La coupe était pleine de longue date mais il a fallu le procès en diffamation engagé contre le président de la Coordination des sinistrés du séisme d’octobre 1980, suite à ses déclarations sur le dossier du préfabriqué, pour qu’elle déborde. Le feu à pris aux poudres et la ville de Chlef et ses environs proches − des véritables poches de misère telle que la commune voisine de Chettia, considérée comme l’un des grands bidonvilles de la région−, sont entrés en éruption, juste au matin de ce procès inique contre le représentant des sinistrés qui avait osé réclamer le versement de l’aide publique promise par l’Etat, évaluée à 100 millions de centimes par famille, votée par l’APN il y a déjà une année… mais annulée par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.
Revenant sur les éléments déclencheurs de ces émeutes, les correspondants de presse locaux rappellent des signaux d’alarmes lancés une semaine auparavant par des protestations pacifiques. Le dispositif policier déployé la veille du procès du représentant des sinistrés ajouté à la fermeture des voies d’accès menant au tribunal a été ressenti par la population comme une nouvelle provocation. « Quant au procès, il a été reporté au 11 mai prochain », écrit le journaliste du Soir d’Algérie, qui relate ainsi les événements : « Dès 9h du matin, la ville de Chlef s’est transformée en un véritable champ de bataille : pneus brûlés, voitures saccagées. Des manifestants, la plupart des jeunes, ont exprimé leur ire contre les autorités locales de Chlef, à leur tête le wali.(…)
Une masse humaine, déchaînée, excédée, a déferlé dans les principales artères de la ville : boulevard Ben-Badis, en passant par la direction régionale d’Algérie Télécom, le lycée Salem, jusqu’au nouveau siège de la daïra. Selon des témoins oculaires, les protestataires ne maîtrisant plus leur colère et bravant la chaleur, ont saccagé véhicules, édifices et tout ce qu’ils trouvaient sur leur chemin. Un important dispositif de sécurité a été installé pour endiguer le mouvement de révolte qui nous renvoie à un certain 5 Octobre 1988. Les forces antiémeutes durent utiliser leur attirail : des bombes lacrymogènes contre les émeutiers qui ne décoléraient pas en ripostant de plus belle. Des camions «moustaches » arrosaient d’eau chaude la marée humaine. (…)
Ainsi, et selon des informations recueillies en fin d’après-midi, le bilan des dégâts est lourd. Plusieurs voitures brûlées, le centre d’un opérateur de téléphonie mobile, la BEA, la poste, la daïra et d’autres bâtiments ont été saccagés par une jeunesse incontrôlable. Des blessés, il y en a eu de part et d’autre. Le siège de la wilaya a été épargné puisque les brigades anti-émeutes appelées en renfort ont réussi à repousser les manifestants vers le boulevard Ben-Badis. La riposte aurait gagné d’autres quartiers situés en dehors du centre-ville, comme haï Bensouna, nous dit-on. La RN4 reliant Alger et Oran, à hauteur de l’université, et celle reliant Chlef et Ténès ont été bloquées par les émeutiers à l’aide de pneus brûlés et autres objets de fortune. C’est aux environs de 17h que la ville retrouvera un calme précaire. Pour beaucoup, la révolte des Chelfis d’hier est à inscrire dans les annales de l’histoire.
le Soir d’Algérie 28-04-08
Revenant sur les éléments déclencheurs de ces émeutes, les correspondants de presse locaux rappellent des signaux d’alarmes lancés une semaine auparavant par des protestations pacifiques. Le dispositif policier déployé la veille du procès du représentant des sinistrés ajouté à la fermeture des voies d’accès menant au tribunal a été ressenti par la population comme une nouvelle provocation. « Quant au procès, il a été reporté au 11 mai prochain », écrit le journaliste du Soir d’Algérie, qui relate ainsi les événements : « Dès 9h du matin, la ville de Chlef s’est transformée en un véritable champ de bataille : pneus brûlés, voitures saccagées. Des manifestants, la plupart des jeunes, ont exprimé leur ire contre les autorités locales de Chlef, à leur tête le wali.(…)
Une masse humaine, déchaînée, excédée, a déferlé dans les principales artères de la ville : boulevard Ben-Badis, en passant par la direction régionale d’Algérie Télécom, le lycée Salem, jusqu’au nouveau siège de la daïra. Selon des témoins oculaires, les protestataires ne maîtrisant plus leur colère et bravant la chaleur, ont saccagé véhicules, édifices et tout ce qu’ils trouvaient sur leur chemin. Un important dispositif de sécurité a été installé pour endiguer le mouvement de révolte qui nous renvoie à un certain 5 Octobre 1988. Les forces antiémeutes durent utiliser leur attirail : des bombes lacrymogènes contre les émeutiers qui ne décoléraient pas en ripostant de plus belle. Des camions «moustaches » arrosaient d’eau chaude la marée humaine. (…)
Ainsi, et selon des informations recueillies en fin d’après-midi, le bilan des dégâts est lourd. Plusieurs voitures brûlées, le centre d’un opérateur de téléphonie mobile, la BEA, la poste, la daïra et d’autres bâtiments ont été saccagés par une jeunesse incontrôlable. Des blessés, il y en a eu de part et d’autre. Le siège de la wilaya a été épargné puisque les brigades anti-émeutes appelées en renfort ont réussi à repousser les manifestants vers le boulevard Ben-Badis. La riposte aurait gagné d’autres quartiers situés en dehors du centre-ville, comme haï Bensouna, nous dit-on. La RN4 reliant Alger et Oran, à hauteur de l’université, et celle reliant Chlef et Ténès ont été bloquées par les émeutiers à l’aide de pneus brûlés et autres objets de fortune. C’est aux environs de 17h que la ville retrouvera un calme précaire. Pour beaucoup, la révolte des Chelfis d’hier est à inscrire dans les annales de l’histoire.
le Soir d’Algérie 28-04-08
Commentaire