"De l'ombre à la lumière" ou "Cindirella Man" est le dernier film du réalisateur Ron howard. Il raconte l'histoire du boxeur Jim Braddock (joué par Russell Crowe), devenu par la force de ses principes, un héros de l'amérique des années 30, au plus fort de la dépression née du crash de Wall Street.
J'ai été le voir et je l'ai trouvé excellent. La fin du film impressionne : Emotions voire même des larmes sont garanties. Prévoyez des mouchoirs si vous êtes sentimental(e).
Avec le film "De l'ombre à la lumière", l'australien Russell Crowe démontre qu'il est l'un des meilleurs acteurs du moment. Il a été quasiement parfait dans le rôle de Jim Braddock.
Film qui mérite d'être vu.
= "De l'ombre à la lumière" : grandeurs et misères des recettes du film de boxe =
a boxe, davantage que d'autres sports, est une épreuve qui met en jeu le courage individuel, le dépassement de soi-même, la conquête de la réussite à la seule force de ses poings. Nul hasard si Hollywood, voix charnelle de l'Amérique, s'est aussi souvent emparé de ce motif * - depuis Nous avons gagné ce soir, de Robert Wise, à Rocky, de Sylvester Stallone, en passant par Raging Bull, de Martin Scorsese * - pour servir comme sur un plateau de rudes et pathétiques récits de rédemption. A cet égard, dans l'histoire réelle du noble art, il y a peu de trajet aussi édifiant que celui de Jim Braddock.
Devenu professionnel dans les années 1920, ce natif du New Jersey d'origine modeste se fait rapidement une brillante réputation qui lui vaut sur le ring le doux sobriquet de "bulldog de Bergen". Son âge d'or correspond à celui des Etats-Unis, de même que sa chute, une sévère défaite en 1929 qui le laisse détruit, accompagne le krach boursier qui plonge le pays dans la dépression.
Ruiné et évincé du championnat en raison de la médiocrité de ses prestations, Braddock, reconverti en docker, n'a même plus de quoi entretenir sa famille. Pour cet homme qui ne considérait la boxe que comme un moyen de sortir de sa misérable condition et d'élever ses enfants, c'est la catastrophe.
Un hasard va pourtant le ramener sur le ring en 1934, à l'occasion du désistement de l'adversaire d'un poids moyen réputé. Tout le monde voit alors en lui un boxeur âgé et fini, personne ne donne cher de sa peau. Grâce à une fermeté morale extraordinaire, sa victoire dans ce match le propulsera pourtant, au terme d'une série gagnante, jusqu'à la finale de 1935, au cours de laquelle il vient à bout du tenant du titre, Max Baer, colossal adversaire dont le funeste crochet droit a déjà envoyé ad patres deux adversaires.
Surnommé "Cindirella Man" (l'homme Cendrillon, titre original du film) par un chroniqueur sportif de l'époque, Braddock devait finir par inspirer Hollywood. C'est Ron Howard, réalisateur notamment de The Grinch (2000) et Un homme d'exception (2001), qui s'est collé à cette histoire. Son talent n'aura pas été surestimé par une industrie qui ne lui a vraisemblablement rien demandé d'autre que de jouer sur ce velours. Le résultat est à la mesure de ce qu'on en pouvait attendre, enchaînant comme à la parade avec l'aide d'acteurs expérimentés * - Russel Crowe dans le rôle de Braddock, Renée Zellweger dans celui de sa femme, Paul Giamatti dans celui de son entraîneur * - les morceaux de bravoure pugilistiques et mélodramatiques.
Ron Howard a en l'occurrence avancé ses pions sur trois fronts simultanés : les combats (grandeur du héros américain), la famille (sacrifice du père, indéfectible fidélité de l'épouse), et la crise sociale (fatalité d'un arrière-plan). Voilà en somme du travail manufacturé qui continue de fonctionner malgré la vétusté de sa formule. On peut s'en réjouir ou au contraire s'en inquiéter, pour peu qu'on considère que la vraie résurrection est indissociable de la vraie croyance. Et comment ne pas légitimement douter de la profession de foi ressassée par ce film (l'individualisme et la loi du plus fort comme seules chances de survie) à l'heure où le modèle américain connaît la plus grave crise de son histoire ?
