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Commerces, cafés et salles de cinéma fermés: Des murs et des murmures

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  • Commerces, cafés et salles de cinéma fermés: Des murs et des murmures


    Commerces, cafés et salles de cinéma fermés: Des murs et des murmures


    Dernière modification 27 Juil 2022
    Horizons a décidé de lever le voile sur un gisement de richesses jeté aux oubliettes comme des épaves. C’est un problème de gouvernance d’une importance majeure à l’échelle locale. L’idée émane de jeunes journalistes étonnés par la longue liste de vestiges de commerce à l’état d’abandon et à portée du regard. Le but étant d’établir un état des lieux sur une catastrophe sanitaire, esthétique, sécuritaire et économique de ces biens commerciaux fermés sur des périodes hallucinantes et sans réactions appropriées. Que dire alors des plus de 400 salles de cinéma que compte l’Algérie, vouées à l’oubli ?

    horizon dz

  • #2
    A propos de la Sonipec …

    Publié le 27 Juil 2022
    La Société nationale des peaux et cuirs (Sonipec), créée dans les années 1970, employait 11.000 personnes dans ses 22 unités de production ainsi que dans son réseau de collecte de peaux brutes et son réseau de distribution couvrant l’ensemble du territoire national. Sonipec couvrait à elle seule 80% de la demande intérieure en matière de chaussures et de maroquinerie. Dans les années 1980, cette société a été scindée en 3 organismes : Enipec (Entreprise nationale des industries du cuir), Emac (Entreprise des manufactures algériennes de la chaussure) et Districh (Entreprise de distribution de chaussures).

    …et des EDGA

    L’Algérie disposait d’un important réseau de grands magasins au niveau national jusqu’aux années 1990, dont une douzaine d’Entreprises de distribution des galeries algériennes (EDGA) et une douzaine de Souk El Fellah (Aswak). Au total, 2.500 magasins environ approvisionnaient la majorité des consommateurs algériens. En 1997, le Conseil national des participations de l’Etat (CNPE) a décidé de leur dissolution en raison de la mauvaise gestion, entre autres.
    F. B.

    horizon dz

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    • #3
      Souk El Fellah de la rue Aït-Ahcène-Ameziane: Le poids des souvenirs et du verre brisé

      Publié le 27 Juil 2022
      A l’angle de la rue Aït-Ahcène-Ameziane, derrière l’avenue Didouche-Mourad, l’ancien Souk El Fellah, situé à la rue ex-Volta, n’est pas exposé aux regards. A l’abandon depuis plusieurs années, rares sont ceux qui font attention. Surtout qu’il est entouré de détritus de toute part. Pourtant, il était fort célèbre dans les années 1990. Il était très fréquenté par les Algérois, et aussi par des citoyens qui se déplaçaient des autres wilayas.
      «C’était très animé, je m’en souviens. J’étais tout petit, mais je me rappelle qu’il y avait beaucoup de monde dans le souk. C’était un immense hangar sous forme d’un marché couvert où se vendaient différentes marchandises, fruits et légumes et produits laitiers. C’était ouvert jusque très tard le soir», confie l’un des habitants du quartier. Quand il a été fermé à la fin des années 1990, cela a créé un «vide» à la rue Didouche-Mourad. Toujours d’après les habitants de la rue ex-Volta, le Souk El Fellah a été investi, par la suite, par d’autres commerçants, mais ces derniers ont fini par mettre la clé sous le paillasson. Ce n’était plus la même ambiance ! Aujourd’hui, il serait la propriété du groupe Sonelgaz. D’ailleurs, sur l’une des façades de cet édifice, une plaque affiche clairement «Propriété de Sonelgaz». D’après des informations recueillies sur place, ce groupe n’est propriétaire que d’une partie de ce hangar, l’autre appartenant à l’homme d’affaires Issad Rebrab. Le Souk El Fellah ferait l’objet d’un litige entre les deux parties et l’affaire serait actuellement en justice. En dépit de son état de délabrement fort avancé, le souk conserve son charme d’antan. Immense, le toit en charpente, ses grandes vitres brisées, il ne passe pas inaperçu quand on passe à côté. Mais rares sont ceux qui savent qu’il s’agit d’un Souk El Fellah.
      A travers le portail, on peut entrevoir ses entrailles si bousillées qu’on a l’impression qu’il va s’effondrer d’un moment à l’autre. Mais chose surprenante, l’enceinte extérieure, bien qu’elle ne brille pas par sa propreté, est utilisée, en partie comme une toile par des artistes peintres fort talentueux. Sur ses murs, des tags, des fresques, des caricatures, des graffitis… Des «vestiges» d’une exposition d’arts plastiques et de photographies qui s’est tenue du 9 au 21 mai 2016 dans l’enceinte de cet édifice, baptisée «Picturie générale». Une vingtaine d’artistes s’en sont donnés à cœur joie pour redonner vie à la bâtisse en hibernation depuis des années. Le commissaire de cette exposition, Mourad Krinah, se souvient très bien de cette période. «Cette exposition était la troisième du genre que nous avions organisée, la première s’étant déroulée en 2013, et la deuxième en 2014. Nous sommes un groupe de jeunes artistes, issus de l’Ecole des Beaux-Arts. Nous avions voulu combler, à notre manière, le grand déficit culturel qui dominait à l’époque», rapporte-t-il.

