Le verdict est lourd. Un tribunal algérien a condamné à mort 49 personnes ce jeudi pour avoir pris part au lynchage d’un homme suspecté d’être un pyromane en 2021 dans la région de Kabylie. Ces peines devraient néanmoins être commuées en prison à vie en raison d’un moratoire sur les exécutions, a rapporté l’agence officielle.
Les accusés ont été reconnus coupables du lynchage de Djamel Bensmail, un homme suspecté à tort d’être un pyromane, lors des terribles incendies qui avaient fait 90 morts en moins d’une semaine en août 2021. Les interpellations ont eu lieu dans plusieurs régions du pays.
Les médias avaient dans un premier temps fait état de 48 condamnations à la peine capitale, mais selon l’agence officielle APS il s’agit de 49. Un nombre néanmoins inférieur aux réquisitions du procureur, qui avait demandé la peine de mort pour 70 personnes, le 19 novembre dernier. Si la peine de mort est bien prévue par le Code pénal en Algérie, elle n’est plus appliquée en vertu d’un moratoire en vigueur depuis 1993.
Les accusés seraient membres d’un mouvement indépendantiste kabyle, classé comme terroriste et étaient notamment poursuivis pour « actes terroristes et subversifs contre l’État et l’unité nationale » et « homicide volontaire avec préméditation ».
Vingt-huit autres accusés poursuivis dans le cadre de cette affaire ont été condamnés à des peines allant de deux à dix ans de prison et 17 ont été acquittés. Certaines personnes impliquées dans le lynchage avaient été livrées à la police par leur propre famille.
Djamel Bensmail, un artiste de Miliana (120 km à l’ouest d’Alger), s’était porté volontaire dans le village de Larbaa Nath Irathen, dans la préfecture de Tizi Ouzou (nord-est) pour aider à éteindre les feux. Après avoir entendu qu’on le soupçonnait d’avoir incendié la forêt, il s’était rendu à la police. Des images relayées par les réseaux sociaux avaient montré la foule entourant le fourgon de police et extirpant l’homme du véhicule après l’avoir frappé. Djamel Bensmaïl, 38 ans, avait ensuite été battu puis brûlé vif tandis que des jeunes prenaient des selfies devant le cadavre. Des extraits vidéos de cette atroce mise à mort avaient ensuite été diffusés sur les réseaux sociaux.
Mobilisation nationale pour retrouver les auteurs
À l’époque des faits, qui avaient soulevé une vague d’indignation dans tout le pays, les images du lynchage devenues virales étaient commentées notamment via le mot-dièse #JusticePourDjamelBenIsmail. Ceux qui avaient pris des selfies avaient tenté d’effacer leurs traces mais des internautes de tout le pays ont compilé des vidéos et fait des captures d’écran pour que le crime qui avait marqué les esprits par son horreur ne reste pas impuni. Les photos des personnes identifiées sur les vidéos s’étaient retrouvées partout sur la toile et il a été demandé aux harragas (candidats à la traversée clandestine) de ne pas les laisser embarquer avec eux, afin de les empêcher de fuir le pays.
Amnesty International avait appelé les autorités à « envoyer un message clair que cette violence ne serait pas tolérée ». La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) avait pour sa part jugé « choquantes » « les scènes du lynchage et de l’immolation du présumé pyromane, alors qu’il s’agissait d’un jeune artiste venu prêter main-forte aux sinistrés ».
Le père de la victime, Noureddine Bensmaïl, admirablement digne, avait été salué comme un héros national après avoir appelé au calme et à la fraternité entre Algériens. « Son geste, qui est à inscrire au panthéon mondial des actes fondateurs de la noblesse humaine, de la tolérance, de la droiture, peu d’hommes ont été ou seront capables de le produire », avait loué le journaliste et écrivain Mohamed Badaoui sur son compte Facebook.
Leparisien
Les accusés ont été reconnus coupables du lynchage de Djamel Bensmail, un homme suspecté à tort d’être un pyromane, lors des terribles incendies qui avaient fait 90 morts en moins d’une semaine en août 2021. Les interpellations ont eu lieu dans plusieurs régions du pays.
Les médias avaient dans un premier temps fait état de 48 condamnations à la peine capitale, mais selon l’agence officielle APS il s’agit de 49. Un nombre néanmoins inférieur aux réquisitions du procureur, qui avait demandé la peine de mort pour 70 personnes, le 19 novembre dernier. Si la peine de mort est bien prévue par le Code pénal en Algérie, elle n’est plus appliquée en vertu d’un moratoire en vigueur depuis 1993.
Les accusés seraient membres d’un mouvement indépendantiste kabyle, classé comme terroriste et étaient notamment poursuivis pour « actes terroristes et subversifs contre l’État et l’unité nationale » et « homicide volontaire avec préméditation ».
Vingt-huit autres accusés poursuivis dans le cadre de cette affaire ont été condamnés à des peines allant de deux à dix ans de prison et 17 ont été acquittés. Certaines personnes impliquées dans le lynchage avaient été livrées à la police par leur propre famille.
Djamel Bensmail, un artiste de Miliana (120 km à l’ouest d’Alger), s’était porté volontaire dans le village de Larbaa Nath Irathen, dans la préfecture de Tizi Ouzou (nord-est) pour aider à éteindre les feux. Après avoir entendu qu’on le soupçonnait d’avoir incendié la forêt, il s’était rendu à la police. Des images relayées par les réseaux sociaux avaient montré la foule entourant le fourgon de police et extirpant l’homme du véhicule après l’avoir frappé. Djamel Bensmaïl, 38 ans, avait ensuite été battu puis brûlé vif tandis que des jeunes prenaient des selfies devant le cadavre. Des extraits vidéos de cette atroce mise à mort avaient ensuite été diffusés sur les réseaux sociaux.
Mobilisation nationale pour retrouver les auteurs
À l’époque des faits, qui avaient soulevé une vague d’indignation dans tout le pays, les images du lynchage devenues virales étaient commentées notamment via le mot-dièse #JusticePourDjamelBenIsmail. Ceux qui avaient pris des selfies avaient tenté d’effacer leurs traces mais des internautes de tout le pays ont compilé des vidéos et fait des captures d’écran pour que le crime qui avait marqué les esprits par son horreur ne reste pas impuni. Les photos des personnes identifiées sur les vidéos s’étaient retrouvées partout sur la toile et il a été demandé aux harragas (candidats à la traversée clandestine) de ne pas les laisser embarquer avec eux, afin de les empêcher de fuir le pays.
Amnesty International avait appelé les autorités à « envoyer un message clair que cette violence ne serait pas tolérée ». La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) avait pour sa part jugé « choquantes » « les scènes du lynchage et de l’immolation du présumé pyromane, alors qu’il s’agissait d’un jeune artiste venu prêter main-forte aux sinistrés ».
Le père de la victime, Noureddine Bensmaïl, admirablement digne, avait été salué comme un héros national après avoir appelé au calme et à la fraternité entre Algériens. « Son geste, qui est à inscrire au panthéon mondial des actes fondateurs de la noblesse humaine, de la tolérance, de la droiture, peu d’hommes ont été ou seront capables de le produire », avait loué le journaliste et écrivain Mohamed Badaoui sur son compte Facebook.
Leparisien
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