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Route Algérie-Espagne : que faire quand l'un de vos proches a disparu en mer ?

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  • Route Algérie-Espagne : que faire quand l'un de vos proches a disparu en mer ?


    Chaque année, des milliers d'Algériens tentent de traverser la Méditerranée pour atteindre l'Espagne (image d'illustration). Crédit : FlickrCC
    Chaque année, des milliers d'Algériens tentent de traverser la Méditerranée pour atteindre l'Espagne (image d'illustration). Crédit : FlickrCC
    MIGRANTSMER MÉDITERRANÉEHARRAGASNAUFRAGE

    Publié le : 11/08/2023
    Par Marlène Panara
    Chaque année, de nombreuses familles perdent la trace de l'un des leurs sur le trajet en mer Méditerranée qui relie le littoral algérien aux côtes espagnoles. À ce silence insupportable s'ajoute l'impuissance de ne savoir quoi faire pour le retrouver. InfoMigrants décrypte la marche à suivre.

    Jusqu'à ce premier jour de l'année 2023, Abdallah connaissait "de loin" le phénomène des harragas, ces "brûleurs de frontières" qui quittent l’Algérie à bord de petits bateaux à moteur pour l’Espagne. "Depuis tout petit, j’entends dire que des gens prennent la mer, mais ma famille n’avait jamais été concernée", confie le jeune homme qui habite près de Paris, en France.

    Le 1er janvier, il reçoit pourtant un message sur son téléphone. Les parents de son cousin Oussama, 24 ans, lui demandent d’aller, pour eux, en Espagne, chercher leur fils. "J’ai dû faire face à la nouvelle de sa disparition, et en même temps, réagir le plus vite possible. Là, je suis rentré dans un monde que je ne connaissais pas : celui de la recherche de personne disparue".



    Oussama (à gauche) avec un ami, quelques mois avant son départ depuis Mostaganem. Crédit : DR
    Oussama (à gauche) avec un ami, quelques mois avant son départ depuis Mostaganem. Crédit : DR


    Chaque année, des milliers de personnes prennent la route maritime dangereuse Algérie-Espagne empruntée par Oussama, à la recherche d’une vie meilleure. Dans cette zone où peu de moyens sont engagés pour rechercher les migrants, "de nombreux bateaux disparaissent sans laisser de trace, laissant les familles dans une situation d'incertitude", affirme l’association espagnole Caminando Fronteras dans son rapport "Murs de l’indifférence, la route algérienne en Méditerranée occidentale" consacré à ces traversées.

    En 2022, au moins 464 personnes y sont mortes dans 43 naufrages, contre 191 en 2021, d’après l’ONG. Et entre 2018 et 2022, cette traversée en mer Méditerranée a fait au total 1 583 victimes.

    Pour leurs familles, retrouver leurs corps et connaître les circonstances de leurs disparitions devient alors une véritable quête. InfoMigrants fait le point sur les étapes à suivre.

    1/Réunir des informations
    La toute première chose à faire lorsque vous cherchez un proche disparu est de récolter le maximum d’informations sur cette personne, conseille le "guide pour la recherche des personnes disparues à la frontière" de l’ONG espagnole. À savoir :

    Ses données personnelles et formelles : nom complet, date et lieu de naissance, âge, nationalité et un document d’identité si possible. Joindre également une ou plusieurs photos récentes.

    Des informations de la dernière prise de contact : point de départ et point d’arrivée visé, combien de personnes étaient dans le bateau avec la personne recherchée, savoir si son téléphone était le sien ou celui d’un autre passager.

    Des données physiques précises sur la personne : taille, poids, couleur des cheveux et des yeux, un signe particulier (tatouage, piercing, cicatrices, grains de beauté). Si vous les connaissez, une description précise des vêtements que portaient votre proche le jour de son départ, et/ou ses bijoux et chaussures.

    "Il est très important aussi de prendre contact avec les familles des autres passagers, conseille Abdallah. Une personne peut avoir des informations que l’on n’a pas, avoir reçu un appel juste avant le départ. Ce sont des informations précieuses qui seront très utiles pour la suite".

