Baha Eddine Tliba est député d’Annaba, ancien vice-président de l’APN et membre du Comité central du FLN. Homme de réseaux, il répond dans cet entretien au général à la retraite Ali Ghediri qui a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. Il critique également Mouloud Hamrouche, les islamistes, le FFS et Louisa Hanoune. Entretien.
L’annonce de candidature à la présidentielle d’avril 2019 du général à la retraite Ali Ghediri a suscité beaucoup de réactions. Quel commentaire faites-vous sur sa volonté d’aller vers « une deuxième République » surtout que Ghediri dit que le peuple va le soutenir dans sa démarche ?
Le facteur de considération au sein de la société algérienne semble être gravement affecté, au point où l’accès au poste de président de la République semble être à la portée de tout le monde. Sinon, comment expliquer qu’un soldat désarmé, avec un passé militaire peu glorieux, espère redorer son image ternie, à travers sa candidature à la magistrature suprême ?
Il semble omettre la règle qui préconise que pour passer du noir au blanc, il faut traverser l’étape grise. En tout état de cause, la candidature d’un postulant, à l’image de Ghediri, ne peut pas aboutir, car il ne peut pas simplement diriger un pays révolutionnaire comme l’Algérie, même s’il a eu le quitus des laboratoires étrangers et les représentations diplomatiques et sécuritaires à Paris, tel que cela a été rapporté par des médias français.
Les deux retraités militaires, appartenant à un passé révolu, qui l’ont « désigné » pour ce poste, doivent savoir que son chemin vers El Mouradia est conditionné préalablement par l’accord du peuple, et non en quémandant le soutien des ambassades étrangères, en promettant d’importantes concessions économiques et la révision des positions politiques que l’Algérie a défendues depuis son indépendance.
Quant à sa conviction d’être soutenu par le peuple, pour une deuxième République – rien que ça ! -, je le défie de se mettre sur la balance du jugement du peuple. L’aiguille ne vibrera pas au-delà du zéro, sachant qu’il est un parfait inconnu dans les casernes, encore moins parmi les Algériens.
Comment peut-il espérer que son étoile brillera sur l’Algérie profonde ? Il l’apprendra rapidement à ses dépens, lors de l’opération de la collecte des 60.000 signatures de citoyens-électeurs. A ce moment-là, Ghediri et ses mentors, qui ont conduit l’Algérie à l’instabilité, en souillant son image sur le plan international, le constateront avec amertume.
Ali Ghediri envisage une rupture avec le système actuel. Craignez-vous les conséquences de cette rupture au cas où il serait élu ?
De quelle rupture il parle ? Bien qu’il semble prétentieux, il demeure néanmoins une quantité négligeable, mathématiquement parlant. Durant tout son vécu au sein de l’armée nationale, Ali Ghediri n’a jamais eu à diriger une caserne, encore moins un bataillon ou des unités.
Éternellement insatisfait, il n’est pas porté dans le cœur des militaires, tous grades confondus. Sa carrière, il l’a passée derrière les bureaux, jusqu’à en avoir marre et quitter l’ANP.
Ironie du sort, celui qui veut aujourd’hui diriger notre grand pays n’avait pas la compétence requise quand il était commandant dans les forces navales. Il se souvient certainement de l’incident qu’il avait provoqué lorsqu’il était en service dans ce corps. Ce qui lui avait valu d’être écarté par mesure disciplinaire.
Pour faire la rupture, comme il le prétend, il doit faire d’abord l’unanimité parmi les Algériens. Etre aux commandes d’un pays révolutionnaire de l’envergure de l’Algérie, avec un tel caractère relevant de la psychiatrie, je ne peux que dire que le doute est fortement permis. Lorsque la grenouille se met en colère, l’étang n’en a cure, dit-on.
Ali Ghediri évoque « la corruption politique en Algérie » qui est, selon lui, à l’origine de tous les problèmes. Partagez-vous ce point de vue ?
Certes, nous ne sommes pas une démocratie parfaite, mais l’Algérie est un pays solide politiquement. La délinquance politique, dont il parle, est le fruit des frustrations de ses mentors. Mais le peuple algérien et ses hommes d’Etat sont si forts et inébranlables qu’ils résistent et résisteront à toutes les tentatives de déstabilisation, comme ce fut le cas lors des fameux printemps arabes.
