4 496 cas recensés en 2006...
Aux femmes battues par leurs époux, violées par leurs jeunes frères et corrigées par leurs propres mères, s’ajoutent des victimes du chantage exercé par le biais de photos et séquences vidéo prises depuis les téléphones portables.
Le centre d’écoute de Batna a traité, en 2006, pas moins de 4 496 cas. Seulement, la majorité des victimes s’enferment dans leur mutisme et préfèrent vivre seules leur drame, à l’image de cette femme de Khenchela violée par son frère, son cadet de 20 ans, et qui a perdu l’usage de la parole.
Dans le centre d’écoute psycho-juridique de l’association SOS femme en détresse de Batna, on a constaté l’ampleur des violences à l’encontre des femmes dans la région est du pays.
Durant l’année 2006, pas moins de 19 111 appels de détresse ont été reçus. Sur ce nombre, 4 496 cas de femmes âgées entre 12 et 45 ans ont été traités. Victimes de violences et d’abus de toutes sortes, ces femmes, qui ont lancé autant d’appels de détresse, ne cherchaient quelquefois qu’un espace d’expression et d’écoute pour “vider leur sac”.
Les violences familiales (1 092) et conjugales (1 004) enregistrent à elles seules plus de 2 000 appels. Une comptabilité qui en dit long sur la persistance d’une tendance masochiste et inégalitaire au sein de notre société malgré certains signes extérieurs d’émancipation. Selon la directrice du centre d’écoute, “il n’y pas une loi qui protège la femme au sein de sa famille, ce qui fait de la protection des victimes une véritable gymnastique”.
Les actes de violence sont commis par l’époux, le frère ou le cousin.
Dans certains cas, la violence est exercée par une autre femme, une parente. Mais, c’est surtout l’époux, ou carrément l’ex-mari, qui est l’auteur de ces agressions qui peuvent être physiques mais aussi psychologiques à travers les insultes et les humiliations.
Une violence aux séquelles profondes mais qui ne laissent pas de trace apparente à même de prouver les actes ignobles devant les juges. Un autre type de violence est en train de s’instaurer au sein de la société, les violences sexuelles. Le centre d’écoute a enregistré pour l’année 2006, 829 cas, dont 9 incestes. Cette violence va du harcèlement à la consommation réelle de la violence. Ces données restent loin de la réalité à cause des tabous et du mutisme dans lequel s’enferment les victimes dont très peu d’entre elles osent en parler et préfèrent continuer à le subir. On se rappelle, dans ce cadre, le cas d’une femme de Khenchela, une célibataire âgée de 46 ans, violée récemment par son propre frère, âgé à peine d’une vingtaine d’années. Le choc lui a causé des troubles mentaux en plus d’une apathie, soit une perte de l’usage de la parole.
Ces derniers mois, une autre forme de violence sexuelle est en train de s’installer dans le quotidien de ces contrées de l’est et du sud-est du pays. Il s’agit du visionnage pornographique des photos ou séquences vidéo prises par téléphone portable, que ce soit avec ou sans l’accord de la personne en question. Il y a un mois, la ville de Batna a été secouée par un scandale sans précédent. Une jeune femme âgée de 21 ans, divorcée et mère d’une fillette, a déposé une plainte contre son ex-ami, âgé de 18 ans, qui lui faisait du chantage avec une vidéo de 8 mn environ prise lors de leurs chaudes rencontres et qui circule toujours d’un portable à un autre.
En ce qui concerne les viols, ou même tentatives de viol et incitation à la débauche, les victimes sont généralement mal informées sur les démarches médicales et juridiques à entreprendre. D’après un manuel publié par SOS femmes en détresse, les victimes doivent suivre une démarche précise.
Il est question de “prévenir la police ou la gendarmerie qui délivrera une réquisition pour une expertise médicale légale et/ou en gynéco-obstétrique. Après examens et soins, un certificat médical constatant les traces des sévices subis est délivré. Ce document médico-légal est indispensable pour une éventuelle poursuite judiciaire”.
Enfin, il est utile de savoir que le code pénal algérien prévoit dans le cas du viol une peine de prison qui peut aller de 10 à 20 ans.
