Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Procès Khalifa Hannachi devant la juge

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Procès Khalifa Hannachi devant la juge

    Bonsoir

    La Dépêche de Kabylie

    L’inamovible président de la JSK affirme que Khalifa avait offert 25 voitures de type Peugeot 307 HDI aux joueurs après leur sacre lors de la Coupe de la CAF. La magistrate lui demande d’où venait l’argent avec lequel les voitures avaient été payées. Hannachi répond sans se rendre compte de son «lapsus» que c’était l’argent du «contribuable».

    Le tribunal criminel près la cour de Blida, a repris, hier, au 32e jour du procès de l’affaire Khalifa, ses audiences avec l’audition de Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. Cité en tant que témoin, l’ex-ministre s’est inscrit en faux contre les affirmations de certains directeurs d’OPGI qui avaient affirmé avoir reçu des correspondances ministérielles les encourageant à des placements dans les banques privées. La présidente de la cour, Fatiha Brahimi, lui précise que la majorité des directeurs des OPGI avaient pris cette décision sans passer par le CA. Tebboune répond qu’ils étaient libres de leurs gestion. La juge lui demande quel bénéfice à courir derrière des intérêts au moment où les fonds étaient gelés dans la banque Khalifa. Selon lui, 200 jusqu'à 250 milliards de centimes l’avaient été suite aux opérations de dépôts. Mme Brahimi lui fait remarquer que les documents comptables envoyés au ministère de tutelle indiquaient le montant et le lieu des dépôts, à savoir la banque khalifa. Le témoin dit ignorer ceci. Le procureur général intervient pour lui demander si les OPGI l’avaient informé des dépôts. Tebboune est catégorique : «Jamais… Pour les OPGI, placer leur argent ne concerne pas le ministre». Le procureur revient à la charge : «Vous étiez pourtant au courant des dépôts à travers des bilans mensuel et annuels». Tebboune réplique que le droit d’intervention ne faisait pas partie de ses prérogatives. Le représentant du ministère public lui demande s’il avait fait des investigations précises sur la santé financière de la banque khalifa. “Ce n’est pas la prérogative du ministère de l’habitat de vérifier la santé des banques.» se défend-il. Le magistrat tente de savoir quelles étaient les orientations données lors d’une réunion tenue avec les directeurs des OPGI. Tebboune déclare que ce sont des directives générales concernant la nouvelle politique pour l’investissement. «On avait dit d’investir et de participer à la création des richesses nationales», précise-t-il. Le procureur revient sur sa rencontre avec Khalifa Moumen et la création de sa filiale Khalifa Construction. Le témoin : «Il avait demandé un rendez-vous pour remettre le dossier d’agrément. Je lui avais dit que cela ne faisait pas partie des prérogatives de mon ministère». Le procureur général l’interrompt : «Vous aviez dit devant le juge instructeur que Khalifa vous avait demandé verbalement de lui octroyer un agrément». L’ancien ministre de l’habitat admet l’avoir rencontré lors d’un rencontre officielle durant laquelle ce dernier lui avait formulé la demande qu’il avait rejeté. Le procureur veut savoir s’il avait rencontrer Moumen Khalifa dans sa villa, Tebboune s’abstient de répondre, estimant avoir rencontré l’ex-milliardaire 5 ou 6 fois. La juge reprend le cours des audiences. Elle lui fait savoir que le nombre de dépôts en 1999 était de 3 en l’occurrence ceux des OPGI de Béjaïa, Hussein Dey et Dar El Beïda tandis que durant son mandat il y en avait 42 ayant fait le placement, sur ce, la magistrate lui demande des explications. Tebboune tente d’éluder la question en affirmant qu’avant son arrivée à la tête du ministère, il y avait 10 milliards de dépôt avant de lâcher : «Ils sont libres de placer leur argent». Mme Brahimi lui fait remarquer qu’à cette époque, l’argent était gelé dans la banque Khalifa et, par conséquent, les projets de construction étaient en panne. L’ex-ministre affirme avoir instruit les directeurs des OPGI afin d’investir l’argent, refusant au passage d’utiliser le terme «fructification», sémantique préférée de la juge.

    Le tribunal fait ensuite appel à Mohand-Chérif Hannachi, président de la JSK, pour donner son témoignage au sujet du sponsoring de son club. Il affirme avoir connu Moumen Khalifa par l’intermédiaire de son ami Tahar Mokedem, consultant en sports à la banque khalifa. Le boss kabyle avoue que l’ex-golden boy était derrière sa réconciliation avec son éternel rival Saïd Allik, président de l’USM Alger. La première convention de sponsoring prenait en charge, selon les termes de Hannachi, les salaires des joueurs pour une somme de 40 000 DA chacun, ceux des entraîneurs et du staff technique. Hannachi indique que le montant du sponsoring pour chaque année avoisinait les 3 milliards de centimes.



    Hannachi dans la gêne

    La juge évoque les avantages. L’inamovible président de la JSK affirme que Khalifa avait offert 25 voitures de type Peugeot 307 HDI aux joueurs après leur sacre lors de la Coupe de la CAF. La magistrate lui demande d’où venait l’argent avec lequel les voitures ont été payées. Hannachi répond sans se rendre compte de son «lapsus» que c’était l’argent du «contribuable». La présidente rectifie en précisant que c’est l’argent des déposants. Il affirme qu’il avait procédé à la signature du contrat du sponsoring avec Guellimi Djamel. Appelé à la barre, ce dernier soutient qu’il n’avait jamais occupé le poste de chef de cabinet à la banque Khalifa. Mme Brahimi s’adresse à Hannachi. Elle lui demande quel était le montant des voitures. «28 millions DA. Khalifa avait téléphoné à l’agence de Tizi Ouzou. Je leur avais donné la facture proforma et j’avais retiré l’argent», réplique le témoin. La juge lui demande comment qualifier cette opération. Marquant un moment d’hésitation, il lâche : «Nous sommes en justice. En réalité, ça marchait comme ça». Toute la salle est prise d’un fou rire. Ces propos n’ont pas été du goût de la magistrate. Elle lui fait savoir, un tantinet courroucée, que d’autres banques ne sont pas gérées comme l’avait été celle de Khalifa. «Ne me dites pas que toute l’Algérie fonctionne comme ça. Le petit épargnant trime longtemps avant de bénéficier d’un petit crédit», fait-elle remarquer à l’adresse de Hannachi. Ce dernier affiche un profil bas après avoir constaté l’ampleur de sa phrase assassine. Plus loin, Moh Chérif Hannachi évoque la fête organisée lors de la signature du contrat de sponsoring de l’Olympique de Marseille en France. «On était parti à bord d’un avion khalifa. Il y avait 50 journalistes, Ighil Meziane et Belloumi. Khalifa leur avait fait établir des visas sur place à l’aéroport Roissy Charles-de-gaulle. Moi, j’avais ma carte de résidence. On a été hébergés dans l’hôtel de la République 4 étoiles. On avait distribué des enveloppes financières que j’ai refusé moi-même. Pour les journalistes, c’était des frais de mission. Hassas distribuait les enveloppes financières», relate-t-il. Mme Brahimi l’interroge au sujet de l’immeuble qu’il avait loué à la banque khalifa. Le témoin : «Le père de Guellimi, qui était à la Ligue nationale, m’avait demandé s’il pouvait trouver des locaux pour l’agence bancaire de Khalifa à Tizi Ouzou. Je lui avais loué les miens et on avait signé le contrat de location pour 24 000 DA par mois».
Chargement...
X