Une école de formation aux techniques de réalisation de films d’animation et de dessins animés en Algérie. C’est l’ambitieux projet que se propose de concrétiser le réalisateur français René Borg, une sommité mondiale et une référence dans le domaine du film d’animation et des dessins animés.
En effet, lors d’une conférence qu’il a animée mardi dernier à l’Ecole supérieure des beaux-arts (ESBA) d’Alger, M. Borg, 76 ans, dont les deux tiers consacré au cinéma, a affirmé qu’il était fin prêt pour créer cette école et lancer la formation de techniciens et formateurs, pour peu que les institutions algériennes jouent le jeu. Artiste jusqu’au bout de la langue, M. Borg commencera sa conférence par la boutade et l’humour avant d’entrer dans le vif du sujet avec la définition du dessin animé. L’assistance composée d’élèves et de professeurs de l’ESBA ainsi que d’anciens de l’école boira les paroles du conférencier qui les captivent tout en les distrayant, en parfait pédagogue. Il remontera le temps, jusqu’à la préhistoire, pour raconter l’histoire de la bande dessiné qui a commencé avec les gravures et peintures rupestres auxquelles l’artiste préhistorique voulait donner vie. «L’homme a de tout temps voulu traduire le mouvement dans ses dessins», dira-t-il en citant les œuvres des artistes égyptiens à l’époque des pharaons, des Grecs… jusqu’à Leonard de Vinci avec sa fameuse lanterne magique et enfin les frères Lumière et la célèbre entrée en gare de la Ciota de la locomotive, filmée et projetée sur écran, qui a fait fuir les spectateurs.
Après le magistral cours d’histoire de l’art que M. Borg ponctuait de petits récits anecdotiques, on en arrive au sujet du jour : le projet de l’école. A ce propos, le réalisateur français dira qu’il est persuadé que cette école ne demande qu’à naître, car il est convaincu que le matériau de base, les potentialités humaines, existe, là, en Algérie et qu’il ne suffirait que de le cueillir et de l’encadrer pour avoir un véritable réservoir de compétences qui constitueront «les bases d’une industrie du film d’animation» made in Algeria. Pour sa part, il dira que le projet est ficelé, dans ses moindres détails, et qu’il n’attend que le feu vert de qui de droit pour passer à l’action. Houcine Yacef, ami de M. Borg, poussera, lui, les projections et parlera de la création d’un festival international, sinon méditerranéen, du film d’animation et de dessins animés.
Le cinéaste, producteur et surtout agitateur culturel, Rachid Deramchi, l’initiateur de la conférence, prendra la parole pour inviter l’assistance à débattre du projet, qu’il soutient évidemment, et à poser ses questions, si elle en a. A notre question de savoir ce qu’il en est du cadre juridique et réglementaire ainsi que du budget, des moyens et équipements techniques nécessaires à la formation, le directeur de l’ESBA, M. Kaceb, faisant valoir l’atout économique (postes d’emploi directs et indirects, activités industrielles annexes et rentrées financières), que représenterait l’école, dira que, pour l’heure, on en est qu’à «l’idée, qu’il faut mener à maturité» et que rien n’est encore arrêté quant au statut de l’école qui pourrait tout aussi bien être un département ou une filière au sein de l’ESBA.
Pour signifier son engagement total, M. Borg, qui a déjà à son actif la création à la Réunion d’une école du même genre, citant le slogan de la campagne en France contre les crottes de chien, dira : «Moi, je fais où on me dit de faire.» Quant aux conditions d’accès à la formation, M. Borg dira que, sur ce point, il est intraitable : aucune exclusive. L’école sera ouverte à toutes les compétences et aucun diplôme ne sera exigé. «Je suis moi-même autodidacte», dira-t-il pour enfoncer le clou.
Tout est dit, et la moitié du chemin est faite. Reste l’autre moitié qui revient à l’Etat algérien. L’avenir nous dira bien assez tôt s’il va consentir à accomplir sa part de l’œuvre constructive qui se profile.
