Je suis né en Algérie et la langue française est ma seule vraie langue maternelle. Je le dis, je le répète et j’en suis fier !
L’autre langue qui me permettait de communiquer dans la société n’était pas une langue, à proprement dit, mais un dialecte : la Derjdja. Ce dialecte est fait de berbère, d’arabe, de français, d’espagnol ou de maltais.
La langue arabe, je l’ai apprise plus tard, dès l’âge de 6 ans, comme une langue étrangère, enseignée principalement par des étrangers qui nous inculquaient insidieusement la haine de notre identité. Ils y ont introduit l’islamisme et toutes les idéologies barbares qui sont légions aujourd’hui en Algérie.
La langue arabe, c’est aujourd’hui une langue que je maîtrise, que je lis et que j’écris. Simplement, elle n’a jamais été ma langue. Et elle ne le sera jamais.
Je l’utilise au même titre que l’anglais ou l’espagnol. Une langue étrangère qui me permet d’accéder, depuis quelques années, notamment à la littérature de l’islam politique dans toutes ses dimensions. Donc c’est pour moi une langue de travail.
Ce n’est pas une langue avec laquelle j’exprime mes émotions. Loin de là. Je ne m’énerve pas en arabe classique et je ne suis pas joyeux en arabe. Au mieux en Derdja. Mais jamais en arabe. Je ne rêve pas en arabe classique non plus. Et quand je vais dans les pays arabes - je ne parle pas des pays arabisés d’Afrique du Nord - je ne me sens pas ethniquement proches des populations locales.
Je peux discuter avec eux, échanger, nouer des amitiés mais je ne me sens pas proche d’un Qatari ou d’un égyptien.
En revanche je suis proche linguistiquement et culturellement d’un marocain, d’un tunisien, avec lesquels je partage un dialecte et d’un Français. Point barre !
Hormis quelques poèmes et des textes où des romans de quelques auteurs arabes (ou arabophones) reconnus qui, depuis Ibn Khaldoun jusqu’à Taha Hussein et Naguib Mahfouz, en passant par les textes en arabe ou traduits de Djalal-eddine Rumi ou Omar Khayyam, aussi talentueux fussent-ils, ils ne m’ont rien apporté en termes de structuration de la pensée, de compréhension des valeurs universelles, de maîtrise de grands sujets philosophiques, de connaissances scientifiques, d’ouverture sur le monde.
Je refuse par conséquent qu’un islamiste algérien aussi hypocrite que Abderrazak Makri ou qu’un autre, adepte de la pensée des Frères musulmans, donc d’une idéologie importée d’Egypte, parlant un arabe importé d’Irak ou d’Arabie Saoudite, ayant fait ses études de médecine en Français, viennent diaboliser la langue française.
Parce qu’attention cette affaire n’est pas banale : derrière la diabolisation et la criminalisation de la langue française, il y a une volonté de diaboliser les francophones algériens qui sont d’ailleurs pointé du doigt depuis plus de 40 ans par ces voyous islamo-nationalistes. Ces gens qui ont déjà diabolisé les athées et les laïques, qui excommunient tout musulman qui ne pratique pas l’islam selon leur perception moyenâgeuse de cette religieuse, cherchent aujourd’hui à bannir de la communauté nationale algérienne tous les francophones. C’est cela l’enjeu. Nous avons connu : Convertissez-vous à l’islam ou disparaissez de la communauté nationale et maintenant convertissez-vous à l’arabisme ou disparaissez !
Évidemment pour éviter toute polémique et ne pas se couper de tous les islamo-nationalistes d’origine berbère, Makri donne aux langues tamazight un strapontin. Il leur accorde une moitié de reconnaissance. Sans plus.
Toucher à la langue française c’est toucher à l’identité de beaucoup d’Algériens. Même si la lâcheté devant les nationalistes et les islamistes empêchent beaucoup d’Algériens francophones, qui ont été complexés par ce genre d’énergumènes, de dire à la fois leur attachement à la langue de Voltaire et leur rejet de toute diabolisation de celle-ci, je me fais le porte-voix de ceux qui se confinent dans le silence.
Je condamne par conséquent Abderrazak Makri, je réitère mon attachement à la langue française et si on devait criminaliser quelque chose en Algérie c’est bien les pensées islamistes qui, elles, s’expriment bel et bien en arabe.
