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Entretien du Président Tebboune avec L’Opinion

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  • Entretien du Président Tebboune avec L’Opinion

    France-Algérie: Tebboune met en garde contre «l’irréparable»

    Tebboune: «J’ai prévenu le président Macron:“Vous faites une grave erreur!”»




    Le vent s’est levé en cet aprèsmidi d’hiver et de fortes bourrasques balayent le parvis du palais d’El Mouradia, le siège de la présidence sur les hauteurs d’Alger. Un peu à l’image des tensions actuelles entre l’Algérie et la France où les mots, parfois très violents, polluent l’atmosphère et brouillent la vue.

    Plus que partout ailleurs en Afrique, les relations avec l’ex-puissance coloniale ont connu de nombreuses turbulences depuis 1962. Mais la crise des six derniers mois est probablement la plus « grave depuis l’indépendance » comme le suggère l’historien Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire algérienne. Dans les faits, elle a entraîné la quasi-rupture de toute forme de coopération avec Paris après la reconnaissance de la « marocanité » du Sahara occidental par Emmanuel Macron suivie de déclarations hostiles, des deux côtés de la Méditerranée.

    C’est dans ce contexte brûlant que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, élu en 2019 et réélu en 2024, a accepté de recevoir longuement l’Opinion pour un entretien exclusif, réalisé le 30 janvier dans le salon attenant à son bureau.

    La France et l’Algérie sont entrées dans une crise sans précédent depuis six mois. Vous avez utilisé une métaphore – « Je maintiens le cheveu de Mu’awiya » – pour expliquer l’état de quasi-rupture des relations…
    Qu’est-ce que cela signifie ?


    Mu’awiya Ier est le fondateur du puissant empire des Omeyyades et son premier calife au VIIe siècle. C’était un dirigeant très intelligent, prêt à faire beaucoup pour ne pas arriver à la rupture. C’est mon état d’esprit pour ne pas tomber dans une séparation qui deviendrait irréparable. Le climat est délétère, nous perdons du temps avec le président Macron.

    Nous avions beaucoup d’espoirs de dépasser le contentieux mémoriel. C’est pour cela que nous avons créé, à mon initiative, une commission mixte pour écrire cette histoire qui nous fait encore mal. Et pour dépolitiser ce dossier.

    J’ai même reçu deux fois l’historien Benjamin Stora. Il a toute mon estime et réalise un travail sérieux avec ses collègues français et algériens sur la base des différentes archives bien que j’aie déploré que l’on n’aille pas assez au fonds des choses. Nous avions aussi établi une feuille de route ambitieuse après la visite en août 2022 de mon homologue français, suivie de celle Elisabeth Borne, alors Première ministre, une femme compétente connaissant ses dossiers. Mais, plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu. Il y a des déclarations hostiles tous les jours de politiques français comme celles du député de Nice, Eric Ciotti, qui qualifie l’Algérie d’« Etat voyou » ou du petit jeune du Rassemblement national [Jordan Bardella] qui parle de « régime hostile et provocateur ». Et ces personnes aspirent un jour à diriger la France… Personnellement, je distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades et je n’insulterai jamais votre pays.

    Est-ce la reconnaissance par la France de la « marocanité » du Sahara occidental l’été dernier qui a été le déclencheur de cette crise ?

    Nous avons parlé avec le président Macron plus de 2 heures 30 en marge du sommet du G7 à Bari, le 13 juin dernier. Il venait de perdre les élections européennes et avait annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Il pensait – de bonne foi – qu’il pouvait compter sur les voix des Français originaires du Maroc et de l’Algérie pour, à l’issue du scrutin législatif, former une alliance centriste lui permettant de poursuivre sa politique. Il m’a alors annoncé qu’il allait faire un geste pour reconnaître la « marocanité » du Sahara occidental, ce que nous savions déjà. Je l’ai alors prévenu :

    « Vous faites une grave erreur ! Vous n’allez rien gagner et vous allez nous perdre. Et vous oubliez que vous êtes un membre permanent du Conseil de sécurité, donc protecteur de la légalité internationale, alors que le Sahara occidental est un dossier de décolonisation pour l’ONU qui n’a toujours pas été réglé. »

    Que répondez-vous à ceux qui reprochent aux dirigeants et aux médias algériens d’utiliser la France comme une rente mémorielle ?

    Quelle rente mémorielle ? Honorer ses ancêtres, laisser en paix les âmes de nos martyrs… Jusqu’à aujourd’hui, la France commémore encore ses soldats et résistants tombés dans la guerre contre l’Allemagne, ses cinéastes font des films. Il y a encore des contentieux non déclarés avec Berlin bien qu’il n’y ait eu que quatre ans d’occupation et encore, pas sur tout le territoire. Et vous voudriez nous interdire d’effectuer notre propre travail de mémoire ? Ce qui s’est passé chez nous est unique en Afrique. C’est le seul cas de colonisation de peuplement où l’on a amené des Européens par bateau sur un sol étranger pour en faire une terre française, découpée par ordre numérique dans la suite chronologique des départements français. Nos résistants ont été massacrés par centaine de milliers. Cette colonisation fut bien plus sanglante que la conquête des pays d’Afrique subsaharienne et la période des protectorats en Tunisie et au Maroc.

