Abdelaziz Bouteflika dans un entretien au quotidien espagnol El Pais
«L’affaire du Sahara occidental ne sera jamais à l’origine d’une déclaration de guerre entre l’Algérie et le Maroc»
Mercredi 14 Mars 2007
Par Faouzia Ababsa
Le président de la République a accordé un entretien au quotidien espagnol El Pa?s qui a publié les réponses écrites du chef de l’Etat dans son édition d’hier. Il faut souligner que cet entretien intervient à l’occasion de la visite de Juan Carlos 1er de Bourbon et de la reine Sofia de Grèce dans notre pays, près de vingt-quatre ans après. Une absence que le journaliste d’El Pa?s a liée à la position de l’Espagne par rapport au problème du Sahara occidental. «Nos relations économiques et politiques sont excellentes, dira Abdelaziz Bouteflika. Toutefois, nous divergeons quelque peu sur la question du Sahara occidental.» Et d’ajouter : «Nous avons toujours dit à nos amis espagnols qu’ils auront beaucoup à gagner en assumant leurs responsabilités morale et historique sur cette question, contribuant ainsi à ce que le peuple sahraoui dispose de son droit légitime à décider démocratiquement de son destin.» A la question de savoir quel devrait être le rôle de l’Espagne dans le conflit de son ancienne colonie, le chef de l’Etat a rappelé de nouveau que l’Espagne «a une responsabilité morale et historique. Il ne s’agit pas d’un simple conflit, comme vous le dites, mais d’un sérieux problème de décolonisation. Il concerne le Maroc et le Front Polisario. L’Algérie soutient cette cause, comme elle en a soutenu d’autres ailleurs dans le monde : le Timor, Brunei, le Surinam, là où se pose un problème de décolonisation». Pour le président de la République, aucune solution unilatérale ne saurait être viable. «Seule la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination résoudra le problème. C’est d’ailleurs la position qui a été réaffirmée par l’ONU», a-t-il précisé au journaliste qui lui demandait ce que lui inspirait la proposition marocaine relative à l’autonomie du Sahara. Abdelaziz Bouteflika démentira dans ce même entretien avoir à un certain moment proposé la partition du Sahara entre les Marocains et un Etat sahraoui. «La partition du Sahara a été mise en pratique par le Maroc et la Mauritanie, alors présidée par Mokhtar Ould Dada.»
«Je me le rappelle très bien», indique le Président. «Cela s’appelait les «accords de Madrid». «La reprise des hostilités entre le Maroc et le Sahara occidental n’est pas à écarter si la diplomatie échoue. C’est une hypothèse plausible», a estimé le président de la République qui soulignera que l’Algérie préfère plutôt une solution pacifique à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous les auspices de l’ONU. Et, répondant à une question sur la possibilité d’une déclaration de guerre entre l’Algérie et le Maroc à cause du Sahara occidental, le chef de l’Etat algérien a déclaré : «Je l’ai dit à plusieurs occasions, en aucun cas, l’affaire du Sahara occidental ne sera à l’origine d’un casus belli [déclaration de guerre] entre l’Algérie et le Maroc.»
Par ailleurs, le président Abdelaziz Bouteflika a souligné que l’absence de solution juste et définitive pour le Sahara occidental sera un frein au développement de l’Union du Maghreb arabe. Concernant l’éventuelle réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, le chef de l’Etat a indiqué qu’il n’était point nécessaire de rappeler les circonstances de leur fermeture et les séquelles qui en ont découlé, d’où le retard dans leur réouverture. Plusieurs sujets ont été abordés dans cette interview, dont la question du gaz (lire article de Youcef Salami). Mais aussi des sujets d’ordre politique, à l’exemple de la révision constitutionnelle, dont le président de la République dira que c’est un projet qui est à l’étude. «S’il y a quelque chose à y changer, ce sera d’une manière ou d’une autre au peuple algérien de se prononcer.» Tout comme d’ailleurs la question d’un éventuel troisième mandat : «C’est quelque chose qui concerne les Algériens», précisera encore le chef de l’Etat qui, en réponse à la question du journaliste sur sa santé, conclura : «Grâce à Dieu je me porte très bien.»