      Redonner vie par l’art
      La première exposition se tient donc à l’école Artissimo, suivie par une autre, un an après, avec le concours de l’écrivain et homme d’affaires, Samir Toumi. «L’exposition, d’ailleurs, a été organisée au sein de son entreprise. Par cette initiative, nous voulions franchir les murs des entreprises, aller à la rencontre d’un public différent. C’est toujours dans cette même optique que nous avions choisi de tenir la 3e édition à Souk El Fellah», explique-t-il. C’est Samir Toumi qui avait mis en contact ces jeunes artistes avec la famille Rebrab pour organiser cette exposition. «Nous avons reçu le feu vert. L’exposition s’est tenue dans la partie de la famille Rebrab et non celle du groupe Sonelgaz. Au milieu du hangar, il y a un mur qui sépare les deux parties. Celle de la famille Rebrab était mieux conservée, le toit refait et le sol bien poncé. Celle du groupe Sonelgaz était tellement en mauvais état qu’on pouvait voir les poutres métalliques surgir du sol», évoque-t-il. Par mesure de sécurité, confie-t-il, il a fait appel à un expert pour évaluer la bâtisse avant d’entamer les préparatifs de l’exposition. L’opération de nettoyage et d’installation électrique a pris tout un mois. «Ce sont surtout les habitants de Didouche-Mourad qui ont visité l’exposition. Ce n’est pas vraiment cette dernière qui les attirait, mais l’endroit, par nostalgie. Ils nous ont confié que cela faisait plus de 30 ans qu’ils n’avaient plus remis les pieds ici», dit-il.
      Le lieu insolite où s’est déroulé cet événement a attiré également de nombreux bozaristes qui, très enthousiastes, ont prolongé cette exposition vers l’extérieur. Ce sont eux les auteurs des graffitis et des tags encore visibles sur l’enceinte extérieure du Souk El Fellah. «Ils étaient emportés par leur élan et voulaient tellement prendre part à cette exposition à leur manière que personne ne les a empêchés de s’adonner à leur passion», soutient le commissaire de «Picturie générale». Mais depuis, plus rien. La bâtisse est plongée dans le sommeil comme la belle au bois dormant dans l’attente d’être réveillée.
      F. B.

      horizon dz

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      • #4
        Entreprises de distribution des galeries algériennes: Des espaces à l’abandon

        Publié le 27 Juil 2022
        Plus de 20 ans après la fermeture des Entreprises de distribution des galeries algériennes (EDGA) (ex-Monoprix, entre autres) et des Souks El Fellah, on s’en souvient encore. Nos aînés les évoquent toujours avec nostalgie, tandis que les jeunes en entendent encore parler.