    Marine Le Pen a déclaré qu’« il faut faire avec l’Algérie ce que Trump a fait avec la Colombie » et utiliser tous les moyens de pressions sur votre pays : plus d’octroi de visas, gel des transferts financiers, saisie des biens de personnalités algériennes en France…

    Ce sont des « analphabétises ». Les responsables du RN ne connaissent que l’utilisation de la force. Il y a encore dans l’ADN de ce parti des restes de l’OAS pour laquelle il fallait tout régler par la grenade et les attentats. Et comparaison n’est pas raison : les relations entre les Etats-Unis et la Colombie n’ont rien à voir avec les nôtres. Les Américains n’ont pas colonisé l’Amérique latine. Et Donald Trump cherche à régler une question migratoire. Moi, je m’interroge sur la manière dont Madame Le Pen va s’y prendre si elle parvient au pouvoir : veut-elle une nouvelle rafle du Vel d’Hiv et parquer tous les Algériens avant de les déporter ? L’Algérie est la troisième économie et la deuxième puissance militaire africaine. Nous sommes conciliants, nous allons doucement, nous sommes prêts à dialoguer mais le recours à la force est un non-sens absolu.

    L’administration Trump veut expulser 306 Algériens établis illégalement aux Etats-Unis. Allez-vous les accepter ?

    Nous allons le faire parce que cette demande est légale. Le président américain n’a pas d’arrière-pensée liée à l’immigration algérienne aux Etats-Unis alors que le programme du RN, depuis feu Jean-Marie Le Pen, s’attaque systématiquement à l’islam et à l’immigration, avec comme bouc émissaire l’Algérie.

    L’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo demande la suppression de l’aide au développement française à l’Algérie… Cela relève d’une profonde méconnaissance de l’Algérie. C’est de l’ordre de 20 à 30 millions par an. Le budget de l’Etat algérien est de 130 milliards de dollars et nous n’avons pas de dette extérieure. Nous finançons chaque année 6 000 bourses africaines pour venir étudier chez nous, une route de plus d’un milliard de dollars entre notre pays et la Mauritanie et venons d’effacer 1,4 milliard de dette à douze pays africains. Nous n’avons pas besoin de cet argent qui sert avant tout les intérêts d’influence extérieure de la France.

    Beaucoup de Français se sont émus que l’Algérie n’accepte pas le renvoi de l’influenceur algérien « Doualemn » qui a appelé sur TikTok a infligé une sévère correction à un opposant algérien France. Le comprenez-vous ?

    Je ne veux pas imposer à la France des Algériens en situation irrégulière. Nous avons d’ailleurs accordé 1 800 laissez-passer consulaires l’année dernière. Mais il faut respecter les procédures légales. Bruno Retailleau, [le ministre de l’Intérieur], a parlé de l’Algérie comme d’un « pays qui cherche à humilier la France » : il a voulu faire un coup politique en forçant son expulsion. Il vient d’être retoqué par la justice française qui n’a pas justifié l’urgence absolue de sa mesure d’expulsion. Gérald Darmanin, son prédécesseur à ce poste, avait aussi débuté son ministère en cherchant à nous forcer la main, puis il est venu à Alger et, in fine, nous avons trouvé le bon modus operandi. Nous aimerions aussi que la France accède à nos demandes d’extradition comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne.

    Or, curieusement, nous constatons que Paris donne la nationalité ou le droit d’asile à des personnalités qui ont commis des crimes économiques ou qui se livrent à de la subversion sur le territoire français. Certains, d’après nos informations, ont même été recrutés par vos services comme informateurs.

    La France vous adresse environ 10 000 demandes de laissez-passer consulaires par an. Confirmez-vous ce chiffre ?

    Chaque nouveau ministre français de l’Intérieur donne de nouveaux chiffres. Beaucoup de clandestins se font passer pour des Algériens. Ils déchirent leurs papiers en arrivant en France. Il y a peu d’entrées illégales, la plupart de mes compatriotes arrivent en France avec des visas pour étudier ou exercer comme médecins, avocats ou ingénieurs, sans que cela pose de problème aux autorités.

    Plusieurs politiques français exigent la dénonciation des accords de 1968. Est-ce un problème pour vous ?

    Pour moi, c’est une question de principe. Je ne peux pas marcher avec toutes les lubies. Pourquoi annuler ce texte qui a été révisé en 1985, 1994 et 2001 ? Ces accords étaient historiquement favorables à la France qui avait besoin de main-d’œuvre. Depuis 1986, les Algériens ont besoin de visas, ce qui annule de fait la libre circulation des personnes telle qu’elle est prévue dans les accords d’Evian. Ils sont donc soumis au règlement de l’espace Schengen. Certains politiciens prennent le prétexte de la remise en cause des accords pour s’attaquer à ces accords d’Evian qui ont régi nos relations à la fin de la guerre. Ces accords de 1968 sont une coquille vide qui permet le ralliement de tous les extrémistes comme du temps de Pierre Poujade.