L’annonce de candidature à la présidentielle d’avril 2019 du général à la retraite Ali Ghediri a suscité beaucoup de réactions. Quel commentaire faites-vous sur sa volonté d’aller vers « une deuxième République » surtout que Ghediri dit que le peuple va le soutenir dans sa démarche ?
Le facteur de considération au sein de la société algérienne semble être gravement affecté, au point où l’accès au poste de président de la République semble être à la portée de tout le monde. Sinon, comment expliquer qu’un soldat désarmé, avec un passé militaire peu glorieux, espère redorer son image ternie, à travers sa candidature à la magistrature suprême ?
Il semble omettre la règle qui préconise que pour passer du noir au blanc, il faut traverser l’étape grise. En tout état de cause, la candidature d’un postulant, à l’image de Ghediri, ne peut pas aboutir, car il ne peut pas simplement diriger un pays révolutionnaire comme l’Algérie, même s’il a eu le quitus des laboratoires étrangers et les représentations diplomatiques et sécuritaires à Paris, tel que cela a été rapporté par des médias français.
Les deux retraités militaires, appartenant à un passé révolu, qui l’ont « désigné » pour ce poste, doivent savoir que son chemin vers El Mouradia est conditionné préalablement par l’accord du peuple, et non en quémandant le soutien des ambassades étrangères, en promettant d’importantes concessions économiques et la révision des positions politiques que l’Algérie a défendues depuis son indépendance.
Quant à sa conviction d’être soutenu par le peuple, pour une deuxième République – rien que ça ! -, je le défie de se mettre sur la balance du jugement du peuple. L’aiguille ne vibrera pas au-delà du zéro, sachant qu’il est un parfait inconnu dans les casernes, encore moins parmi les Algériens.
Comment peut-il espérer que son étoile brillera sur l’Algérie profonde ? Il l’apprendra rapidement à ses dépens, lors de l’opération de la collecte des 60.000 signatures de citoyens-électeurs. A ce moment-là, Ghediri et ses mentors, qui ont conduit l’Algérie à l’instabilité, en souillant son image sur le plan international, le constateront avec amertume.
Ali Ghediri envisage une rupture avec le système actuel. Craignez-vous les conséquences de cette rupture au cas où il serait élu ?
De quelle rupture il parle ? Bien qu’il semble prétentieux, il demeure néanmoins une quantité négligeable, mathématiquement parlant. Durant tout son vécu au sein de l’armée nationale, Ali Ghediri n’a jamais eu à diriger une caserne, encore moins un bataillon ou des unités.
Éternellement insatisfait, il n’est pas porté dans le cœur des militaires, tous grades confondus. Sa carrière, il l’a passée derrière les bureaux, jusqu’à en avoir marre et quitter l’ANP.
Ironie du sort, celui qui veut aujourd’hui diriger notre grand pays n’avait pas la compétence requise quand il était commandant dans les forces navales. Il se souvient certainement de l’incident qu’il avait provoqué lorsqu’il était en service dans ce corps. Ce qui lui avait valu d’être écarté par mesure disciplinaire.
Pour faire la rupture, comme il le prétend, il doit faire d’abord l’unanimité parmi les Algériens. Etre aux commandes d’un pays révolutionnaire de l’envergure de l’Algérie, avec un tel caractère relevant de la psychiatrie, je ne peux que dire que le doute est fortement permis. Lorsque la grenouille se met en colère, l’étang n’en a cure, dit-on.
Ali Ghediri évoque « la corruption politique en Algérie » qui est, selon lui, à l’origine de tous les problèmes. Partagez-vous ce point de vue ?
Certes, nous ne sommes pas une démocratie parfaite, mais l’Algérie est un pays solide politiquement. La délinquance politique, dont il parle, est le fruit des frustrations de ses mentors. Mais le peuple algérien et ses hommes d’Etat sont si forts et inébranlables qu’ils résistent et résisteront à toutes les tentatives de déstabilisation, comme ce fut le cas lors des fameux printemps arabes.
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