        Le Bon Marché notamment, les Galeries algériennes devenues musée Mama aujourd’hui, Souk El Fellah de la rue ex-Volta, à Didouche-Mourad… Des endroits qui faisaient la fierté des Algérois à une époque où Alger n’était pas celle, ô combien différente, d’aujourd’hui. A commencer par Souk El Fellah que très peu, de la nouvelle génération, connaissent de nos jours. Toujours à la rue Didouche-Mourad, un ancien Monoprix fait office aujourd’hui d’une agence de la Banque extérieure d’Alger. Un bel édifice élégant et moderne. Un peu plus bas, bien qu’il ne fasse pas partie des EDGA, l’immeuble «40», qui remonte à l’époque coloniale, est très connu des anciens habitants.
        Il s’agit, en fait, de quatre immeubles construits autour d’une grande cour. Sous les immeubles, plusieurs locaux commerciaux appartenant, d’après les habitants, à des entreprises publiques et privées. Mis à part celui de Coca-Cola, faisant office d’une galerie d’art, «les ateliers sauvages», les autres sont vides, en ruines pratiquement. Les vitres sont brisées, les murs crasseux. Quant à la cour, dont le carrelage est en lambeaux, elle représente un danger permanent, selon les habitants de l’immeuble. «Nous devons contourner la cour pour aller d’un immeuble à un autre.
        La cour est tellement délabrée qu’elle peut s’effondrer d’un moment à l’autre», rapportent-ils. Les anciens habitants de la place Maurice-Audin se souviennent aussi du Monoprix
        El Maghreb, situé en face de l’Université Alger 1 (Fac centrale), transformé en centre culturel Mustapha-Kateb. Il n’était pas aussi connu que le Bon Marché ou les Galeries algériennes, mais il était très fréquenté par les habitants de la place Maurice-Audin et des environs. «Tous les Monoprix étaient très fréquentés, car les produits proposés étaient de qualité et moins chers, que ce soit des produits alimentaires, des articles vestimentaires, d’ameublement ou électroménagers», expliquent-ils. Les plus connus des Monoprix au niveau de la capitale, cela dit, restent le Grand Bon Marché et les Galeries algériennes, à la rue Larbi-Ben M’hidi.

        Sonipec, Novelty…
        De l’histoire ancienne
        Cette dernière est également le fief des locaux les plus importants de l’ex-Sonipec (Société nationale des peaux et cuirs) dont le réseau de distribution couvrait, dans les années 1970 jusqu’aux années 1980, tout le territoire national. Certains de ces locaux, au niveau de cette rue, ont conservé leur caractère commercial, «Alger 10» notamment, occupé, aujourd’hui, par Jacket’s Club. Récemment aménagée, cette boutique, très spacieuse, attire les regards par son élégance et par la disposition, très ingénieuse, des articles vestimentaires, des chaussures et maroquineries en cuir du groupe Getex.
        Le local de l’ex-Sonipec à la place des Martyrs, très connu également des Algérois, est devenu un magasin de tissu. Le siège de Districh (Entreprise de distribution de chaussures), une filiale de l’ex-Sonipec, est cédé à la CNMA (Caisse nationale de mutualité agricole). Toujours au niveau de cette même rue, l’ancien Monoprix qui porte aujourd’hui l’enseigne de la chaîne de grandes surfaces du groupe Blanky, Promy, inauguré en 2005 et surtout le fameux restaurant ex-Novelty. Ce dernier, qui fait l’angle à la rue Larbi-Ben M’hidi, contigu à la place Emir-Abdelkader, est devenu Quick par la suite. Autrefois, il était tellement fréquenté par des sommités littéraires et par des célébrités, comme Albert Camus, Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Jacques Vergès, Mohamed Boudia…qu’il était hissé au rang d’un café littéraire. Après avoir porté, à partir de 2012, l’enseigne des géants belge et allemand de la restauration rapide, Quick et Golden N Brown Chicken, ce restaurant, qui avait fait le bonheur des hommes de lettres, est fermé depuis quelques années, à l’abandon même vu son état crasseux. Juste en face de ce restaurant, l’ancien Monoprix Bon Marché, devenu restaurant aujourd’hui, «Oasis planète».
        Chose que déplorent ceux, de l’ancienne génération, qui fréquentaient assidûment cet endroit du temps où il était toujours un Monoprix. «Ce lieu est lié à mon enfance. C’est là où nos parents nous achetaient les vêtements pour les fêtes de l’Aïd. Pour nous, nous rendre dans cet endroit, immense dans mon souvenir d’enfant, était un événement, une fête en soi. Je me rappelle avoir eu le coup de foudre pour une petite robe et son gilet porté par un mannequin. J’en étais tellement subjuguée que la vendeuse, une Française, l’a ôté du mannequin pour que je l’essaie», se rappelle une habituée de cet endroit qui, à l’époque, se déplaçait avec ses parents d’El Harrach pour faire du shopping au Bon Marché.