    2/Porter plainte dans le pays d’origine
    "Il faut TOUJOURS porter plainte pour faire constat de la disparition d’une personne. Cette démarche est indispensable afin d’initier les recherches", insiste Caminando Fronteras dans son guide. "L’État d’origine de la personne disparue est tenu de contacter le pays où elle a été vue pour la dernière fois ou encore celui où elle est supposée se trouver".

    Ainsi, si votre plainte concerne la disparition d’un ressortissant algérien, la police algérienne doit contacter l’Espagne pour entamer des recherches.

    Qui doit porter plainte ? Toute personne, qu’elle soit de la famille ou un ami du proche disparu. Vous devrez fournir votre pièce d’identité. "On peut aussi vous demander des documents prouvant votre lien avec la personne disparue. Si vous l’avez, c’est bien, mais ce N’EST PAS OBLIGATOIRE", souligne Caminando Fronteras.

    Où déposer plainte ? Auprès de n’importe quel service de police (un commissariat par exemple) ou auprès d’un tribunal (pour les États où la loi le permet), dans n’importe quel pays – d’origine, de transit et de destination éventuelle. Par exemple, si vous êtes en Tunisie, et que votre frère a pris la mer depuis les côtes algériennes, vous pouvez porter plainte dans un commissariat tunisien. Vous n’êtes pas obligé de vous déplacer là où vous pensez que votre proche a disparu.

    Pour les ressortissants algériens, vous avez aussi le droit de signaler la disparition d’un proche auprès du consulat espagnol en Algérie, si vous pensez que la disparition s’est produite dans les eaux espagnoles.



    Les routes maritimes à destination de l'Espagne s'étendent sur tout le littoral algérien. Crédit : Caminando Fronteras
    Les routes maritimes à destination de l'Espagne s'étendent sur tout le littoral algérien. Crédit : Caminando Fronteras


    Attention : d’après des témoignages recueillis par les associations et InfoMigrants, les familles de disparus font souvent face au silence des autorités algériennes comme espagnoles. "Malheureusement, les États ne respectent pas leur obligation de recherche lorsque les personnes disparues sont des migrants. Il est donc possible que vous rencontriez des problèmes administratifs", affirme Caminando Fronteras.

    "Il ne faut pas trop en attendre des autorités locales", confirme Abdallah. Si sa famille a été bien reçue dans un commissariat de quartier de Mostaganem, le cousin d'Oussama se dit déçu que l’enquête se soit concentrée uniquement sur les passeurs de l’embarcation disparue, et non sur ses passagers.

    3/Prendre contact avec les autorités espagnoles
    Toujours dans l’objectif de récolter le maximum d’informations et d'aider l'enquête, vous pouvez contacter vous-mêmes les autorités espagnoles, en fonction du lieu du naufrage si vous le connaissez. Si vous ne parlez ni espagnol ni anglais, faites-vous aider d'un traducteur.

    Voici les numéros des principaux centres de secours du littoral sud :

    Centre de coordination d’Almeria, +34 950 275 477
    Centre de coordination de Carthagène, +34 968 505 366 / 968 529 594 / 968 529 817
    Centre de coordination de Palma, à Majorque – îles Baléares : +34 971 724 562
    Garde civile d’Andalousie : +34 954231901
    >> À (re)lire : "Cela fait presque un an, et on n’a pas de nouvelles" : témoignage de Bilel, Algérien, dont le frère a disparu en mer

    La famille d’Oussama, elle, s'est rendue directement sur place. Quelques jours après la disparition du jeune homme, ses deux frères sont allés à Alicante, dans le sud-est de l’Espagne, déposer leur ADN à la morgue de la ville. Puis fin février 2023, Abdallah a accompagné l’un d’entre eux. Ensemble, ils ont sillonné la région.

