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Ahmed Taleb. Député de Tamanrasset : «Il faut éviter toute approche sécuritaire»

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    Ahmed Taleb. Député de Tamanrasset : «Il faut éviter toute approche sécuritaire»

    elwatan.com

    HOCINE LAMRIBEN
    20 JUIN 2020



    – De violents affrontements ont eu lieu, lundi dernier, à Tinzaouatine, commune de la wilaya de Tamanrasset, frontalière avec le Mali. On compte un mort et plusieurs blessés. Pouvez-vous nous dire qu’est-ce qui a mis le feu aux poudres ?

    Les revendications exprimées par la population locale liées au développement, dont l’accès à l’eau et à l’électricité, sont légitimes. La région est confrontée à un sous-développement endémique dans tous les secteurs. Les jeunes ont le droit de manifester pacifiquement pour réclamer la satisfaction de leurs revendications socioéconomiques devant les sièges d’institutions locales.

    Mais, je trouve inconcevable de protester devant la clôture de sécurité, installée pour sécuriser la frontière entre l’Algérie et le Mali, un pays sous tension et instable. Des parties en lien avec la contrebande ont tenté d’exploiter la colère et la frustration des jeunes pour assouvir leurs propres intérêts.

    Par exemple, certains utilisateurs d’internet ont publié d’anciennes vidéos afin d’attiser les tensions. Au sujet des coups de feu tirés par des inconnus, le ministère de la Défense a démenti toute implication de ses éléments dans cet incident. Il a été titré à partir d’Ikharben, un village malien. L’enquête du MDN suit toujours son cours.

    – Le maire de Tinzaouatine a estimé que la décision d’installer un mur de sécurité, surmonté de fils de fer barbelé, à l’origine des émeutes, a pénalisé les populations de la ville frontalière de Tinzaouatine. Qu’en pensez-vous ?

    Le passage frontalier reste ouvert et les échanges sont toujours en cours. Mais, cette fois-ci, la barrière de sécurisation, érigée par les autorités algériennes, est destinée à lutter contre le phénomène de la contrebande des carburants et des produits alimentaires, qui ne cesse de prendre de l’ampleur.


    A titre d’exemple, nous avions connu une pénurie de certains produits au niveau du chef-lieu de Tamanrasset. Mais, ces produits sont désormais disponibles depuis que la frontière avec le Mali est bien surveillée par les gardes-frontières algériens.

    Ceci dit, nous avons, en tant que députés de Tamanrasset, alerté, en mars denier, le Premier ministre sur la situation dangereuse qui prévaut dans la région. Nous avons mis en garde contre toute approche sécuritaire pour résoudre les problèmes de sous-développement. Nous avons réclamé la mise en place d’une approche sociale, à travers la création d’emplois afin de réduire le phénomène de la contrebande.

    Nous importons, via le système de troc, de nombreux produits du Mali et du Niger alors que nous pouvons les produire sur place. Ouvrir des usines et créer des d’emplois en faveur des jeunes de la région est le seul moyen de couper l’herbe sous le pied des réseaux de contrebande. L’Etat doit intervenir pour trouver des solutions idoines.

    – Le sud du pays est le théâtre, depuis plusieurs années, de protestations sociales qui débouchent parfois, malheureusement, sur des pertes en vies humaines. Avez-vous perçu une volonté politique des hautes autorités de résoudre les différents problèmes soulevés par les habitants du Sud ?

    L’actuelle Présidence et l’actuel gouvernement n’ont pas encore réagi… L’Etat doit prendre au sérieux les revendications socio-économiques des populations locales. Le Sud a été marginalisé depuis l’indépendance de l’Algérie, alors qu’il procure de la richesse au pays (hydrocarbures). Il a besoin d’une décision purement politique pour surmonter les nombreux défis et éviter toutes formes de tensions et de crise.
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