        Des lieux pleins
        de bons souvenirs
        Une autre se souvient des décorations des fêtes de fin d’année qui ornaient, selon elle, généreusement les vitrines de ce Monoprix. «C’était une tradition qui remontait à l’époque coloniale et qui a été reconduite après l’indépendance. A l’entrée du Monoprix, les enfants étaient accueillis par Papa Noël. C’était, certes, destiné à la communauté chrétienne, mais on en profitait aussi. Je garde toujours les photos avec Papa Noël que j’avais prises avec lui quand j’étais toute petite. Et puis on adorait monter les escaliers mécaniques.
        C’était comme une sorte de manège», raconte-t-elle. Devenue, par la suite, employée du Bon Marché, elle se souvient également du jour où on leur a annoncé que le Monoprix allait fermer. «C’était un choc pour nous ! Des centaines d’employés allaient perdre leur emploi. Pis, nous, qui formions une grande famille, allions être séparés. Nous étions d’autant plus étonnés que le Monoprix réalisait des chiffres d’affaires énormes. On n’a jamais compris d’ailleurs pour quelle raison on avait pris la décision de fermer les Monoprix», rapporte-t-elle. Si le Monoprix attirait grand monde, on ne pourrait pas en dire autant du restaurant «l’Oasis planète». Ce dernier ressemble plus à un réfectoire qu’à un restaurant, sombre et réaménagé sans trop de recherches. Ce lieu, qui grouillait de monde jadis et brillait de mille lumières, est pratiquement boudé. Quelques clients seulement occupent des tables trop grandes et très nombreuses pour couvrir tout l’espace, très étendu. Les ascenseurs mécaniques sont tristement délaissés, clôturés par des barreaudages métalliques. Les cris joyeux des enfants qui prenaient plaisir à prendre les escaliers mécaniques sans se lasser ne sont qu’un lointain souvenir. A côté de Bon Marché, les Galeries algériennes, transformées en musée en 2007. Il s’agit du Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger (Mama).
        «Ce Monoprix était différent par rapport à son architecture andalouse, ses rampes en bois massif sculpté et par la qualité de ses produits. C’était un Monoprix très raffiné. Outre faire des courses, on prenait plaisir à déambuler dans ses galeries. Ce Monoprix et même les autres n’étaient pas juste des surfaces où on vendait bien et moins cher, mais surtout des lieux de rencontre où les familles et les amis aimaient passer du temps dans une ambiance conviviale et bon enfant», se souviennent, avec regret, les anciens habitués des lieux.
        F. B.

        horizon dz

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        • #5
          Ce que dit la loi

          Publié le 27 Juil 2022
          D’après le juriste Mouloud Bennacef, la wilaya a le droit de réquisitionner et d’exploiter commercialement et économiquement les locaux et les commerces publics fermés ou abandonnés. Mais pour ce qui est des locaux et des commerces privés, la wilaya, selon lui, ne peut intervenir que si ces espaces menacent la sécurité des citoyens et représentent un danger pour les quartiers et les habitations. «Toutefois, même dans ce cas-là, la wilaya ou bien la commune n’a pas le droit de réquisitionner ces espaces, car il s’agit de propriétés et de biens privés. Elles n’ont pas le droit non plus d’imposer à leurs propriétaires de les entretenir, de les réhabiliter ou de les mettre en activité. Ces locaux peuvent rester des années fermés, ni la wilaya ni la commune ne peuvent, d’un point de vue légal, obliger leurs propriétaires à les rouvrir», explique-t-il. Si ces espaces représentent un grand danger pour la population, pour les quartiers ou pour la ville, la wilaya ou la commune a le droit d’émettre un droit de démolition. «Mais même dans ce cas-là, la loi ne permet pas à la wilaya ou à la commune de récupérer le foncier après démolition. Il reste une propriété privée», conclut-il.
          F. B.

          horizon dz

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          • #6
            Commerces fermés ou abandonnés: Le grand mystère

