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    La preuve par Oran

    27-11-2008

    Par Abdou B.( La Tribune)

    Bien entendu, les élites nationales, des artistes et beaucoup de jeunes ont dû rêver un peu, ressentir quelque amertume en voyant sur de nombreuses télévisions satellitaires le faste du Festival de Marrakech et la constellation de stars mondiales qui ont défilé au Maroc.

    Mais il serait peu pertinent de céder au vertige et de sombrer dans un pessimisme stérile au lieu d’oser poser les véritables questions devant l’absence dangereuse d’une politique culturelle, planifiée, chiffrée en termes d’argent et de formations, d’infrastructures et surtout par une forte implication du privé national au niveau de grosses entreprises auxquelles il va bien falloir, un jour, faire des propositions et avancer des avantages qu’elles ne pourront refuser.
    Au Maroc, il y a plusieurs festivals consacrés au cinéma dans divers formats. Ces manifestations sont liées et parfaitement coordonnées avec une stratégie touristique qui fait fi des considérations religieuses ou de postures habillées de religiosité qui repousse les visiteurs d’Europe ou des Etats-Unis.
    Malgré des retards considérables au plan industriel, les infrastructures au Maroc consacrées au tourisme sont aux normes internationales les plus élevées et les mentalités au niveau du simple slogan commercial «le client est roi».
    Un touriste qui repart satisfait est un duplicateur qui n’a pas de prix. Au Maroc, de grandes productions cinématographiques européennes et américaines y sont tournées chaque année.

    Elles génèrent des emplois, font travailler les PME/PMI du film tout en permettant l’acquisition d’un savoir-faire au moindre coût.

    Les services, la main-d’œuvre, les mentalités font que le Maroc est attractif pour les tournages aux plans financier, du confort, de la
    sécurité et des loisirs.
    Le secteur privé (dans le cinéma) fournit toutes les prestations pour les productions étrangères, des studios, des laboratoires.

    Certains films algériens ont été coproduits ou traités avec des partenaires marocains de grande compétence, bien connus des milieux du cinéma en Algérie.
    Le Centre du cinéma au Maroc a une adresse, des prérogatives bien connues, jouit d’une autonomie financière, ayant à sa tête une personnalité indiscutable au Maroc et à l’étranger…
    Il y a dans ce pays des salles de cinéma qui fonctionnent pour les festivals selon des standards universels, et pour le dernier Festival de Marrakech, Alien 3 a été présenté en présence de l’actrice principale, en plein air, devant 20 000 spectateurs.

    On peut multiplier les comparaisons favorables à ce pays très proche de nous, au-delà des conjonctures et des pulsions journalistiques de part et d’autre, l’essentiel est ici.

    L’Algérie possède les ressources humaines, l’espace, un fabuleux désert, la neige en hiver et la mer en été pour devenir un pôle de cinéma important en Méditerranée. La volonté politique, la mise en avant de jeunes managers, l’implication du privé sont des solutions simples, les meilleures pour la naissance d’industries culturelles.
    Le Festival d’Oran peut devenir un grand parmi les grands, si les querelles entre ministères, la tutelle d’un média public (ce qui est unique au monde) sont écartées au profit d’une association crédible basée à Oran, complétée par des professionnels qui ne cherchent ni décret ni arrêté, ni à compléter une carrière. Place aux jeunes, et Oran peut rivaliser avec ses équivalents dans le monde.
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