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Près de 35 % de tout l’argent du pays échappe aux banques : l’Algérie, un pays totalement archaïque sur le plan financie

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  • Près de 35 % de tout l’argent du pays échappe aux banques : l’Algérie, un pays totalement archaïque sur le plan financie

    Près de 35 % de tout l’argent du pays échappe aux banques : l’Algérie, un pays totalement archaïque sur le plan financier

    ALGERIEPART PLUS
    1 MARS 2021

    L’Algérie a commencé l’année 2021 en restant un pays totalement archaïque sur le plan financier. Preuve en est, la Banque d’Algérie vient de reconnaître dans son dernier bilan communiqué sur la situation monétaire du pays la masse monétaire qui circule hors des banques a grimpée de 12,93 %, passant à 6.140,7 mds de DA à fin 2020, contre 5.437,6 mds de Da à fin 2019. Cela signifie que l’équivalent de plus de 38 milliards d’euros circulent dans le secteur informel et échappent au circuit bancaire. C’est tout simplement colossal pour un pays qui dont les banques et agences postales souffrent continuellement de la crise des liquidités bancaires.

    Officiellement, la Banque d’Algérie affirme que la masse monétaire dans le pays a augmenté vers la fin de l’année 2020 à 17.682,7 milliards DA contre 16.506,6 milliards DA à fin 2019. Cela signifie que l’ensemble de la masse monétaire qui circule en Algérie ou dont dispose tout le pays est de l’ordre de l’équivalent de 110 milliards d’euros. Les liquidités qui sont disponibles en Algérie mais circulent hors du circuit bancaire représentent jusqu’à 34,73 % de la masse monétaire globale du pays. C’est tout simplement énorme car cela signifie que ces liquidités ne sont pas intégrées au circuit bancaire et ne peuvent en aucun bénéficier à l’économie formelle. Avec tout cet argent qui est existe en dehors du secteur bancaire, on aurait pu financer des entreprises, créer des emplois, améliorer les recettes fiscales du pays ou fournir des liquidités aux salariés et fonctionnaires algériens qui n’en trouvent pas dans les agences d’Algérie Poste.

    Cet argent qui échappe aux banques en Algérie illustre parfaitement le caractère archaïque du système financier algérien. Ce fléau économique remonte à plusieurs dizaines d’années. Les autorités algériennes savent pertinemment que le secteur informel représente jusqu’à 40 % de tout le PIB du pays, à savoir la richesse annuelle créée en Algérie. Mais rien n’est fait pour contrôler cet argent ni le récupérer pour financer le développement du pays.

    D’autres pays émergents ont fait des efforts pour capter cet argent et améliorer les équilibres financiers de leurs économies. En Algérie, certains on continue de penser qu’un secteur informel est un indicateur de bonne santé économique. Ce qui est totalement faux ! Bien au contraire…

    Lorsque dans un pays, le secteur informel représente en moyenne 35 % du PIB, cela signifie que ce pays souffre d’une contrainte majeure qui empêche son développement. Pourquoi ? Parce que le secteur informel induit d’importantes distorsions microéconomiques (concurrence déloyale, inefficacité dans l’allocation sectorielle du capital, etc.) et macroéconomiques (faible productivité du travail et du capital, dissuasion à l’innovation, augmentation des inégalités de revenus et de la pauvreté). Un secteur informel important pèse également sur la mobilisation des ressources domestiques, indispensable pour financer les services publics de base (santé, éducation) ou des projets d’infrastructures, pourtant essentiels à la diversification économique et l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales, et à l’atteinte atteinte des objectifs de développement durable.

    C’est donc un fardeau, une calamité plutôt qu’une opportunité ! Comment donc réduire le poids de l’informel dans une économie ? Les experts les plus pragmatiques du monde entier suggèrent les moyens de paiement électroniques comme le paiement en ligne et le paiement mobile qui a fait ses preuves dans plusieurs pays africains.

    Plusieurs études ont démontré que les services financiers mobiles (SFM) ont fortement progressé dans les pays en développement jusqu’alors caractérisés par une faible profondeur financière et une prédominance des services financiers informels. Ces pays se distinguent par une forte préférence pour les transactions en espèces, un faible accès aux services financiers formels pour de larges segments de la population (inclusion financière insuffisante), et un recours crédit (et à l’épargne) informel pour financer la consommation et les projets d’investissements. Cet environnement a malgré tout favorisé l’innovation financière avec, par exemple, l’émergence au Kenya en 2007 d’un nouveau produit/service financier mobile, M-Pesa. Ces services financiers mobiles sont offerts par un nombre croissant de fournisseurs (opérateurs de télécommunication, FinTech et banques commerciales) et se diversifient avec le lancement de services de crédit et d’épargne mobiles, et plus récemment d’assurances mobiles.

    Une récente étude internationale s’est appuyée sur des estimations du FMI réalisée à partir d’un panel de 101 pays émergents et en développement sur la période 2000-15. Les conclusions de cette étude indiquent une relation négative entre la diffusion des SFM et le secteur informel. Cela signifie clairement que là où le paiement mobile progresse, le marché informel recul. Malheureusement, en Algérie, le paiement mobile est quasiment inexistant et de nombreux pays africains font beaucoup mieux que notre pays.

    Ce lundi 1 mars, le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) a fait savoir qu’il va lancer « dans une semaine ou quinze jours au plus tard » l’application « Mobile banking » devant permettre aux clients d’effectuer des opérations bancaires à partir d’un téléphone mobile pour davantage d’efficacité et célérité dans la gestion de leurs activités et affaires. Enfin une lueur d’espoir ? Il faudra des démonstrations concrètes pour le prouver car l’écosystème entier demeure hostile en Algérie à ces paiements électroniques.

    A ce retard technologique humiliant, il faut rajouter la faible pénétration des banques en Algérie. La place bancaire algérienne, avec à peine 1 664 agences et un taux de couverture d’une agence pour 27 587 habitants, alors que la norme est d’une agence pour 5 000 habitants, se positionne parmi les systèmes financiers les plus sous-développés du monde. Le secteur bancaire algérien reste dominé par 6 grandes banques publiques dont une caisse d’épargne : BNA, BEA, BADR, BDL, CPA et CNEP. Les banques publiques jouent un rôle clé en contrôlant une part importante du marché : elles collectent 87% des dépôts et octroient 89% des crédits. Le secteur bancaire compte aussi 14 banques à capitaux étrangers, soit 10 filiales et 3 succursales de banques internationales et une banque à capitaux mixtes. Aucune banque privée à capitaux algériens n’active sur le marché local depuis plus de 10 ans.

  • #2
    Ce qui nous amene a une evasion fiscale d'environ 70%.
    Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.

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    • #3
      l’Algérie, un pays totalement archaïque sur le plan financier
      Il faut plutôt se demander sur quel plan, il n'est pas archaique.

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      • #4
        L'argent est synonyme de confiance. Les gens déposent ou laissent leur argent sur leurs comptes quand ils se sentent en confiance, et le retirent dans le cas contraire. C'est aussi simple que ça, et cela vaut pour tous les pays du monde. En temps de crise, politique ou autre, on a vu ce que cela avait donné dans des pays tels que le Zimbabwe, le Venezuela ou même la Grèce et le Liban.
        La crise des liquidités en Algérie a le malheur d'avoir été exacerbée à la fois par la chute des revenus pétroliers, la survenue de la pandémie Covid, mais surtout par le manque d'anticipation d'un gouvernement dont l'incompétence ne cesse de se dévoiler au grand jour.

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