            Publié le 27 Juil 2022
            Déterminer le nombre de commerces fermés ou abandonnés, publics et privés, en Algérie, notamment dans la capitale, relève du parcours du combattant. Les commerces qui sont restés inexploités après la dissolution notamment des Entreprises de distribution des galeries algériennes (EDGA) et de la Société nationale des peaux et cuirs (Sonipec), ainsi que les Souks Fellah notamment. Ces dernies, avant leur dissolution, étaient sous la tutelle du ministère du Commerce, mais plus maintenant. D’après le directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani, c’est la direction des Domaines qui a pris la relève par la suite, et c’est elle qui détiendrait la liste des commerces fermés au niveau national.
            Interpellé sur cette question, un cadre de la direction des Domaines d’Alger-Centre fait savoir que ce département ne détient pas cette liste. «Recenser les commerces fermés ou vacants ne fait pas partie de notre travail. A vrai dire, je ne sais pas quel est le département qui se charge de cela. Au Centre national du registres du commerce, seuls les commerces en exploitation et ceux ayant résilié ou suspendu leur activité sont enregistrés», explique-t-il. Du côté de la wilaya d’Alger, aucune information n’a filtré à ce propos en dépit de nos efforts et sollicitations. Mais il suffit, cela dit, de faire un tour à Alger-Centre, de la rue
            Didouche-Mourad jusqu’à Larbi-Ben-M’hidi pour constater de visu que les commerces fermés sont nombreux. Pis, certains sont en très mauvais état, à l’exemple de Souk El Fellah de la rue ex-Volta. Ces édifices défigurent l’une des plus belles et plus importantes façades urbaines de la capitale et peuvent représenter un danger réel pour les citoyens. Des espaces qui constituent une perte d’un point de vue économique. Combien de postes d’emploi ces espaces auraient-ils pu créer s’ils étaient en activité ? Au niveau des marchés de proximité, on recense 648 surfaces commerciales non exploitées alors que la demande sur ces espaces est grandissante.

            gâchis économique
            Il ne s’agit pas seulement de ces espaces. D’autres locaux sont à l’abandon, à l’image de ceux de l’ex-Sonipec et des EDGA, ou appartenant à des privés, comme les cafés qui faisaient le bonheur, jadis, des habitants et travailleurs à la rue Abane Ramdane. La plupart de ces commerces, selon les propos recueillis sur place, sont l’objet de litiges familiaux depuis des années. Beaucoup sont carrément abandonnés par leurs propriétaires, et s’en trouvent dans un état de délabrement avancé.
            D’après des témoignages, des locaux sont investis par des drogués qui les utilisent comme planque pour s’adonner à leurs vices. Sans oublier les salles de cinéma fermées et les assiettes foncières récupérées suite aux opérations de relogement des habitants des bidonvilles et des habitations précaires. Des années après leur démolition, ces espaces, bien situés pourtant, sont livrés à eux-mêmes, envahis par les détritus et les mauvaises herbes ainsi que par des SDF et drogués. Des terrains qui auraient pu accueillir des projets qui créeraient des postes d’emploi et renflouer les caisses des communes. Quel est le rôle des communes dans tout cela ? Ne doivent-elles pas intervenir pour l’exploitation et la rentabilisation de ces espaces ? Surtout que les objectifs du gouvernement en matière de développement commercial et économique sont clairs. La wilaya est tenue d’élaborer un plan de développement qui trace les objectifs, les programmes et mobilise les moyens de l’Etat. Dans la loi 12-07 du 21 février 2012 relative à la wilaya, il est stipulé que l’Assemblée populaire de wilaya élabore un plan de développement à moyen terme qui retrace les objectifs, les programmes et les moyens mobilisés par l’Etat dans le cadre des projets de l’Etat et des programmes communaux de développement.
            Il est institué, au niveau de chaque wilaya, d’après cette loi, une banque de données qui regroupe les études, informations et statistiques économiques, sociales et environnementales concernant la wilaya. «La wilaya élabore un tableau annuel retraçant les résultats enregistrés dans tous les secteurs et les moyens de développement de chaque secteur», stipule le code de wilaya. On pourrait comprendre que les données concernent aussi les commerces en activité ou inexploités au niveau de la capitale. La wilaya, dans le cadre du plan stratégique de la capitale, lancé il y a quelques années, est tenue par ailleurs de veiller sur la préservation de l’aspect esthétique et urbanistique de la capitale, des artères notamment celles qui sont très fréquentées par les touristes nationaux ou étrangers. Pour de plus amples informations, nous avons contacté à plusieurs reprises la wilaya qui n’a pas voulu répondre à nos sollicitations.
            Farida Belkhiri

            horizon dz

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            • #7
              Brasserie «Le Strasbourg»: Une ruine

