Jusqu’au 16 avril une série de courts métrages espagnols, sous-titrés en français, seront montrés aux cinéphiles en Algérie. Cette manifestation est organisée par l´Institut Cervantes d´Alger en collaboration avec l´ambassade d´Espagne. L’ouverture de ces journées a eu lieu lundi dernier en présence du directeur du festival, Juan Ramon Roca, qui a fait une brève présentation du Festival national San Juan, qui arrive à sa 9e édition, entre le 9 et le 13 mai.
«On est venu ici dans l’espoir de rencontrer des réalisateurs algériens ou des associations activant dans le domaine cinématographique. On souhaiterait ouvrir notre festival au Maghreb et notamment à l’Algérie. Les étudiants en audiovisuel peuvent aussi bien nous envoyer leurs travaux. On est ouvert à tous les genres: fiction, animation, drames, etc. C’est ce que nous avons tenté de vous programmer au cours de ce cycle en choisissant un nombre de films que nous recevons depuis 2001 et dont beaucoup d’entre eux ont reçu des prix», a t-il déclaré.
En effet, déclinés en différentes techniques et abordant en majorité des thèmes des plus actuels ces films témoignent du grand intérêt qu’accordent ces réalisateurs au monde qui les entoure.
Plusieurs courts métrages ont été programmés lundi, dont M.Ramon Roca a souligné le caractère de «solidarité» entourant chaque réalisation du genre en Espagne. Autrement dit, une fabrication qui se fait souvent dans un cadre bénévole, familial et amical, à l’instar de ce qui se passe aussi en Algérie où c’est le système D qui prime pour ce genre de travaux cinématographiques, à l’exception ou à la différence qu’en Espagne il existe environ 400 festivals de court métrage contre à peine deux en Algérie...L’entame de cette journée a eu lieu avec Nocturne express de Imanol Ortiz, une comédie de 7’40 mettant en scène un homme plus que patient se heurtant avec un passager absolument hypocondriaque. Ce dernier le soumet à un interrogatoire absurde pour découvrir les habitudes de ce monsieur qui pourrait altérer son sommeil. Excédé par ses questions, le passager lui fait croire que sa manie est d’étrangler les voyageurs dans leur sommeil dans le train...
Cocasse, ce film qui a ouvert le bal des courts métrages a été suivi par Le voyage de Saïd. Un film d’animation de Coke Roboo (12’27). Il a abordé avec tendresse et légèreté le sujet de l’immigration ou plutôt des harraga, et ce en patte à modeler! C’est l’histoire de Saïd, un enfant marocain.En croisant le détroit, de l’autre côté, dans le pays des occasions, il découvre que le monde n’est pas tellement beau comme les autres se l’étaient imaginé car derrière le rêve idyllique réside la dure réalité du quotidien et ses conditions de survie...
Eramos Pocos de Borgas Cobeaga est une comédie de 16’16 dévoilant une histoire de famille à trois têtes. Un jour, une femme claque la porte laissant seuls son mari et son garçon. Ces derniers, se sentant abandonnés, décident de ramener la grand-mère à la maison pour qu’elle s’occupe des repas et du nettoyage. Un film cruel mais tout aussi attendrissant sachant surtout au final que cette personne n’est pas celle que l’on croit. La grand-mère s’avère être quelqu’un d’autre. Mais le père ne dira rien finalement...
Le grand Zambi est un mélodrame fantastique de Legarreta Pèrez (14’50). Un petit bijou sur la nécessité des enfants d’idéaliser leurs parents et de les voir comme des héros. Mais que se passe-t-il quand l’enfant a un père à la condition physique désavantageuse? Sans dialogues, ce film a pourtant un côté «conte magique» qui nous laisse rêveur...
Changement de registre. Salvador de Abdelatif Hwidar (10’36) est un drame qui évoque avec subtilité les attentats du 11 septembre. Un groupe de personnes est dans un train pour aller au travail ou à leurs occupations habituelles. Une journée ordinaire. Dans un des wagons, un homme joue avec son petit fils, en provoquant le sourire des passagers, amusés par une telle innocence. Sauf un qui se met à pleurer jusqu’à nous faire immerger dans sa mémoire ou celle du réalisateur qui se fait «écran». Flash-back. Le film rembobine le fil de cette histoire. Arrivé devant une glace, ce jeune homme à la barbe hirsute est en train de se raser...Avec subtilité, le réalisateur nous introduit dans le dernier instant, avant le moment fatidique, l’explosion et l’intimité de cette personne qui se trouve être un kamikaze. Bouleversant, ce film a déjà reçu de nombreux prix. Très mérités. La suite est un film d’animation loufoque évoquant les aventures d’Indiana Johns. Tadeo Jones de Enrique Gato.
Dans troisième B de Jose Mari Goenaga. (18’32), nous sommes plongés de plein fouet dans les abysses de la violence, mais d’abord psychologique, celle qui entraîne fatalement la seconde. Un homme et une femme s’affrontent dans un absurde duel quand celle-ci se retrouve dans un dilemme qui la ronge. Le voleur se retrouve nez à nez devant une vieille fille aigrie qui a tué sa mère...
Après cette forte dose d’adrénaline, la journée finit non pas en queue de poisson mais en compagnie d’un gentil poisson, rondelet, qui tente de faire un régime pour plaire à sa dulcinée qui se trouve dans un autre bocal. Pez Gordo de Luis Casalas est un court métrage jubilatoire de 3’15 minutes, fort d’une musique de film des plus célèbres comme Rocky, ce qui lui donne toute son épaisseur cinématographique. Un film de fin d’études certes mais à encourager. Il y a toujours un début à tout.
