Maâti Monjib, l’acharnement du pouvoir marocain
Sur les réseaux sociaux, l’historien marocain Maâti Monjib a annoncé qu’il entamait une grève de la faim après avoir été empêché de se rendre en France pour voir sa famille et se faire soigner. De son côté, le procureur du roi a expliqué dans un communiqué que la liberté provisoire accordée à Maâti Monjib était conditionnée par deux mesures de contrôle judiciaire : une interdiction de quitter le territoire et le retrait de son passeport.
Sur les réseaux sociaux, l’historien marocain Maâti Monjib a annoncé qu’il entamait une grève de la faim après avoir été empêché de se rendre en France pour voir sa famille et se faire soigner. De son côté, le procureur du roi a expliqué dans un communiqué que la liberté provisoire accordée à Maâti Monjib était conditionnée par deux mesures de contrôle judiciaire : une interdiction de quitter le territoire et le retrait de son passeport.
En dépit de la désinvolture du pouvoir avec les textes de loi, Monjib note « un climat moins agressif » depuis sa tentative de départ en France, même si les filatures se poursuivent. L’universitaire, qui a cessé sa grève de la faim de trois jours (son état de santé l’obligeant à la prudence) a relevé qu’on lui donne maintenant du « monsieur », dans les déclarations officielles et qu’on ne lui a pas reproché ces derniers jours d’avoir un passeport français. De même, les accusations traditionnelles d’« atteinte à la sécurité de l’État » ou de « blanchiment d’argent » sont passées au second plan.
Son comité de défense trouve également réconfortant le message qu’une dizaine de sénateurs américains ont fait parvenir — le 14 octobre 2021, au lendemain de son interdiction de sortie — au secrétaire d’État Antony Blinken dans lequel ils invitent le secrétariat d’État américain à « donner la priorité » dans sa relation avec le gouvernement marocain aux abus de pouvoir de ce dernier en matière de droits humains. Les sénateurs lui demandent également d’intervenir pour que « soient libérés les détenus politiques » et que soit mis un terme « aux menaces et harcèlements visant les opposants politiques ». Maâti Monjib est d’ailleurs expressément cité dans le message des sénateurs, parmi lesquels figure Bernie Sanders. Le chargé des droits humains à l’ambassade des États-Unis à Rabat a par ailleurs pris cette semaine contact avec l’un des avocats de l’historien. Il y a quelques mois le département d’État américain avait aussi demandé la libération de deux détenus politiques : Omar Radi et Souleiman Raissouni, deux journalistes formés à l’investigation par le Centre Ibn Rochd fondé par Monjib.
De son côté, Reporters sans Frontières (RSF) a estimé que « l’interdiction faite à Maâti Monjib de voyager doit être levée urgemment pour raisons de santé ». Pour le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati, « le journaliste doit pouvoir retrouver sa famille et bénéficier des soins nécessaires pour recouvrer sa santé affaiblie par les nombreuses grèves de la faim qu’il a menées durant ces dernières années. L’empêcher de quitter le territoire revient à le condamner ». En mars 2021 et durant une vingtaine de jours, Maâti Monjib avait cessé de s’alimenter pour dénoncer sa condamnation à un an de prison ferme et à une amende de 15 000 dirhams (1 400 euros), prononcée le 27 janvier, pour « atteinte à la sécurité de l’État ». Le journaliste a bénéficié le 23 mars 2021 d’une mesure de liberté provisoire après sa grève de la faim.
Maâti Monjib est victime, depuis des années, d’un harcèlement judiciaire des autorités marocaines. Sa condamnation de janvier a été prononcée par le tribunal de première instance de Rabat en son absence (alors qu’il était en prison), et sans que ses avocats n’aient été ni convoqués ni même prévenus. Une peine pour laquelle l’historien franco-marocain a fait opposition et appel. Son procès, qui devait se tenir le 30 septembre, a toutefois été reporté au mois de décembre 2021.