    Des comités de soutien se montent en France pour demander la libération de l’écrivain binational Boualem Sansal. Emmanuel Macron a même évoqué une Algérie « qui entre dans une histoire qui le déshonore ». Comment les propos d’un écrivain de 75 ans peuvent-ils être considérés comme une menace pour la sécurité nationale d’un pays souverain doté de la deuxième armée du continent ?

    Boualem Sansal n’est pas un problème algérien. C’est un problème pour ceux qui l’ont créé. Jusqu’à présent, il n’a pas livré tous ses secrets. C’est une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l’Algérie. Boualem Sansal est allé dîner chez Xavier Driencourt, l’ancien ambassadeur de France à Alger, juste avant son départ à Alger. Ce dernier est lui-même proche de Bruno Retailleau qu’il devait revoir à son retour. D’autres cas de binationaux n’ont pas soulevé autant de solidarité. Et enfin, Sansal n’est français que depuis cinq mois…

    En cela, il a les mêmes droits que les autres ressortissants français, notamment en matière de visite consulaire en prison...

    Boualem Sansal est d’abord algérien depuis soixante-quatorze ans. Il a eu un poste de direction au ministère de l’Industrie. C’est un retraité algérien. Le Parlement européen a adopté une résolution pour sa libération. Mais les parlements panafricain, arabe et islamique se sont montrés solidaires avec l’Algérie.

    Ses avocats réclament l’accès à leur client et les diplomates français veulent assurer sa protection consulaire. Comment va-t-il ?

    Il est sous mandat de dépôt. C’est la loi algérienne. Il a eu un check-up complet à l’hôpital, il est pris en charge par des médecins et sera jugé dans le temps judiciaire imparti. Il peut téléphoner régulièrement à sa femme et à sa fille.

    Mais, tout de même, l’homme est vieux et malade. Pourriez-vous prendre des mesures de grâce à titre humanitaire ?

    Je ne peux présager de rien.

    Le journal Opinion et d’autres médias ont révélé qu’il y avait des factures non payées dans les hôpitaux français. Qu’en est-il ?

    Cela fait trois ans que l’on attend une réunion avec les hôpitaux de Paris pour lever ce contentieux qu’on estime à 2,5 millions d’euros, bien loin des chiffres avancés dans la presse française. D’ailleurs, nous avons pris la résolution de ne plus envoyer nos malades en France. Ils vont dans d’autres pays européens, comme l’Italie, la Belgique ou encore la Turquie. C’est le résultat de toutes ces tracasseries que nous subissons. L’Algérie a toujours payé ses dettes, mais nous ne sommes pas prêts à honorer n’importe quelle facture. Il faut que l’accueil et la prise en charge soient justifiés.
    Dernière modification par icosium, 03 février 2025, 17h16.
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  • #2
    Autre dossier, celui de l’influence de l’Algérie à la Grande Mosquée de Paris. Y a-t-il toujours des financements algériens pour la GMP ?

    L’Etat algérien n’a pas voulu laisser des associations douteuses faire de l’entrisme à la Grande Mosquée et a toujours pris en charge son entretien. Lorsque j’étais ministre de la Communication et de la Culture, j’ai instauré ces aides. Elles servent notamment à rénover les bâtiments. La France officielle n’a jamais fait d’objection et se rend régulièrement aux invitations du recteur. La Grande mosquée n’est pas une officine. Le recteur actuel, Chems-Eddine Hafiz, a été choisi de manière concertée avec son prédécesseur, Dalil Boubakeur, et l’Etat français. Je l’ai reçu après sa nomination.

    L’ex-ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, était étonné de cette nomination à l’époque. Il trouvait cela incongru, pensant que le nouveau recteur était anti algérien car il était binational.

    Craignez-vous un changement à la tête de la Grande Mosquée ?

    Le climat actuel est malsain. Peut-être d’autres pays arabes sont en train de jouer avec le feu en voulant affaiblir le recteur actuel avec la complicité de Bruno Retailleau qui veut lancer des enquêtes sur ses biens, pour le remplacer à terme.

    Pourquoi avoir accordé le monopole de la certification des produits halal à cette institution ?

    D’autres se prévalaient de certifier les produits halal, sans le faire, pour les exporter sur notre territoire. On a demandé au recteur, qui est un honnête homme, d’assurer la prise en charge de cette certification par son institution.

    Jean-Noël Barrot, le patron du Quai d’Orsay, se propose de venir à Alger. L’étendue de toutes ces polémiques n’exigent-elles pas pour les deux pays de se reparler rapidement ?

    Je suis totalement d’accord avec vous. Encore faut-il que le président français, les intellectuels, les partisans de la relation puissent faire entendre leurs voix.

    Voulez-vous dire par là que vous êtes disposé à reprendre le dialogue à condition qu’il y ait des déclarations politiques, disons... « fortes » ?

