Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le directeur des éditions Koukou dénonce : Tentative de censure des livres de Mokrane Aït Larbi et de Hela Ouardi

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le directeur des éditions Koukou dénonce : Tentative de censure des livres de Mokrane Aït Larbi et de Hela Ouardi

    Le journaliste et directeur des éditions Koukou, Arezki Aït Larbi, dénonce une tentative de censure des deux ouvrages exposés dans son stand au Salon international du livre d’Alger (SILA 2018). «Mardi 30 octobre vers 18h, cinq individus en costard se disant “membres de la commission de lecture du ministère de la Culture” se sont présentés au stand de Koukou Editions, au Sila (pavillon central, stand D n°31).

    Prétextant un problème de coordination entre le commissariat du Sila et le ministère de la Culture, ces fonctionnaires ont tenté de saisir deux ouvrages, pourtant légalement édités en Algérie», précise l’éditeur dans un communiqué rendu public hier matin. Les livres ciblés par cette tentative de censure sont, selon la même source, Les derniers jours de Muhammad, enquête sur la mort mystérieuse du Prophète, de l’universitaire tunisienne Hela Ouardi et Démoctaturia, des événements d’Octobre 88 au 4e mandat (en arabe) de l’avocat algérien Mokrane Aït Larbi. «Après avoir rappelé aux préposés à la censure que l’interdiction éventuelle d’un livre relevait de la seule compétence du pouvoir judiciaire, nous leur avons opposé un refus catégorique de leur remettre les livres “litigieux”, sans une décision émanant d’un magistrat», explique l’éditeur. Arezki Aït Larbi rappelle, dans ce sens, le contenu de l’article 44 de la Constitution. «(…) La mise sous séquestre de toute publication, enregistrement ou tout autre moyen de communication et d’information ne pourra se faire qu’en vertu d’un mandat judiciaire. Les libertés académiques et la liberté de recherche scientifique sont garanties», précise l’article en question.

    Ainsi l’éditeur condamne une violation de la Constitution. «Au-delà du nécessaire débat qu’appellent les livres “litigieux”, cette tentative de censure – pour l’instant avortée – est une violation de la Loi fondamentale. Parce que nous sommes respectueux des seules lois – écrites – de la République, nous refusons de nous soumettre à l’arbitraire des bureaucrates qui tentent d’usurper les prérogatives du magistrat et nous userons de tous les moyens légaux pour faire respecter nos droits d’éditeur et nos libertés de citoyen», ajoute le directeur des éditions Koukou dans son communiqué.

    Réagissant à cette intimidation, le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Saïd Salhi, témoigne sa solidarité avec les éditions et exprime son «indignation contre ces pratiques d’un autre temps, contre le retour à l’ère de la pensée unique, pourtant révolus». «Les libertés d’opinion, d’expression sont garanties par le droit. Les libertés académiques le sont aussi dans la dernière Constitution de 2016, aucun argument ne peut justifier ces pratiques. Ces ouvrages ne font ni l’apologie de la haine ni celle de la violence ou autres formes de discrimination, bien au contraire, ils participent au débat, si important dans notre société, sur les modes de gouvernance, la place de la justice, pour le premier ouvrage de Me Mokrane Aït Larbi, et de la place de la religion, du sacré et de l’histoire combien controversée, dans le second ouvrage de Hella Ouardi», indique-t-il.
    El Watan
Chargement...
X