La majorité des jeunes algériens habitent encore avec leurs parents et peinent à obtenir leur indépendance en ayant leurs propres foyers ou logements. C’est du moins ce que constate le rapport « Generation What ? Arabic Countries » consacré à l’Algérie et publié en février 2019.
« Generation What ? » est un projet transmédia qui vise à dessiner le portrait de la génération des 18-34 ans dans les pays du monde entier grâce au soutien financier de l’Union européenne.
Ce projet a été lancé le 14 mars 2018 en Algérie, Jordanie, au Liban, Maroc, et en Tunisie. Il sera lancé le 11 avril en Égypte, en Libye et en Palestine. Ce projet médiatique propose aux jeunes de répondre à une enquête de 167 questions, adaptées aux contextes culturel et politique locaux. Ces questions, écrites avec des sociologues, abordent des sujets fondamentaux : le rapport des 18-34 ans à leur famille, leur société, le travail, l’amour, leur identité nationale et culturelle, au futur, au fait de devenir adulte, et bien d’autres.
Ce projet de recherches est porté officiellement par plusieurs organismes européens et internationaux comme The Arab States Broadcasting Union (ASBU) ou L’Union Européenne de Radio-Télévision (UER) ainsi que la COPEAM (Conférence Permanente de l’Audiovisuel Méditerranée). Des organismes qui sont tous impliqués dans la production des médias ou la diffusion des contenus médiatiques.
L’un des volets de cette vaste enquête internationale s’est intéressée aux rapports des jeunes algériens à leur environnement familial. Et les résultats de cette enquête dévoilent une profonde dépendance de jeunes algériens vis-à-vis de leur foyer familial. Pour preuve, 82,5 % des jeunes algériens habitent encore avec leurs parents. 73,3 % des jeunes algériennes habitent également avec leurs parents. Seulement 4,1 % des jeunes algériens résident seuls et vivent indépendamment de leurs familles. Ce pourcentage monte jusqu’à seulement 16,2 % des jeunes algériens qui vivent à l’extérieur de leur foyer familial.
La différence entre les femmes et les hommes s’expliquent essentiellement par le « mariage » qui amène les jeunes filles algériennes à suivre leurs maris en quittant la cocon familial. En revanche, chez les jeunes célibataires algériens, à peine 2 % des jeunes algériens n’habitent pas avec leurs parents. Uniquement 18 % des plus 25 ans n’habitent pas avec leurs parents en Algérie alors que 7,5 % des jeunes algériens âgés entre 20 et 24 ans ont réussi à quitter le domicile familial.
Finalement, seuls les jeunes mariés s’émancipent de leur foyer familial puisqu’ils sont plus de 75 % des jeunes algériens mariés qui ne vivent pas avec leurs parents. Seul le mariage permet ainsi aux jeunes algériens de changer de vie et de devenir indépendants.
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