    Tout à fait. Ce n’est pas à moi de les faire. Pour moi, la République française, c’est d’abord son président. Il y a des intellectuels et des hommes politiques que nous respectons en France comme Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin, Ségolène Royal et Dominique de Villepin, qui a bonne presse dans tout le monde arabe, parce qu’il représente une certaine France qui avait son poids.

    Il faut aussi qu’ils puissent s’exprimer. Et ne pas laisser ceux qui se disent journalistes leur couper la parole et les humilier, particulièrement dans les médias de Vincent Bolloré dont la mission quotidienne est de détruire l’image de l’Algérie. Nous n’avons aucun problème avec les autres médias, qu’ils soient du secteur public ou privé.

    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, propose de renouer le dialogue autour des questions de sécurité au Sahel et de lutte contre le terrorisme au Proche-Orient avec la perspective du retour des jihadistes franco-algériens de Syrie…

    Nous ne reculerons jamais face aux terroristes, qu’ils viennent de Syrie ou d’ailleurs. Mais il appartient à la France de traiter les cas des jihadistes qui se sont radicalisés sur son territoire et sont partis faire le jihad au Levant.

    Nous, nous nous occupons des combattants qui se sont radicalisés en Algérie. D’ailleurs, nous nous étions mis d’accord à une époque sur cette répartition avec le ministère français de l’Intérieur tout en coopérant étroitement en matière de renseignement.

    La question des réparations relatives aux essais nucléaires et à l’utilisation d’armes chimiques par la France peut-elle être un autre sujet pour la reprise de coopération ?

    C’est indispensable. Le dossier de la décontamination des sites d’essais nucléaires est obligatoire sur les plans humain, moral, politique et militaire. Nous pouvions le faire avec les Américains, les Russes, les Indonésiens, les Chinois. Nous estimons que l’Algérie doit le faire avec la France qui doit nous dire avec précision les périmètres où ces essais ont été réalisés et où les matériaux sont enterrés. Il y a aussi la question des armes chimiques utilisées à Oued Namous. J’ai commencé ma carrière de fonctionnaire à Béchar, à l’ouest du pays, au tout début des années 1970. Pratiquement toutes les semaines, nous avions des plaintes d’éleveurs relatives à la mort de leurs bêtes. Il ne faut pas mettre la poussière sous le tapis et régler définitivement ces contentieux.

    Nicolas Lerner, patron de la DGSE, était à Alger le 13 janvier. Le but de cette visite était-il de renouer le dialogue ou de régler le contentieux lié à l’affaire Aïssaoui Mohamed Amine alias « Abou Rayan », un ex-jihadiste algérien que la France aurait voulu utiliser pour soi-disant comploter contre l’Algérie ou le Niger ?

    Il a demandé à être reçu. Nous avons accepté car nous avions confiance en lui quand il dirigeait la DGSI (NDLR : avant sa nomination à la DGSE). L’affaire « Abou Rayan » est un épiphénomène. Elle n’est pas de nature à faire l’objet d’un contentieux entre deux puissances, l’une européenne, l’autre africaine. Cela a fait la une des journaux en Algérie…

    « Abou Rayan » est un repenti qui nous a informés de la démarche de recrutement français et de ses rencontres à l’ambassade de France à Alger par un responsable de la DGSE. La presse a divulgué cette histoire à un moment où les relations sont à un point critique.

    N’est-ce pas le rôle des agences de renseignement d’infiltrer les groupes terroristes ?

    Certes, mais la France a essayé de le recruter sur notre sol sans nous prévenir. Nous avons été vigilants comme la France l’est sur son territoire.

    Historiquement, il y avait des bons rapports entre le renseignement intérieur français et les services algériens. Qu’en est-il aujourd’hui ?

    La DGSI est aujourd’hui sous la tutelle du ministre l’Intérieur. Tout ce qui est « Retailleau » est douteux compte tenu de ses déclarations hostiles et incendiaires envers notre pays. Il n’y a donc plus de coopération, à l’inverse de la DGSE [NDLR : sous la tutelle du ministère des Armées) qui a su garder ses distances.

    L’évolution politique et géopolitique du monde (poussée des populistes, retour des conflits, guerre commerciale Chine-Etats-Unis) appelle-t-elle une évolution de la diplomatie de l’Algérie ?

    De notre indépendance à ce jour, nous avons toujours eu deux axes fondamentaux en politique étrangère. D’abord le non-alignement. Ces derniers jours, nous avons accueilli à Alger des membres du gouvernement russe dans le cadre de notre commission mixte, eu des échanges sécuritaires et diplomatiques au plus haut niveau avec les Etats-Unis, reçu une délégation de l’Otan. Nous avons d’excellentes relations avec tous les pays méditerranéens qui investissent et commercent avec nous, et vice versa. Nous sommes une force stabilisatrice en Afrique. Alors, quand certains politiques français disent que l’Algérie est isolée, cela nous fait bien rire. Le deuxième axe est celui de la non-ingérence dans affaires intérieures des autres pays. Ce qui explique que nous rejetons aussi toutes les tentatives de vassalisation de notre pays. Et je n’ai pas de complexe à le dire aux grandes puissances.

    Quelle est la relation que vous souhaitez avoir avec les Etats-Unis sous la présidence Donald Trump ?

