générique suivi d’un débat houleux entre intellectuels algériens. On parle de démocratie et de différence d’opinion. La scène donne un aperçu de la divergence des avis dans les domaines culturel, politique et social.
Malek (Abdel Kader Affak), le personnage principal, est un quadragénaire déçu par la vie, d’où sa nature mélancolique. Aussi acceptera-t-il sans hésitation le projet d’étude pour le tracé de lignes électriques devant alimenter un village perdu dans les monts Daïa, dans le Sud-Ouest algérien, qui lui est proposé par un bureau d’études oranais. Cette région est abandonnée. On constate vite qu’elle garde encore les séquelles du terrorisme. Dépaysé mais très serein, Malek, en homme travailleur et honnête, entame vite sa mission. Les villageois l’aident en lui indiquant les zones infestées par les mines. Très à l’aise dans ce petit patelin isolé, il propose à un repenti d’être son assistant, ce qu’il accepte volontiers. Mais Malek ne tardera pas à être perturbé par les va-et-vient des autorités locales qui exigent des documents légaux pour qu’il puisse continuer sa mission. En parallèle, on découvre les corps d’une dizaine de réfugiés maliens. Un seul a échappé à la mort, mais il est grièvement blessé. Interrogé sur son lit d’hôpital, il dira aux autorités qu’il y avait une jeune femme parmi eux. Elle est portée disparue et les forces de l’ordre partent à sa recherche. Ne sachant où aller après avoir fui son pays natal ravagé par toutes sortes de maux et fléaux, la fille finit par réapparaître. Elle entre par effraction dans la roulotte de Malek qui découvrira sa présence tard le soir lorsqu’il revient d’une soirée de chants et danse traditionnels. Il tente de communiquer avec elle, en vain, elle ne parle pas français. Mais la barrière de la langue sera vite abattue. Malek comprend parfaitement la fille. Elle lui ressemble beaucoup. Ils sont tous les deux en quête de sérénité et de paix. La jeune fille, Noire, qui voulait partir en Espagne, change d’avis après l’accueil qui n’annonce rien de bon. Elle se résout à repartir dans son pays natal. Malek décide de l’accompagner à la frontière. Ça sera un long périple tumultueux, mais qui ne fera que renforcer leur complicité.
Le film de 2 h 18 mn est caractérisé par un scénario qui privilégie le silence et les images fortement expressives pour traduire les sentiments profonds que peu de mots peuvent dire. Le réalisateur optimise le jeu des comédiens. Le film reflète le mal-être d’une société qui a perdu ses repères et se cherche à travers deux vies que tout sépare (culture, tradition, langue, frontières…) mais qui se croisent, se rejoignent et se confondent autour d’un idéal foncièrement humain : la quête du bonheur et de la paix avec soi et les autres.
On retrouve dans les rôles principaux, Ines Rose Djakou (la fille), Ahmed Benaïssa (Lakhdar), Fethi Ghares (l’activiste), Kouider Medjahed (Kouider, l’assistant de Malek) et Djalila Kadi Hnifi (l’ex-femme de Malek).
Rappelons que le film est une coproduction algéro-française, filmée en 35 mm. «Il nous a fallu 10 semaines dans la région du Sud-Ouest algérien pour réaliser le film. Il a été tourné à Aïn Sefra, Béchar et Saïda», dira Tariq Teguia, ajoutant que «le scénario parle d’une relation dans un espace qu’on appelle l’Algérie».S’agissant de ses projets, le cinéaste restera très vague : «Je me suis beaucoup concentré sur Gabbla et, pour l’instant, je n’ai rien de prévu.»
Par la Tribune