« La série française est celle qui ne se vend pas à l'étranger ! » Voilà comment un représentant du paysage audiovisuel français définit la série française… Partant de ce constat, il n’est pas étonnant que les séries télévisées françaises ne parviennent pas à s'imposer dans le paysage audiovisuel français ni, à plus forte raison, international. Les professionnels parlent d’une véritable crise du secteur que les records de longévité des Julie Lescaut, Navarro et autres Joséphine, ange gardien ne parviennent pas
à masquer.
Pour expliquer cette situation, deux raisons sont traditionnellement avancées. La première concerne la puissance de l’industrie audiovisuelle américaine capable de lever des budgets colossaux, dignes des plus grosses productions hollywoodiennes. La seconde traduit les failles du système français qui concentre le pouvoir entre les mains des producteurs et des diffuseurs, étouffant la veine créatrice des auteurs avant même qu’elle ait pu se manifester. Les Américains ont d'ailleurs bien compris le pouvoir de ces auteurs ou « storyteller », organisés en véritables think tanks, tandis qu’en France c’est l’image du scénariste isolé et d’une production audiovisuelle plus artisanale qu’industrielle qui domine.
Les chaînes sont donc accusées de pratiquer la censure des idées pour appâter un public de plus en plus volatile, notamment avec le développement de la TNT, des offres câbles et satellites. En d'autres termes en France « on n'ose pas » et on ne donne pas les moyens d'oser à ceux qui seraient prêts à
prendre des risques. Car lourd est le poids d’une forme d’idéologie défaitiste, manifestée à la fois par les créateurs et les spectateurs.
Vient ensuite un florilège d'explications techniques de l'échec : le format désormais dépassé des séries, les conditions de réalisation inadaptées (les saisons sont tournés dans leur intégralité avant la diffusion), un nombre insuffisant d'épisodes par série, un travail d'écriture qui pourrait être amélioré et optimisé par la mise en place d’équipes de scénaristes, à l’image des Etats-Unis.
Tous ces arguments, que la presse s’emploie volontiers a relayer, ont sans doute leurs fondements. Toutefois, il est assez remarquable de noter qu'ils reviennent à expliquer la crise globale de l’audiovisuel français par le manque de moyens, et l’incohérence du modèle des fictions françaises. En revanche, personne – surtout pas la presse – ne semble s’interroger sur l'existence possible de causes plus profondes liées à la crise que traverse la société française, malade de sa culture.
Il est donc important de faire un bilan économique de la fiction française aujourd’hui, en comparant notamment notre cas avec les situations américaine et allemande, puis de rechercher les raisons idéologiques et « techniques » de la crise.
La suite.
http://www.************fr/documents/..._Series_TV.pdf
à masquer.
Pour expliquer cette situation, deux raisons sont traditionnellement avancées. La première concerne la puissance de l’industrie audiovisuelle américaine capable de lever des budgets colossaux, dignes des plus grosses productions hollywoodiennes. La seconde traduit les failles du système français qui concentre le pouvoir entre les mains des producteurs et des diffuseurs, étouffant la veine créatrice des auteurs avant même qu’elle ait pu se manifester. Les Américains ont d'ailleurs bien compris le pouvoir de ces auteurs ou « storyteller », organisés en véritables think tanks, tandis qu’en France c’est l’image du scénariste isolé et d’une production audiovisuelle plus artisanale qu’industrielle qui domine.
Les chaînes sont donc accusées de pratiquer la censure des idées pour appâter un public de plus en plus volatile, notamment avec le développement de la TNT, des offres câbles et satellites. En d'autres termes en France « on n'ose pas » et on ne donne pas les moyens d'oser à ceux qui seraient prêts à
prendre des risques. Car lourd est le poids d’une forme d’idéologie défaitiste, manifestée à la fois par les créateurs et les spectateurs.
Vient ensuite un florilège d'explications techniques de l'échec : le format désormais dépassé des séries, les conditions de réalisation inadaptées (les saisons sont tournés dans leur intégralité avant la diffusion), un nombre insuffisant d'épisodes par série, un travail d'écriture qui pourrait être amélioré et optimisé par la mise en place d’équipes de scénaristes, à l’image des Etats-Unis.
Tous ces arguments, que la presse s’emploie volontiers a relayer, ont sans doute leurs fondements. Toutefois, il est assez remarquable de noter qu'ils reviennent à expliquer la crise globale de l’audiovisuel français par le manque de moyens, et l’incohérence du modèle des fictions françaises. En revanche, personne – surtout pas la presse – ne semble s’interroger sur l'existence possible de causes plus profondes liées à la crise que traverse la société française, malade de sa culture.
Il est donc important de faire un bilan économique de la fiction française aujourd’hui, en comparant notamment notre cas avec les situations américaine et allemande, puis de rechercher les raisons idéologiques et « techniques » de la crise.
La suite.
http://www.************fr/documents/..._Series_TV.pdf
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