    Nos relations sont restées bonnes avec tous les différents présidents américains, qu’ils soient démocrates ou républicains. C’était déjà le cas lors du premier mandat de Donald Trump. Lorsque j’ai été élu en 2019, il m’a envoyé une lettre pour me féliciter quelques heures après les résultats, quand le président Macron a mis quatre jours pour «prendre acte » de mon élection. Nous n’oublierons jamais, non plus, que les Etats-Unis ont introduit la question algérienne à l’ONU. Ils accueillent aussi nos meilleurs chercheurs. C’est le seul pays qui a une ville du nom de notre héros national, l’émir Abdel Kader. Nos plus grands projets sous les présidents Boumediene, Chadli et Bouteflika ont été réalisés avec les Américains, dans les hydrocarbures et ailleurs.

    Un dossier risque toute de même d’être source de tension, celui de Gaza, que Donald Trump dit vouloir «nettoyer » de sa population…

    L’expression est malheureuse mais, dans son esprit, il ne s’agit pas de la population palestinienne qui a toujours eu des soutiens en Europe, dans le monde arabe, en Afrique… L’OLP est re présentée à l’Unesco. Nous avons réussi à faire reconnaître la Palestine par 143 Etats de l’ONU comme membre à part entière. On ne va pas faire table rase de tout ce qui a été accompli.

    Seriez-vous prêt à normaliser vos relations avec Israël si la relance du processus de paix aboutit au final à la création d’un Etat palestinien ?

    Bien sûr, le jour même où il y aura un Etat palestinien. Ça va dans le sens de l’histoire. Mes prédécesseurs, les présidents Chadli et Bouteflika, que Dieu ait leurs âmes, avaient déjà expliqué qu’ils n’avaient aucun problème avec Israël.

    Notre seule préoccupation, c’est la création de l’Etat palestinien.

    Les autorités algériennes ont récemment ordonné la confiscation du livre L’Algérie juive de Hédia Bensahli. Y a-t-il un problème avec l’histoire juive de l’Algérie ?

    Non, c’est de l’ordre de la polémique. L’Algérie a accueilli plusieurs communautés et religions durant les derniers millénaires, y compris les juifs qui font partie intégrante de l’histoire du pays.

    Quelle est votre lecture des événements en cours en Syrie ?

    Je vais vous faire un aveu. J’ai voulu pour le sommet de la Ligue arabe à Alger réintroduire la Syrie au sein de l’instance. Deux pays s’y sont opposés alors qu’ils ont invité le président Bachar el Assad au sommet suivant à Riyad. Il n’y a pas toujours de solidarités dans le monde oriental. Pour le reste, nous avons toujours parlé à l’ex-président syrien tout en étant ferme avec lui. Nous n’avons jamais accepté les massacres contre son peuple. Avant sa chute, je lui ai envoyé un émissaire. L’Algérie se proposait, avec l’aval de l’ONU, de servir d’intermédiaire pour qu’il discute avec son opposition. Cela n’a pas abouti. La suite, nous la connaissons.

    Aux Nations unies, Alger a plaidé pour le respect de l’intégrité territoriale des Etats lors des premières résolutions sur l’Ukraine sans condamner la Russie par la suite…

    C’est assez simple. L’Algérie est entière. Elle a du mal à comprendre le double standard. Il faudrait condamner l’intervention en Ukraine, mais pas l’annexion du Golan ou du Sahara occidental... Quand je suis allé voir Vladimir Poutine en Russie en juin 2023, Emmanuel Macron m’a dit de voir si je ne pouvais tenter quelque chose pour la paix. Le président russe m’a aussi donné son feu vert. Il était prêt à dialoguer, mais Volodymyr Zelensky n’a pas répondu.

    La Chine semble avoir des investissements beaucoup plus raisonnés qu’il y a une ou deux décennies en Afrique. Est-ce le cas en Algérie ?

    C’est exact. L’Algérie est aussi en train de faire ses propres investissements et a ouvert son économie à d’autres investisseurs étrangers dont l’arrivée est facilitée par la nouvelle loi sur l’investissement. Nous avons déposé presque 11 000 projets au niveau de l’Agence nationale de promotion d’investissements. Les Chinois s’intéressent à de nombreux secteurs d’activité : des technologies de pointe à l’électronique en passant par le numérique, les batteries au lithium puisqu’on dispose de cette matière première. Ils sont venus au début pour construire des logements au grand dam des groupes français comme Bouygues qui lorgnaient le marché de la Grande Mosquée d’Alger. Les Chinois ont proposé les meilleures offres, les délais les plus courts. Nous sommes satisfaits de leurs prestations. Et sur le plan politique, nous avons une longue amitié. Tous les responsables chinois reconnaissent la bataille qu’a menée l’Algérie pour ramener la Chine populaire comme membre de l’ONU et de son conseil de sécurité.

    De son côté, Pékin a été le premier pays à soutenir la guerre de libération du FLN et à recevoir le gouvernement provisoire de la République algérienne. Et c’est encore eux, avec l’Indonésie, qui nous ont introduits à la conférence des non-alignés à Bandung.