Sur les réseaux sociaux, l’historien marocain Maâti Monjib a annoncé qu’il entamait une grève de la faim après avoir été empêché de se rendre en France pour voir sa famille et se faire soigner. De son côté, le procureur du roi a expliqué dans un communiqué que la liberté provisoire accordée à Maâti Monjib était conditionnée par deux mesures de contrôle judiciaire : une interdiction de quitter le territoire et le retrait de son passeport.
Sur les réseaux sociaux, l’historien marocain Maâti Monjib a annoncé qu’il entamait une grève de la faim après avoir été empêché de se rendre en France pour voir sa famille et se faire soigner. De son côté, le procureur du roi a expliqué dans un communiqué que la liberté provisoire accordée à Maâti Monjib était conditionnée par deux mesures de contrôle judiciaire : une interdiction de quitter le territoire et le retrait de son passeport.
En dépit de la désinvolture du pouvoir avec les textes de loi, Monjib note « un climat moins agressif » depuis sa tentative de départ en France, même si les filatures se poursuivent. L’universitaire, qui a cessé sa grève de la faim de trois jours (son état de santé l’obligeant à la prudence) a relevé qu’on lui donne maintenant du « monsieur », dans les déclarations officielles et qu’on ne lui a pas reproché ces derniers jours d’avoir un passeport français. De même, les accusations traditionnelles d’« atteinte à la sécurité de l’État » ou de « blanchiment d’argent » sont passées au second plan.
Son comité de défense trouve également réconfortant le message qu’une dizaine de sénateurs américains ont fait parvenir — le 14 octobre 2021, au lendemain de son interdiction de sortie — au secrétaire d’État Antony Blinken dans lequel ils invitent le secrétariat d’État américain à « donner la priorité » dans sa relation avec le gouvernement marocain aux abus de pouvoir de ce dernier en matière de droits humains. Les sénateurs lui demandent également d’intervenir pour que « soient libérés les détenus politiques » et que soit mis un terme « aux menaces et harcèlements visant les opposants politiques ». Maâti Monjib est d’ailleurs expressément cité dans le message des sénateurs, parmi lesquels figure Bernie Sanders. Le chargé des droits humains à l’ambassade des États-Unis à Rabat a par ailleurs pris cette semaine contact avec l’un des avocats de l’historien. Il y a quelques mois le département d’État américain avait aussi demandé la libération de deux détenus politiques : Omar Radi et Souleiman Raissouni, deux journalistes formés à l’investigation par le Centre Ibn Rochd fondé par Monjib.
De son côté, Reporters sans Frontières (RSF) a estimé que « l’interdiction faite à Maâti Monjib de voyager doit être levée urgemment pour raisons de santé ». Pour le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati, « le journaliste doit pouvoir retrouver sa famille et bénéficier des soins nécessaires pour recouvrer sa santé affaiblie par les nombreuses grèves de la faim qu’il a menées durant ces dernières années. L’empêcher de quitter le territoire revient à le condamner ». En mars 2021 et durant une vingtaine de jours, Maâti Monjib avait cessé de s’alimenter pour dénoncer sa condamnation à un an de prison ferme et à une amende de 15 000 dirhams (1 400 euros), prononcée le 27 janvier, pour « atteinte à la sécurité de l’État ». Le journaliste a bénéficié le 23 mars 2021 d’une mesure de liberté provisoire après sa grève de la faim.
Maâti Monjib est victime, depuis des années, d’un harcèlement judiciaire des autorités marocaines. Sa condamnation de janvier a été prononcée par le tribunal de première instance de Rabat en son absence (alors qu’il était en prison), et sans que ses avocats n’aient été ni convoqués ni même prévenus. Une peine pour laquelle l’historien franco-marocain a fait opposition et appel. Son procès, qui devait se tenir le 30 septembre, a toutefois été reporté au mois de décembre 2021.
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