              Publié le 27 Juil 2022
              C’est une ruine à quelque 20 mètres du palais de justice de Sidi M’hamed, rue Abane-Ramdane à Alger. C’était le fief des magistrats et des journalistes. Le temps de pause des avocats après les plaidoiries des ténors de la magistrature dont Maîtres Bouzida, Miloud Brahimi, Mentalechta ainsi que de grands noms de la presse. Après une brutale fermeture dont nous n’avons aucune indication, «Le Strasbourg», clochardisé, est devenu un sarcophage de putréfactions. Les plaques de marbre brisées, les rideaux défoncés, des trous dans les entrées qui indiquent l’œuvre de visiteurs nocturnes, des matelas d’éponge et des SDF couchés à l’entrée de l’établissement, nuit et jour. Comment accepter une telle injure au cœur même de la capitale et comment justifier une telle catastrophe sanitaire, commerciale et touristique. Qu’est-ce qui empêche de donner de la couleur dans la tristesse urbaine en confiant ces vestiges commerciaux à des compétences nouvelles en mesure de relancer l’activité et offrir des emplois ? Si la loi empêche de lever les entraves, il faut considérer qu’elle manque de pertinence et qu’il y a lieu de la modifier au profit de l’intérêt public.
              S. A.

              horizon dz

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              • #8
                Wilaya d’Alger Aux abonnés absents !

                Dernière modification 27 Juil 2022
                Dans le cadre de la réalisation de cette enquête sur les espaces commerciaux publics et privés fermés au niveau de la capitale, la wilaya a été la première interpellée par nos équipes pour leur fournir, d’une part, des informations sur ces espaces et sur leur nombre, et, d’autre part, sur sa mission et son rôle dans la préservation de la sécurité et de la santé des citoyens quand ces locaux sont dans un état délabré, fermés ou abandonnés. Trois demandes ont été introduites, du 29 mai jusqu’au 6 juin 2022, envoyées à la cellule de communication de la wilaya d’Alger, pour des entretiens avec les cadres concernés par ces questions. Nos équipes se sont même déplacées jusqu’au siège de la wilaya pour leur expliquer en détail l’objet et l’objectif de notre travail. Mais aucune réponse à ce jour. C’est le silence radio du côté de la cellule de communication depuis quelques semaines. Les chargés de communication, qui étaient très réceptifs au départ, sont injoignables depuis la réception de notre dernière demande, il y a plus d’un mois.
                F. B.

                horizon dz

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                • #9
                  Au cœur de la capitale: Si l’ex-Novelty m’était conté…

                  Publié le 27 Juil 2022
                  Au pied de la statue du père fondateur de l’Etat algérien, ce local abandonné enlaidit le décor et menace la santé
                  des riverains. Alger-Centre, rue Larbi Ben M’hidi, place Emir-Abdelkader.

                  Il fait face au Milk-Bar et occupe l’angle d’un des plus beaux endroits de la capitale. Donnant directement sur la rue, à une place des plus prisées, il a abrité le Novelty, Gold N Brown ou encore la fameuse chaîne de restauration rapide Quick. Mais, depuis des années, il est à l’abandon. Il se disloque, morceau par morceau, et enlaidit cette belle balade tant prisée par les Algérois comme par les touristes. On le voit, les vitres sales et obscurcies par le passage des années, sur toutes les photos souvenirs. Il guette, terrasse et tracasse les habitants du quartier. Au pied de la statue du père fondateur de l’Etat algérien, ce local abandonné entache le décor et menace la santé des riverains.
                  Si l’on s’en approche de plus près, l’on aperçoit clairement qu’il a été abandonné du jour au lendemain. A l’extérieur, l’enseigne du dernier fast-food l’ayant occupé se désagrège petit à petit. A l’intérieur, le spectacle est désolant. Une scène digne d’un film de fin du monde, de fuite. Des tables sont encore sur place, la poussière et la saleté emplissent le lieu dont le plafond semble prêt à s’effondrer d’un moment à l’autre vu les infiltrations d’eau et son état délabré. Comme un corps en décomposition, il s’offre aux yeux de tous, en vitrine, n’ayant même pas la décence de cacher ce spectacle macabre du regard des riverains. Des jeunes, vendeurs à la sauvette d’or cassé, hèlent les passants pour leur proposer des colliers à prix imbattable. Remarquant notre intérêt pour le local abandonné, ils nous interpellent. «Si j’avais les moyens nécessaires, j’achèterais ce local et j’en ferais un lieu pour faire travailler tous les jeunes du quartier.» Un autre nous confie avoir «le cœur serré» à chaque fois qu’il passe à côté de ce magasin depuis des années au vu de tout le potentiel qu’il représente. Heureux, certains croient même qu’il s’agit là d’un contrôle des services sanitaires pour les débarrasser enfin «du danger» que représente ce lieu. Les anciens, eux, sont encore plus dépités.