    Pascal Airault (envoyé spécial à Alger)
    L'Opinion
    Dernière modification par icosium, 03 février 2025, 22h42.
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

    Commentaire


    • #3
      Nous allons le faire parce que cette demande est légale. Le président américain n’a pas d’arrière-pensée liée à l’immigration algérienne aux Etats-Unis alors que le programme du RN, depuis feu Jean-Marie Le Pen, s’attaque systématiquement à l’islam et à l’immigration, avec comme bouc émissaire l’Algérie.
      Espérons qu’il gardera la même approche quand Trump se permettra de faire un petit geste pour le sahara-occidental marocain.

      Autant dire,

      Qu’il lui faudra une Gymnastique très costaud pour qu’il ne puisse se casser des os et des vertèbres.

      Conseillez lui de pratiquer le yoga dès a présent

      Commentaire


      • #4
        Tebboune à Macron lors du sommet du G7 à Bari: « Et vous oubliez que vous êtes un membre permanent du Conseil de sécurité, donc protecteur de la légalité internationale, alors que le Sahara occidental est un dossier de décolonisation pour l’ONU qui n’a toujours pas été réglé. »
        Pourquoi il n'a pas dit la même chose à Trump, lui aussi membre permanent du Conseil de sécurité, lorsque ce dernier, a lui aussi reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ?

        Tebboune se la joue brave et courageux en présence de Macron mais fait dans son froc dès qu'il s'agit de Trump.

        Trouillard va !

        Commentaire


        • #5
          Une interview magistrale, empreinte de sagesse et de discernement. Il y a un grand écart entre la réalité et la propagande des médias de Bolloré

          Le président Tebboune répond avec une grande élégance à Macron :

          "Je distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades, et je n’insulterai jamais votre pays."

          Tebboune nous apporte également de nouveaux éclaircissements sur l’arrestation de Boualem Sansal :

          "C’est une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l’Algérie. Boualem Sansal est allé dîner chez Xavier Driencourt, l’ancien ambassadeur de France à Alger, juste avant son départ pour Alger. Ce dernier est lui-même proche de Bruno Retailleau, qu’il devait revoir à son retour."

          Par ailleurs, il confirme ce que nous avions dit sur les véritables raisons de l’intervention du patron de la DGSE, Nicolas Lerne : l’affaire de l'ex-terroriste « Abou Rayan »
          Dernière modification par icosium, 03 février 2025, 17h21.
          "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

          Commentaire


          • #6

            Un dossier risque toute de même d’être source de tension, celui de Gaza, que Donald Trump dit vouloir «nettoyer » de sa population…

            L’expression est malheureuse mais, dans son esprit, il ne s’agit pas de la population palestinienne qui a toujours eu des soutiens en Europe, dans le monde arabe, en Afrique… L’OLP est re présentée à l’Unesco. Nous avons réussi à faire reconnaître la Palestine par 143 Etats de l’ONU comme membre à part entière. On ne va pas faire table rase de tout ce qui a été accompli.
            c'est une des réponses les plus faibles. Tebboune a botté en touche ici.
            ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

            Commentaire


            • #7
              Tebboune a très bien répondu sur l'affaire de l'expulsion de influenceur algérien « Doualemn ». En plein dans le mille :

              "Nous aimerions aussi que la France accède à nos demandes d’extradition comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne. Or, curieusement, nous constatons que Paris donne la nationalité ou le droit d’asile à des personnalités qui ont commis des crimes économiques ou qui se livrent à de la subversion sur le territoire français. Certains, d’après nos informations, ont même été recrutés par vos services comme informateurs"
              "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

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              • #8
                Suite et fin de l'interview de l'Opinion sur le Sahel, le Maroc, l'Italie ...

                Le retour des coups d’Etat au Sahel représente-t-il une menace ?

                C’est malheureux de le dire, mais c’était prévisible. Les Etats du Sahel, comme beaucoup d’autres pays africains, n’ont pas réussi à construire des institutions solides et plus résilientes.

                La junte malienne au pouvoir vous accuse, comme la France, de soutenir des groupes terroristes au nord de son territoire ?

                C’est aberrant. Nous avons permis la conclusion de l’Accord de paix d’Alger que le pouvoir malien a dénoncé l’année dernière en expliquant qu’il s’agissait d’une ingérence étrangère. Nous avions même un plan de développement pour le nord Mali que nous étions prêts à financer à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars. Nous avons une importante communauté touareg en partage et avons toujours été disponibles pour rassembler les signataires de cet accord, car il n’y a pas de solution uniquement sécuritaire. L’Algérie ne cherche pas à administrer le Mali que nous considérons comme un pays frère pour lequel notre main sera toujours tendue.

                La présence de mercenaires à votre frontière sud vous gêne-t-elle ?

                Nous avons seulement du mal à accepter la présence de groupes paramilitaires comme Wagner à notre frontière. Nous l’avons d’ailleurs dit à nos amis russes.