    "À la morgue de Murcie, on a été bien reçus. Une psychologue nous a aidés, on nous a écoutés, raconte-t-il. À Almeria, par contre, c’était plus compliqué. À ce moment-là, la morgue débordait de corps, le personnel n’était pas très à l’écoute. Il nous a fallu l’autorisation d’un commandant de gendarmerie pour vérifier qu’un cadavre qui correspondait aux caractéristiques physiques d’Oussama, et arrivé le jour supposé du naufrage, était bien celui de mon cousin. Malgré notre insistance auprès des autorités, nous ne l’avons jamais obtenue. C’était très dur pour nous. On nous a aussi interdit de voir les affaires personnelles retrouvés sur le corps. Alors qu’on a ce droit".

    Les deux cousins ont aussi fait le tour des centres de rétention de la région. À chaque fois, ils ont pu vérifier auprès des autorités si Oussama ou Seddik, son autre cousin disparu lors de la même, traversée, était à l’intérieur. Sans succès.

    4/Contacter des organisations fiables
    Pour vous aider dans votre recherche, vous pouvez faire appel à des associations. "Malheureusement, certaines [...] organisations donnent de fausses informations aux familles, par ignorance ou pour profiter d’elles", prévient Caminando Fronteras. Certaines personnes profitent par ailleurs de la détresse des familles pour leur extorquer de l’argent, en échange d’informations. "Il est donc important de se faire accompagner par des organismes fiables qui connaissent bien ces situations".

    Voici les coordonnées de deux associations qui pourront vous soutenir dans vos recherches :

    Caminando Fronteras : [email protected]
    Collectif d'Annaba - Kouceila Zerguine, avocat : + 213 790 204 412, + 213 385 857 78, [email protected]
    >> À (re)lire : "Ils sont partis tous les deux dans le brouillard" : Nada, sans nouvelle de sa sœur et de son neveu de 9 ans, disparus au large de l'Andalousie

    Par ailleurs, "il faut vraiment faire attention aux rumeurs qui pullulent sur cette route, tient à souligner Abdallah. Depuis le début de mes recherches, on me glisse souvent que mes cousins sont dans des prisons secrètes en Espagne. Je le dis aujourd’hui : elles n’existent pas. Il y a encore deux semaines, on m’a appelé pour m’assurer qu’Oussama était en prison au Maroc … Les gens ne comprennent pas que ces informations nous font du mal".

    L’idée fausse de centres de détention secrets est tenace. "Sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup de fake news : le plus souvent, on va vous dire que la personne que vous recherchez est en prison en Espagne, qu’elle va bien mais qu’elle n’a pas les moyens de vous contacter", avait aussi confié à InfoMigrants Ryad, à la recherche de son frère depuis maintenant deux ans.


    ET AUSSI
    Méditerranée : neuf morts dans un naufrage au large de l’Algérie
    Espagne : trois cadavres de migrants retrouvés sur une plage de la région de Murcie
    Méditerranée : au moins quatre morts dans un naufrage entre l'Algérie et la Sardaigne
    "Cela fait presque un an, et on n’a pas de nouvelles" : témoignage de Bilel, Algérien, dont le frère a disparu en mer

  • #2
    Il ne faut pas leur en vouloir, ils cherchent une vie meilleure et fuir la pauvreté

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    • #3
      faut appeler le mqadem et lui filer quelques dirhams

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      • #4
        Jusqu'à preuve du contraire, ce sont des milliers de Marocains (certains, il faut le préciser, en pratiquant la sorcellerie) qui gagnent leur vie en Algérie et non l'inverse ! Ces Marocains harragas ont fui la maffia du charlatan narcotrafiquant M6 !
        « Même si vous mettiez le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche je n'abandonnerais jamais ma mission". Prophète Mohammed (sws). Algérie unie et indivisible.

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        • #5
          Saladin7757 faut pas faire de thérapie gratuite aux malades

          cheqwa lel kelb hassana

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          • #6
            Taxer ses compatriotes qui hrag et disparaissent en mer de kleb est une grande ignominie

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            • #7
              Jusqu'à preuve du contraire, ce sont des milliers de Marocains (certains, il faut le préciser, en pratiquant la sorcellerie) qui gagnent leur vie en Algérie et non l'inverse ! Ces Marocains harragas ont fui la maffia du charlatan narcotrafiquant M6 !

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              جنود مغاربة يبطلون محاولة هجرة سرية لشباب جزائريين إلى المغرب عبر الحدود.

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