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Classes sociales et vote

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  • Classes sociales et vote

    Le système Bouteflika n’a pas inventé la recette, mais il a transformé les rendez-vous électoraux en un marché où se recrute la clientèle structurellement indispensable pour assurer le rôle de courroie de transmission de la communication entre la base sociale du pouvoir et le sommet, et gérer la distribution de la rente et l’ascenseur social.

    Les enseignements livrés par l’affluence aux candidatures et le Who’s who des candidats indiquent que les prochaines élections législatives et locales prévues le 12 juin obéiront à la même mécanique de clientélisation et de domestication des populations. A la seule différence que les partis attrape-tout de l’alliance présidentielle seront remplacés cette fois par d’ex-figurants hissés au rang d’acteurs principaux de la vie politique.

    Un détail vu que l’identité des candidats est l’expression de la même classe sociale parasitaire nourrie par la prévarication des deux décennies Bouteflika. Bien entendu, il ne s’agit pas ici de bourgeoisie ni de prolétariat, le concept de classe ayant évolué largement avec les transformations économiques et sociales dont l’Algérie n’est pas à l’abri. En parallèle avec la dépolitisation des Algériens, Bouteflika avait réussi l’enrichissement et l’élargissement de la classe rentière pour asseoir son règne.

    Déstabilisée un moment et obligée de se terrer – de peur d’être emportée par le hirak populaire comme l’a été son maître –, cette classe, dont la population a augmenté grâce à l’embellie financière des années 2000, croit le rapport de force rétabli aujourd’hui en faveur du système, dans l’ombre duquel elle évolue comme des algues. D’ailleurs, l’annonce de l’organisation de ces élections a sonné comme un rappel des troupes. Un appel pour défendre l’intérêt de la classe et sa survie face à la menace populaire et la revendication de justice sociale, de fin des privilèges et de l’économie de la rente.

    Pour ces premières élections législatives et locales post-Bouteflika, les candidats portés sur les 4612 listes enregistrées par l’ANIE auront donc à jouer la même partition. Pour la majorité du moins.

    Le cas d’El Bina est édifiant. Identifié comme islamiste, le parti de Abdelkader Bengrina est en train de ratisser large parmi les candidats, adeptes ou pas de son idéologie. Idem pour El Moustakbal de Abdelaziz Belaïd, composé à partir d’un mélange de vague nationalisme Flnien et de pur régionalisme affairiste.

    Les deux en tout cas attirent aujourd’hui, et opportunément, des candidats d’horizons divers (avec beaucoup d’hommes d’affaires) en attendant de capter des électeurs. La plus grande tendance qui se dégagera du prochain rendez-vous nous renseignera en premier sur la taille de cette classe sociale anti-hirak, son implantation et sa sociologie.

    el watan
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