                Vous hébergez l’imam Dicko, une figure religieuse malienne, perçue comme une menace pour le pouvoir…

                L’imam Dicko est un sage. Lorsqu’il s’est installé en Algérie, il a naturellement rejoint le conseil de la Grande mosquée d’Alger qui prône un islam du juste milieu.

                L’Algérie soutient économiquement la Tunisie. Etes-vous inquiet par le recul des droits politiques ?

                Pas du tout. La révolution du Jasmin, qui a abouti à la mise en place d’un régime parlementaire, a bloqué toutes les initiatives de Kaïs Saïed qui a remis les pendules à l’heure en restaurant le régime présidentiel qu’a connu la Tunisie depuis son indépendance. Mon frère, le président tunisien, est un universitaire reconnu, populaire, qui continue à aller faire ses courses au marché. Contrairement aux critiques, la Tunisie n’a pas de sérieux problèmes en dehors d’un endettement et d’une croissance faible. Nous l’aidons autant que l’on peut parce que c’est un excellent voisin qui a subi les bombardements de l’aviation coloniale à cause de son soutien à la guerre d’indépendance algérienne. C’est un pays dont la population est très instruite, fière de ses traditions. Il mérite d’être soutenu, le temps de passer cette conjoncture difficile.

                Alger appuie de manière inconditionnelle la République arabe sahraouie démocratique (RASD) mais celle-ci perd régulièrement des soutiens internationaux.

                Ne redoutez-vous pas que tous les Etats finissent par reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ?

                Rien n’est immuable. L’indépendance de l’Algérie a été obtenue après cent trente ans de combat. La RASD est un membre de notre organisation panafricaine, l’OUA devenue l’UA. La Cour internationale de Justice a dit qu’il n’y avait aucun lien de tutelle entre le Sahara occidental et le Maroc, si ce n’est des relations économiques. La justice européenne reconnaît progressivement les droits des Sahraouis. Ces derniers réclament des armes que nous nous préservons de leur donner pour le moment. Le roi Hassan II voulait régler le problème du Sahara occidental juste avant sa mort, en juillet 1999. Il avait d’ailleurs confié au président congolais, Denis SassouNguesso : « Je ne laisserai pas cet héritage à mes enfants ! ». Mais Mohammed VI ne l’a pas suivi, hélas...

                La rupture des relations avec le Maroc est-elle durable ?

                Je l’ai expliqué à tous les présidents à qui j’ai eu l’occasion d’en parler. Nous sommes malheureusement dans la réaction avec notre voisin. C’est presque un jeu d’échecs où nous sommes contraints de répondre à des actes que nous jugeons hostiles. Le Maroc a été le premier à vouloir porter atteinte à l’intégrité de l’Algérie avec son agression en 1963, neuf mois après notre indépendance, une agression qui a fait 850 martyrs. Il a toujours eu des visées expansionnistes, pour preuve, il n’a reconnu la Mauritanie qu’en 1972, soit douze ans après son indépendance. C’est encore les autorités Marocains qui ont imposé le visa aux ressortissants algériens en 1994 après les attentats de Marrakech. Nous leur avons récemment interdit le survol de notre espace aérien parce qu’ils réalisent des exercices militaires conjoints avec l’armée israélienne à notre frontière, ce qui est contraire à la politique de bon voisinage que nous avons toujours essayé de maintenir. Nous devrons mettre un terme à cette situation un jour. Le peuple marocain est un peuple frère pour lequel nous ne souhaitons que le meilleur.

                L’Algérie semble vivre une lune de miel avec l’Italie…

                Contrairement à l’extrême droite française, nous avons d’excellentes relations avec la droite radicale italienne, d’autant que nous n’avons aucun contentieux, ni mémoriel, ni autre. L’Italie a toujours été un partenaire très fiable. Et l’homme politique Enrico Mattei, fondateur d’ENI [le géant italien du pétrole et du gaz], a été longtemps un précieux conseiller pour développer notre potentiel en hydrocarbures. Il a d’ailleurs été tué pour ses raisons. Pendant la décennie noire [1992-2002], seul Alitalia continuait à se poser à Alger quand François Mitterrand avait demandé à son pays et à ses partenaires européens de suspendre leurs vols. Neuf matelots italiens ont été égorgés durant cette période et, malgré tout, Rome nous a ouvert une ligne de crédit de 13milliards de dollars. Donc, nos amis italiens sont de bonne foi. On s’aide réciproquement et l’Italie renforce ses positions économiques chaque année. Ce fut le cas sous Mario Draghi ; ça l’est aujourd’hui avec Giorgia Meloni. La présidente du Conseil est très sympathique, connaît ses dossiers et défend son pays, toutes griffes dehors. Elle a créé le fonds Mattei pour l’Afrique dont nous sommes le principal contributeur sur le continent. Son siège est à Alger.

                Vous recevez actuellement les principaux responsables des formations politiques du pays. Quelles sont les évolutions politiques et institutionnelles à attendre lors de ce second mandat ?