Par l'Expression
«On est venu ici dans l’espoir de rencontrer des réalisateurs algériens ou des associations activant dans le domaine cinématographique. On souhaiterait ouvrir notre festival au Maghreb et notamment à l’Algérie. Les étudiants en audiovisuel peuvent aussi bien nous envoyer leurs travaux. On est ouvert à tous les genres: fiction, animation, drames, etc. C’est ce que nous avons tenté de vous programmer au cours de ce cycle en choisissant un nombre de films que nous recevons depuis 2001 et dont beaucoup d’entre eux ont reçu des prix», a t-il déclaré.
En effet, déclinés en différentes techniques et abordant en majorité des thèmes des plus actuels ces films témoignent du grand intérêt qu’accordent ces réalisateurs au monde qui les entoure.
Plusieurs courts métrages ont été programmés lundi, dont M.Ramon Roca a souligné le caractère de «solidarité» entourant chaque réalisation du genre en Espagne. Autrement dit, une fabrication qui se fait souvent dans un cadre bénévole, familial et amical, à l’instar de ce qui se passe aussi en Algérie où c’est le système D qui prime pour ce genre de travaux cinématographiques, à l’exception ou à la différence qu’en Espagne il existe environ 400 festivals de court métrage contre à peine deux en Algérie...L’entame de cette journée a eu lieu avec Nocturne express de Imanol Ortiz, une comédie de 7’40 mettant en scène un homme plus que patient se heurtant avec un passager absolument hypocondriaque. Ce dernier le soumet à un interrogatoire absurde pour découvrir les habitudes de ce monsieur qui pourrait altérer son sommeil. Excédé par ses questions, le passager lui fait croire que sa manie est d’étrangler les voyageurs dans leur sommeil dans le train...
Cocasse, ce film qui a ouvert le bal des courts métrages a été suivi par Le voyage de Saïd. Un film d’animation de Coke Roboo (12’27). Il a abordé avec tendresse et légèreté le sujet de l’immigration ou plutôt des harraga, et ce en patte à modeler! C’est l’histoire de Saïd, un enfant marocain.En croisant le détroit, de l’autre côté, dans le pays des occasions, il découvre que le monde n’est pas tellement beau comme les autres se l’étaient imaginé car derrière le rêve idyllique réside la dure réalité du quotidien et ses conditions de survie...
Eramos Pocos de Borgas Cobeaga est une comédie de 16’16 dévoilant une histoire de famille à trois têtes. Un jour, une femme claque la porte laissant seuls son mari et son garçon. Ces derniers, se sentant abandonnés, décident de ramener la grand-mère à la maison pour qu’elle s’occupe des repas et du nettoyage. Un film cruel mais tout aussi attendrissant sachant surtout au final que cette personne n’est pas celle que l’on croit. La grand-mère s’avère être quelqu’un d’autre. Mais le père ne dira rien finalement...
Le grand Zambi est un mélodrame fantastique de Legarreta Pèrez (14’50). Un petit bijou sur la nécessité des enfants d’idéaliser leurs parents et de les voir comme des héros. Mais que se passe-t-il quand l’enfant a un père à la condition physique désavantageuse? Sans dialogues, ce film a pourtant un côté «conte magique» qui nous laisse rêveur...
Changement de registre. Salvador de Abdelatif Hwidar (10’36) est un drame qui évoque avec subtilité les attentats du 11 septembre. Un groupe de personnes est dans un train pour aller au travail ou à leurs occupations habituelles. Une journée ordinaire. Dans un des wagons, un homme joue avec son petit fils, en provoquant le sourire des passagers, amusés par une telle innocence. Sauf un qui se met à pleurer jusqu’à nous faire immerger dans sa mémoire ou celle du réalisateur qui se fait «écran». Flash-back. Le film rembobine le fil de cette histoire. Arrivé devant une glace, ce jeune homme à la barbe hirsute est en train de se raser...Avec subtilité, le réalisateur nous introduit dans le dernier instant, avant le moment fatidique, l’explosion et l’intimité de cette personne qui se trouve être un kamikaze. Bouleversant, ce film a déjà reçu de nombreux prix. Très mérités. La suite est un film d’animation loufoque évoquant les aventures d’Indiana Johns. Tadeo Jones de Enrique Gato.
Dans troisième B de Jose Mari Goenaga. (18’32), nous sommes plongés de plein fouet dans les abysses de la violence, mais d’abord psychologique, celle qui entraîne fatalement la seconde. Un homme et une femme s’affrontent dans un absurde duel quand celle-ci se retrouve dans un dilemme qui la ronge. Le voleur se retrouve nez à nez devant une vieille fille aigrie qui a tué sa mère...
Après cette forte dose d’adrénaline, la journée finit non pas en queue de poisson mais en compagnie d’un gentil poisson, rondelet, qui tente de faire un régime pour plaire à sa dulcinée qui se trouve dans un autre bocal. Pez Gordo de Luis Casalas est un court métrage jubilatoire de 3’15 minutes, fort d’une musique de film des plus célèbres comme Rocky, ce qui lui donne toute son épaisseur cinématographique. Un film de fin d’études certes mais à encourager. Il y a toujours un début à tout.
Par l'Expression