                  sort incertain
                  En plus de son potentiel économique et de sa valeur commerciale inestimable, ce lieu est mythique à bien des égards pour eux. Brasserie puis café ayant vu passer les plus grands noms de la scène artistique et des intellectuels algériens et étrangers amis de l’Algérie, ce lieu est avant tout la mémoire de la rue Larbi Ben M’hidi (ex-rue d’Isly). Connu sous le nom de Novelty, il compte parmi ses fidèles clients les défunts Ahmed Benaïssa ou encore Albert Camus. Tantonville bis, il était l’équivalent algérien du café Deux Magots parisien où la crème se retrouvait pour prendre un café crème. Situé en face de la mairie d’Alger-Centre qui, elle, est bien lotie au sein d’une bâtisse très bien entretenue, son sort ne semble nullement préoccuper les responsables de l’APC. Contactés à plusieurs reprises à ce sujet, ils estiment que s’occuper des biens privés, même s’ils représentent un danger pour la sécurité publique, est «une prérogative qui les dépasse».
                  Orientés vers la wilaya, hiérarchiquement au-dessus de la mairie, afin d’avoir un éclairage sur la question, le constat est le même. La wilaya, après maintes hésitations, pertes de temps purement bureaucratiques et après réflexion, ne désire pas se prononcer sur le sujet. Un sujet pourtant plus d’actualité, que de nombreux autres espaces, bien qu’ils soient publics ou privés, sont dans le même état de délabrement que ce local. Livré aux rongeurs, aux intempéries et sans aucune surveillance, ce lieu est une véritable source de maladies. Alors qu’il pourrait devenir une fabrique d’emplois et faire tourner l’économie locale tout en redonnant un nouveau souffle à ce lieu.
                  Tandis que son passé se dissipe peu à peu dans les brumes, son avenir se fait de plus en plus incertain. Au vu du laisser-aller accumulé avec le temps, ce lieu perd de sa superbe et vient ternir la couleur bronze de la statue de l’Emir Abdelkader. C’est un cri émanant des entrailles du Novelty, lézardant les murs de la capitale, qui ne cherche qu’à être entendu.
                  Sarra Chaoui

                  horizon dz

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                  • #10
                    Une casse à ciel ouvert

                    Publié le 27 Juil 2022
                    Pour une politique de la ville en conformité avec les orientations du président Tebboune