                Ce second mandat est celui du parachèvement des grands chantiers lancés depuis 2020. Nous sommes passés par des phases difficiles —la décennie noire, la fin de mandat du président Bouteflika suivie du hirak – qui auraient pu détruire le pays. A mon arrivée, il a fallu reconstruire les institutions dans un laps de temps très court.

                La crise sanitaire a ajouté son lot de difficultés. Malgré cela, nous avons tenu nos engagements et avons révisé la Constitution. Je reçois effectivement les différentes formations politiques. Nous allons trouver un consensus pour réformer la loi sur les partis, le système électoral, les codes régissant les communes et les wilayas. Nous allons aussi renforcer l’économie de ces régions en créant une banque des collectivités locales.

                Et sur le plan économique ?

                Si Dieu le permet, peut-être dans deux ans maximum, l’Algérie sera un pays émergent du niveau des pays du Sud de l’Europe avec un PIB de plus de 400 milliards de dollars. Début 2027 tout au plus, nous aurons achevé la construction de notre programme de 3,5 millions de logements – deux millions sont déjà livrés –, nous en aurons aussi terminé avec la crise de l’eau et nous aurons réduit l’importation de matières premières pour nos usines. Notre objectif est de fabriquer le maximum de produits sur place.

                Nous allons parmi les plus grands pays exportateurs de phosphates et dérivés. Nous allons aussi développer l’énergie solaire et la production d’hydrogène vert, une nouvelle ressource qui renforcera l’attractivité industrielle de l’Algérie.

                Cela nous permettra aussi d’augmenter notre capacité à fournir de l’énergie à l’Europe. Nous renforçons enfin la sécurité alimentaire et mobilisons davantage de ressources hydriques avec notre programme d’usine de dessalement et de jonctions des grands barrages.

                Pourquoi appelez-vous à la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne, entré en vigueur en 2005 ?

                Notre ambition exportatrice s’affirme. En 2005, nous n’avions guère de production en dehors des hydrocarbures. Aujourd’hui, nous avons une production industrielle nationale.

                Tout l’électroménager est algérien. Notre agriculture génère, selon la FAO [l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture], 37 milliards de dollars par an. On exporte des produits maraîchers en Tunisie, en Mauritanie et au Moyen-Orient. Il faut réviser l’accord pour que nos produits agricoles et notre acier accèdent au marché européen dans des conditions préférentielles.

                Quel héritage souhaitez-vous laisser à l’Algérie au terme de votre second et dernier mandat ?

                Je n’ai pas l’intention de m’éterniser au pouvoir. Je respecterai la Constitution [qui limite à deux mandats les mandats présidentiels]. Je compte laisser des infrastructures nouvelles, de grands chantiers et une réforme du système politique. Même si je n’ai pas tout réussi, j’aurais eu le mérite de montrer aux Algériens que cela était possible. La voie sera tracée. Ce sera aux générations futures de parachever le travail.

                Pascal Airault (envoyé spécial à Alger)
                L'Opinion
                Dernière modification par icosium, 03 février 2025, 21h07.
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                • #9
                  Je distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades, et je n’insulterai jamais votre pays
                  Justement,

                  C’est bien là le bât qui blesse ,

                  Le régime n’arrête pas d’insulter la France,

                  Au travers de ses médias et de ses portes paroles

                  Et

                  C’est pour cela que c’est du pain béni pour l’extrême droite qui a le vent en poupe

                  ou la France de l’opinion publique même à gauche commence en avoir assez

                  Commentaire


                  • #10
                    Envoyé par Tebboune
                    Nous allons le faire parce que cette demande est légale. Le président américain n’a pas d’arrière-pensée liée à l’immigration algérienne aux Etats-Unis alors que le programme du RN, depuis feu Jean-Marie Le Pen, s’attaque systématiquement à l’islam et à l’immigration, avec comme bouc émissaire l’Algérie.
                    Remarquez l'incroyable débilité du mafieux Tebboune : Si débile qu'il avoue publiquement qu'il refuse d'accueillir les clandestins algériens de France pour des raisons purement politiciennes. Concrètement, le mafieux Tebboune donne ainsi raison aux ministres français qui affirment que Tebboune refuse d'accueillir les clandestins algériens pour humilier la France.

                    La débilité du mafieux Tebboune est d'autant plus stupéfiante que le monde entier sait que le violeur arnaqueur Trump est un raciste xénophobe et islamophobe qui a été littéralement élu en 2016 et en 2024 grâce à ses discours anti-immigration et anti-musulmans. Cheikh Tebboune est si débile qu'il ne se rend pas compte que le déchet dépravé Trump est littéralement devenu le parrain d'Eric Zemmour, Marine Le Pen et de toutes les autres extrêmees droites du monde!

                    Cheikh Tebboune a-t-il oublié que le violeur arnaqueur Trump est littéralement le premier dirigeant d'un pays au monde à avoir exigé publiquement l'interdiction des Musulmans dans son pays (voir vidéo)?

                    A l'évidence, le mafieux Tebboune considère qu'il peut humilier Macron mais pas Trump qu'il semble admirer et qu'il ne veut pas provoquer de peur de voir le déchet Trump imposer des sanctions américaines contre l'Algérie!

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