Par La Tribune
En effet, lors d’une conférence qu’il a animée mardi dernier à l’Ecole supérieure des beaux-arts (ESBA) d’Alger, M. Borg, 76 ans, dont les deux tiers consacré au cinéma, a affirmé qu’il était fin prêt pour créer cette école et lancer la formation de techniciens et formateurs, pour peu que les institutions algériennes jouent le jeu. Artiste jusqu’au bout de la langue, M. Borg commencera sa conférence par la boutade et l’humour avant d’entrer dans le vif du sujet avec la définition du dessin animé. L’assistance composée d’élèves et de professeurs de l’ESBA ainsi que d’anciens de l’école boira les paroles du conférencier qui les captivent tout en les distrayant, en parfait pédagogue. Il remontera le temps, jusqu’à la préhistoire, pour raconter l’histoire de la bande dessiné qui a commencé avec les gravures et peintures rupestres auxquelles l’artiste préhistorique voulait donner vie. «L’homme a de tout temps voulu traduire le mouvement dans ses dessins», dira-t-il en citant les œuvres des artistes égyptiens à l’époque des pharaons, des Grecs… jusqu’à Leonard de Vinci avec sa fameuse lanterne magique et enfin les frères Lumière et la célèbre entrée en gare de la Ciota de la locomotive, filmée et projetée sur écran, qui a fait fuir les spectateurs.
Après le magistral cours d’histoire de l’art que M. Borg ponctuait de petits récits anecdotiques, on en arrive au sujet du jour : le projet de l’école. A ce propos, le réalisateur français dira qu’il est persuadé que cette école ne demande qu’à naître, car il est convaincu que le matériau de base, les potentialités humaines, existe, là, en Algérie et qu’il ne suffirait que de le cueillir et de l’encadrer pour avoir un véritable réservoir de compétences qui constitueront «les bases d’une industrie du film d’animation» made in Algeria. Pour sa part, il dira que le projet est ficelé, dans ses moindres détails, et qu’il n’attend que le feu vert de qui de droit pour passer à l’action. Houcine Yacef, ami de M. Borg, poussera, lui, les projections et parlera de la création d’un festival international, sinon méditerranéen, du film d’animation et de dessins animés.
Le cinéaste, producteur et surtout agitateur culturel, Rachid Deramchi, l’initiateur de la conférence, prendra la parole pour inviter l’assistance à débattre du projet, qu’il soutient évidemment, et à poser ses questions, si elle en a. A notre question de savoir ce qu’il en est du cadre juridique et réglementaire ainsi que du budget, des moyens et équipements techniques nécessaires à la formation, le directeur de l’ESBA, M. Kaceb, faisant valoir l’atout économique (postes d’emploi directs et indirects, activités industrielles annexes et rentrées financières), que représenterait l’école, dira que, pour l’heure, on en est qu’à «l’idée, qu’il faut mener à maturité» et que rien n’est encore arrêté quant au statut de l’école qui pourrait tout aussi bien être un département ou une filière au sein de l’ESBA.
Pour signifier son engagement total, M. Borg, qui a déjà à son actif la création à la Réunion d’une école du même genre, citant le slogan de la campagne en France contre les crottes de chien, dira : «Moi, je fais où on me dit de faire.» Quant aux conditions d’accès à la formation, M. Borg dira que, sur ce point, il est intraitable : aucune exclusive. L’école sera ouverte à toutes les compétences et aucun diplôme ne sera exigé. «Je suis moi-même autodidacte», dira-t-il pour enfoncer le clou.
Tout est dit, et la moitié du chemin est faite. Reste l’autre moitié qui revient à l’Etat algérien. L’avenir nous dira bien assez tôt s’il va consentir à accomplir sa part de l’œuvre constructive qui se profile.
Par La Tribune