Par Jacques Mandelbaum - Le monde
J'ai été le voir et je l'ai trouvé excellent. La fin du film impressionne : Emotions voire même des larmes sont garanties. Prévoyez des mouchoirs si vous êtes sentimental(e).
Avec le film "De l'ombre à la lumière", l'australien Russell Crowe démontre qu'il est l'un des meilleurs acteurs du moment. Il a été quasiement parfait dans le rôle de Jim Braddock.
Film qui mérite d'être vu.
= "De l'ombre à la lumière" : grandeurs et misères des recettes du film de boxe =
a boxe, davantage que d'autres sports, est une épreuve qui met en jeu le courage individuel, le dépassement de soi-même, la conquête de la réussite à la seule force de ses poings. Nul hasard si Hollywood, voix charnelle de l'Amérique, s'est aussi souvent emparé de ce motif * - depuis Nous avons gagné ce soir, de Robert Wise, à Rocky, de Sylvester Stallone, en passant par Raging Bull, de Martin Scorsese * - pour servir comme sur un plateau de rudes et pathétiques récits de rédemption. A cet égard, dans l'histoire réelle du noble art, il y a peu de trajet aussi édifiant que celui de Jim Braddock.
Devenu professionnel dans les années 1920, ce natif du New Jersey d'origine modeste se fait rapidement une brillante réputation qui lui vaut sur le ring le doux sobriquet de "bulldog de Bergen". Son âge d'or correspond à celui des Etats-Unis, de même que sa chute, une sévère défaite en 1929 qui le laisse détruit, accompagne le krach boursier qui plonge le pays dans la dépression.
Ruiné et évincé du championnat en raison de la médiocrité de ses prestations, Braddock, reconverti en docker, n'a même plus de quoi entretenir sa famille. Pour cet homme qui ne considérait la boxe que comme un moyen de sortir de sa misérable condition et d'élever ses enfants, c'est la catastrophe.
Un hasard va pourtant le ramener sur le ring en 1934, à l'occasion du désistement de l'adversaire d'un poids moyen réputé. Tout le monde voit alors en lui un boxeur âgé et fini, personne ne donne cher de sa peau. Grâce à une fermeté morale extraordinaire, sa victoire dans ce match le propulsera pourtant, au terme d'une série gagnante, jusqu'à la finale de 1935, au cours de laquelle il vient à bout du tenant du titre, Max Baer, colossal adversaire dont le funeste crochet droit a déjà envoyé ad patres deux adversaires.
Surnommé "Cindirella Man" (l'homme Cendrillon, titre original du film) par un chroniqueur sportif de l'époque, Braddock devait finir par inspirer Hollywood. C'est Ron Howard, réalisateur notamment de The Grinch (2000) et Un homme d'exception (2001), qui s'est collé à cette histoire. Son talent n'aura pas été surestimé par une industrie qui ne lui a vraisemblablement rien demandé d'autre que de jouer sur ce velours. Le résultat est à la mesure de ce qu'on en pouvait attendre, enchaînant comme à la parade avec l'aide d'acteurs expérimentés * - Russel Crowe dans le rôle de Braddock, Renée Zellweger dans celui de sa femme, Paul Giamatti dans celui de son entraîneur * - les morceaux de bravoure pugilistiques et mélodramatiques.
Ron Howard a en l'occurrence avancé ses pions sur trois fronts simultanés : les combats (grandeur du héros américain), la famille (sacrifice du père, indéfectible fidélité de l'épouse), et la crise sociale (fatalité d'un arrière-plan). Voilà en somme du travail manufacturé qui continue de fonctionner malgré la vétusté de sa formule. On peut s'en réjouir ou au contraire s'en inquiéter, pour peu qu'on considère que la vraie résurrection est indissociable de la vraie croyance. Et comment ne pas légitimement douter de la profession de foi ressassée par ce film (l'individualisme et la loi du plus fort comme seules chances de survie) à l'heure où le modèle américain connaît la plus grave crise de son histoire ?
Par Jacques Mandelbaum - Le monde
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