F. A.
«L’affaire du Sahara occidental ne sera jamais à l’origine d’une déclaration de guerre entre l’Algérie et le Maroc»
Mercredi 14 Mars 2007
Par Faouzia Ababsa
Le président de la République a accordé un entretien au quotidien espagnol El Pa?s qui a publié les réponses écrites du chef de l’Etat dans son édition d’hier. Il faut souligner que cet entretien intervient à l’occasion de la visite de Juan Carlos 1er de Bourbon et de la reine Sofia de Grèce dans notre pays, près de vingt-quatre ans après. Une absence que le journaliste d’El Pa?s a liée à la position de l’Espagne par rapport au problème du Sahara occidental. «Nos relations économiques et politiques sont excellentes, dira Abdelaziz Bouteflika. Toutefois, nous divergeons quelque peu sur la question du Sahara occidental.» Et d’ajouter : «Nous avons toujours dit à nos amis espagnols qu’ils auront beaucoup à gagner en assumant leurs responsabilités morale et historique sur cette question, contribuant ainsi à ce que le peuple sahraoui dispose de son droit légitime à décider démocratiquement de son destin.» A la question de savoir quel devrait être le rôle de l’Espagne dans le conflit de son ancienne colonie, le chef de l’Etat a rappelé de nouveau que l’Espagne «a une responsabilité morale et historique. Il ne s’agit pas d’un simple conflit, comme vous le dites, mais d’un sérieux problème de décolonisation. Il concerne le Maroc et le Front Polisario. L’Algérie soutient cette cause, comme elle en a soutenu d’autres ailleurs dans le monde : le Timor, Brunei, le Surinam, là où se pose un problème de décolonisation». Pour le président de la République, aucune solution unilatérale ne saurait être viable. «Seule la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination résoudra le problème. C’est d’ailleurs la position qui a été réaffirmée par l’ONU», a-t-il précisé au journaliste qui lui demandait ce que lui inspirait la proposition marocaine relative à l’autonomie du Sahara. Abdelaziz Bouteflika démentira dans ce même entretien avoir à un certain moment proposé la partition du Sahara entre les Marocains et un Etat sahraoui. «La partition du Sahara a été mise en pratique par le Maroc et la Mauritanie, alors présidée par Mokhtar Ould Dada.»
«Je me le rappelle très bien», indique le Président. «Cela s’appelait les «accords de Madrid». «La reprise des hostilités entre le Maroc et le Sahara occidental n’est pas à écarter si la diplomatie échoue. C’est une hypothèse plausible», a estimé le président de la République qui soulignera que l’Algérie préfère plutôt une solution pacifique à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous les auspices de l’ONU. Et, répondant à une question sur la possibilité d’une déclaration de guerre entre l’Algérie et le Maroc à cause du Sahara occidental, le chef de l’Etat algérien a déclaré : «Je l’ai dit à plusieurs occasions, en aucun cas, l’affaire du Sahara occidental ne sera à l’origine d’un casus belli [déclaration de guerre] entre l’Algérie et le Maroc.»
Par ailleurs, le président Abdelaziz Bouteflika a souligné que l’absence de solution juste et définitive pour le Sahara occidental sera un frein au développement de l’Union du Maghreb arabe. Concernant l’éventuelle réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, le chef de l’Etat a indiqué qu’il n’était point nécessaire de rappeler les circonstances de leur fermeture et les séquelles qui en ont découlé, d’où le retard dans leur réouverture. Plusieurs sujets ont été abordés dans cette interview, dont la question du gaz (lire article de Youcef Salami). Mais aussi des sujets d’ordre politique, à l’exemple de la révision constitutionnelle, dont le président de la République dira que c’est un projet qui est à l’étude. «S’il y a quelque chose à y changer, ce sera d’une manière ou d’une autre au peuple algérien de se prononcer.» Tout comme d’ailleurs la question d’un éventuel troisième mandat : «C’est quelque chose qui concerne les Algériens», précisera encore le chef de l’Etat qui, en réponse à la question du journaliste sur sa santé, conclura : «Grâce à Dieu je me porte très bien.»
F. A.
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