Mohamed Sifaoui /facebook
L’autre langue qui me permettait de communiquer dans la société n’était pas une langue, à proprement dit, mais un dialecte : la Derjdja. Ce dialecte est fait de berbère, d’arabe, de français, d’espagnol ou de maltais.
La langue arabe, je l’ai apprise plus tard, dès l’âge de 6 ans, comme une langue étrangère, enseignée principalement par des étrangers qui nous inculquaient insidieusement la haine de notre identité. Ils y ont introduit l’islamisme et toutes les idéologies barbares qui sont légions aujourd’hui en Algérie.
La langue arabe, c’est aujourd’hui une langue que je maîtrise, que je lis et que j’écris. Simplement, elle n’a jamais été ma langue. Et elle ne le sera jamais.
Je l’utilise au même titre que l’anglais ou l’espagnol. Une langue étrangère qui me permet d’accéder, depuis quelques années, notamment à la littérature de l’islam politique dans toutes ses dimensions. Donc c’est pour moi une langue de travail.
Ce n’est pas une langue avec laquelle j’exprime mes émotions. Loin de là. Je ne m’énerve pas en arabe classique et je ne suis pas joyeux en arabe. Au mieux en Derdja. Mais jamais en arabe. Je ne rêve pas en arabe classique non plus. Et quand je vais dans les pays arabes - je ne parle pas des pays arabisés d’Afrique du Nord - je ne me sens pas ethniquement proches des populations locales.
Je peux discuter avec eux, échanger, nouer des amitiés mais je ne me sens pas proche d’un Qatari ou d’un égyptien.
En revanche je suis proche linguistiquement et culturellement d’un marocain, d’un tunisien, avec lesquels je partage un dialecte et d’un Français. Point barre !
Hormis quelques poèmes et des textes où des romans de quelques auteurs arabes (ou arabophones) reconnus qui, depuis Ibn Khaldoun jusqu’à Taha Hussein et Naguib Mahfouz, en passant par les textes en arabe ou traduits de Djalal-eddine Rumi ou Omar Khayyam, aussi talentueux fussent-ils, ils ne m’ont rien apporté en termes de structuration de la pensée, de compréhension des valeurs universelles, de maîtrise de grands sujets philosophiques, de connaissances scientifiques, d’ouverture sur le monde.
Je refuse par conséquent qu’un islamiste algérien aussi hypocrite que Abderrazak Makri ou qu’un autre, adepte de la pensée des Frères musulmans, donc d’une idéologie importée d’Egypte, parlant un arabe importé d’Irak ou d’Arabie Saoudite, ayant fait ses études de médecine en Français, viennent diaboliser la langue française.
Parce qu’attention cette affaire n’est pas banale : derrière la diabolisation et la criminalisation de la langue française, il y a une volonté de diaboliser les francophones algériens qui sont d’ailleurs pointé du doigt depuis plus de 40 ans par ces voyous islamo-nationalistes. Ces gens qui ont déjà diabolisé les athées et les laïques, qui excommunient tout musulman qui ne pratique pas l’islam selon leur perception moyenâgeuse de cette religieuse, cherchent aujourd’hui à bannir de la communauté nationale algérienne tous les francophones. C’est cela l’enjeu. Nous avons connu : Convertissez-vous à l’islam ou disparaissez de la communauté nationale et maintenant convertissez-vous à l’arabisme ou disparaissez !
Évidemment pour éviter toute polémique et ne pas se couper de tous les islamo-nationalistes d’origine berbère, Makri donne aux langues tamazight un strapontin. Il leur accorde une moitié de reconnaissance. Sans plus.
Toucher à la langue française c’est toucher à l’identité de beaucoup d’Algériens. Même si la lâcheté devant les nationalistes et les islamistes empêchent beaucoup d’Algériens francophones, qui ont été complexés par ce genre d’énergumènes, de dire à la fois leur attachement à la langue de Voltaire et leur rejet de toute diabolisation de celle-ci, je me fais le porte-voix de ceux qui se confinent dans le silence.
Je condamne par conséquent Abderrazak Makri, je réitère mon attachement à la langue française et si on devait criminaliser quelque chose en Algérie c’est bien les pensées islamistes qui, elles, s’expriment bel et bien en arabe.
Mohamed Sifaoui /facebook
Commentaire