                    Dans la capitale, nous relevons des brasseries, restaurants, cafés, commerces d’alimentation générale, boutiques de luxe, ou douches publiques et hammams. Dans la liste, on retrouve aussi d’anciens hôtels, des pharmacies, des sites de Souk El Fellah au cœur de la ville chargés de fiel des pigeons et offerts aux rongeurs. Faut-il s’attendre à l’émergence de maladies médiévales ? Des murs qui évoluent rapidement en foyers malsains où pullulent rats et insectes. Les réseaux souterrains d’eau potable sont touchés bien évidemment. Les fils électriques aussi. Il y a des risques de mini-éboulements qui mettent en péril la tuyauterie de gaz. Un état des lieux est à faire pour chaque unité fermée et l’offrir en adjudication, comme le stipule la loi sur les biens vacants. Il faut oser porter de l’intérêt à ces locaux fermés, c’est dans le sens de l’histoire, car ça ne peut pas durer plus. L’impact sur l’emploi serait sans doute d’une portée immense, quand on sait qu’un petit espace d’une vingtaine de mètres au centre-ville peut donner jusqu’à quatre ou cinq emplois directs. La loi est claire. On peut actionner la procédure de réquisition pour intérêt public. Les autorités locales, sous l’impulsion du wali, ont le plein pouvoir pour le faire. Au niveau des responsables locaux, wilaya ou APC, les réponses à nos questions restent évasives. Il est vrai qu’il s’agit d’une action qui demande du travail, du courage et de la motivation. Mais les résultats d’une action d’envergure sur ce point précis concernant ce projet devront permettre un rafraîchissement de la ville par une bonne gestion. De toute évidence, il y a une mauvaise évaluation du problème.
                    Il s’agit de sécurité, d’emploi et de dégradation de l’image de la ville qui choque par ce côté hideux. C’est avec beaucoup d’amertume que nous suivons les faits sur l’état de délabrement du site urbain auquel nous nous sommes dangereusement habitués. On ne peut pas fermer les yeux sur ce phénomène et nous espérons que la narration de cette maladie de la ville soit suivie d’effets.
                    La ville, et notamment la capitale, a besoin de revoir le statut de cette casse à ciel ouvert. Il y a un énorme besoin de décentraliser les structures administratives pour se rapprocher des citoyens. Crèches, centres de loisirs, casernes de pompiers, commissariats, dispensaires, antennes administratives et autres. Le silence énigmatique sur cette ruine fait de nous un pays atypique. Les collectivités locales, plutôt embarrassées qu’indifférentes, semblent incapables de réagir à cette réalité, faute d’un dispositif légal réactualisé et à défaut d’une franche volonté d’une politique de la ville qu’il faut envisager en harmonie avec la volonté du président de la République, en référence aux 54 points de son programme.
                    Par Saliha A.

                    horizon dz

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                    • #11
                      Faut-il une politique de la ville ?

                      Publié le 27 Juil 2022
                      Une chaîne interminable d’entreprises en tous genres, fermées depuis de longues décennies, des propriétaires fantômes non imposés par les services des impôts. Un paysage urbain défiguré donnant l’impression de séquelles de guerre. Une gestion de la ville réduite à son minimum. Des élus ou administrateurs silencieux et inactifs devant cette gigantesque ressource économique bloquée par des règles qui ont besoin d’une mise à jour. Cette situation dégradante n’est pas nouvelle. La ville est prise en otage par des forces occultes, des héritiers qui font jouer leur droit de veto de façon abusive dans leurs conflits familiaux. Face à ce lourd héritage qui date, selon les cas, des années soixante, en particulier pour les salles de cinéma, la ville attend la mise en place d’une nouvelle dynamique politique orientée vers l’intérêt des forces montantes qui veulent travailler.
                      Un commerce fermé participe de la dégradation du paysage urbain. La suite, on la connaît même si on fait semblant de ne pas voir s’agissant de la mort de l’activité commerciale qui fait vivre une ville et le manque à gagner en termes d’emploi. Ces faits sont trop nombreux à Alger. Pour l’exemple, on prend le cas du restaurant L’Arc-en-Ciel, connu dans la commune d’Alger-Centre, rue du colonel Haouès, à 20 mètres de la place Emir-Abdelkader. Non référencié dans le Guide Michelin mais, de bouche à oreille, l’établissement s’était forgé une forte réputation notamment auprès des touristes de passage à Alger. Aujourd’hui, le restaurant Arc-en-Ciel tombe en ruines à la merci des rongeurs et des risques d’incendie et fuites en tout genre.
                      La façade de l’enseigne, autrefois florissante, devient hideuse et indigne du paysage urbain de la capitale. La fermeture d’un commerce est trop souvent associée à la perte d’un emploi et donc à une catastrophe familiale. Sur ce segment précis, la loi a son mot à dire pour la protection du travailleur aux prises les décisions des propriétaires. Dans un cas pareil, de nombreuses questions surgissent. Un bien immobilier à usage commercial fermé garde sa particularité de patrimoine. C’est une richesse et en tant que telle, elle devrait être soumise à l’impôt. Le propriétaire est redevable auprès du Trésor public, s’agissant d’un bien qui s’ajoute à sa fortune personnelle. Dans leur conflit, les héritiers usent de leur droit de veto pour bloquer la vente. Il en serait autrement sans cette faille dans les règles d’imposition. Un retraité qui perçoit 18.000 dinars est soumis à l’impôt. Pourquoi pas le propriétaire d’une usine, d’une cafétéria, d’une boulangerie ou d’une salle de cinéma ? La question qui se pose est de savoir qui a la responsabilité de lever cette force de blocage au nom de la propriété.
                      S. A.

                      horizon dz

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