- Liberté
Aux femmes battues par leurs époux, violées par leurs jeunes frères et corrigées par leurs propres mères, s’ajoutent des victimes du chantage exercé par le biais de photos et séquences vidéo prises depuis les téléphones portables.
Le centre d’écoute de Batna a traité, en 2006, pas moins de 4 496 cas. Seulement, la majorité des victimes s’enferment dans leur mutisme et préfèrent vivre seules leur drame, à l’image de cette femme de Khenchela violée par son frère, son cadet de 20 ans, et qui a perdu l’usage de la parole.
Dans le centre d’écoute psycho-juridique de l’association SOS femme en détresse de Batna, on a constaté l’ampleur des violences à l’encontre des femmes dans la région est du pays.
Durant l’année 2006, pas moins de 19 111 appels de détresse ont été reçus. Sur ce nombre, 4 496 cas de femmes âgées entre 12 et 45 ans ont été traités. Victimes de violences et d’abus de toutes sortes, ces femmes, qui ont lancé autant d’appels de détresse, ne cherchaient quelquefois qu’un espace d’expression et d’écoute pour “vider leur sac”.
Les violences familiales (1 092) et conjugales (1 004) enregistrent à elles seules plus de 2 000 appels. Une comptabilité qui en dit long sur la persistance d’une tendance masochiste et inégalitaire au sein de notre société malgré certains signes extérieurs d’émancipation. Selon la directrice du centre d’écoute, “il n’y pas une loi qui protège la femme au sein de sa famille, ce qui fait de la protection des victimes une véritable gymnastique”.
Les actes de violence sont commis par l’époux, le frère ou le cousin.
Dans certains cas, la violence est exercée par une autre femme, une parente. Mais, c’est surtout l’époux, ou carrément l’ex-mari, qui est l’auteur de ces agressions qui peuvent être physiques mais aussi psychologiques à travers les insultes et les humiliations.
Une violence aux séquelles profondes mais qui ne laissent pas de trace apparente à même de prouver les actes ignobles devant les juges. Un autre type de violence est en train de s’instaurer au sein de la société, les violences sexuelles. Le centre d’écoute a enregistré pour l’année 2006, 829 cas, dont 9 incestes. Cette violence va du harcèlement à la consommation réelle de la violence. Ces données restent loin de la réalité à cause des tabous et du mutisme dans lequel s’enferment les victimes dont très peu d’entre elles osent en parler et préfèrent continuer à le subir. On se rappelle, dans ce cadre, le cas d’une femme de Khenchela, une célibataire âgée de 46 ans, violée récemment par son propre frère, âgé à peine d’une vingtaine d’années. Le choc lui a causé des troubles mentaux en plus d’une apathie, soit une perte de l’usage de la parole.
Ces derniers mois, une autre forme de violence sexuelle est en train de s’installer dans le quotidien de ces contrées de l’est et du sud-est du pays. Il s’agit du visionnage pornographique des photos ou séquences vidéo prises par téléphone portable, que ce soit avec ou sans l’accord de la personne en question. Il y a un mois, la ville de Batna a été secouée par un scandale sans précédent. Une jeune femme âgée de 21 ans, divorcée et mère d’une fillette, a déposé une plainte contre son ex-ami, âgé de 18 ans, qui lui faisait du chantage avec une vidéo de 8 mn environ prise lors de leurs chaudes rencontres et qui circule toujours d’un portable à un autre.
En ce qui concerne les viols, ou même tentatives de viol et incitation à la débauche, les victimes sont généralement mal informées sur les démarches médicales et juridiques à entreprendre. D’après un manuel publié par SOS femmes en détresse, les victimes doivent suivre une démarche précise.
Il est question de “prévenir la police ou la gendarmerie qui délivrera une réquisition pour une expertise médicale légale et/ou en gynéco-obstétrique. Après examens et soins, un certificat médical constatant les traces des sévices subis est délivré. Ce document médico-légal est indispensable pour une éventuelle poursuite judiciaire”.
Enfin, il est utile de savoir que le code pénal algérien prévoit dans le cas du viol une peine de prison qui peut aller de 10 à 20 ans.
- Liberté
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