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La lutte pour le régime démocratique et sociale est inséparable de la lutte pour une Algérie algérienne fédérale.

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  • La lutte pour le régime démocratique et sociale est inséparable de la lutte pour une Algérie algérienne fédérale.

    Ces derniers temps, nous assistons dans notre pays à un réveil des forces démocratiques et de progrès.
    À l'origine de ce réveil se trouvent d'une part les grandioses manifestations populaires de Tunisie qui ont conduit au renversement et à la fuite du dictateur Ben Ali, et d'autre part la violente et large révolte de notre jeunesse, à l'évidence annonciatrice d'événements bien plus importants.

    La réaction première a été généralement, en ce qui concerne la révolte de notre jeunesse, de revenir sur l'augmentation élevée des prix concernant les produits de grande consommation qui l'aurait motivée.
    Puis on a considéré à juste raison, qu'en vérité, ce n'est là que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Et l'on s'est appesanti sur les conditions de vie difficiles réservées aux classes moyennes et surtout aux larges masses populaires acculées au désespoir.
    Enfin, allant plus loin dans la réflexion, on a fini par convenir que le régime en place est largement la source des maux dont souffre le pays, et le problème, pour certains de son amendement, pour d'autres plus engagés de son existence, doit être posé. Il en est résulté des appels à la mobilisation et à l’action, l'exemple tunisien, notamment pour ces derniers, servant d'encouragement et de référence.
    Il est exact que le régime en place est un régime autocratique au service d'une minorité de privilégiés, civils et militaires, dont le souci premier est d'assurer sa pérennité.

    Plutôt que de développer une économie productive dynamique, bien orientée, à tout égard bénéfique en exploitant rationnellement et avec esprit de décision les richesses multiples, y compris humaines, que recèle le pays, il a choisi de s'enfermer dans une large mesure dans une économie de rente et de bazar routinière, bedonnante et stagnante à laquelle sont attachés combien de maux sociaux aussi repoussants que dévastateurs.

    Plutôt que de promouvoir une politique sociale justement équilibrée, tenant compte des intérêts des uns et des autres, entre les classes et les catégories sociales, il a favorisé l'émergence d'une caste de privilégiés insatiables et arrogants qui accumule toute honte bue des richesses colossales au détriment du peuple exploité, méprisé et délaissé. C'est précisément cette caste de prédateurs impénitents, civils et militaires, qui forme son entourage et son soutien.

    Plutôt que de prendre toutes les dispositions pour élever le niveau d'enseignement, d'éducation et de culture des nouvelles générations pour en faire indistinctement des citoyennes et des citoyens modernes capables d'affronter dans de bonnes conditions les difficultés de la vie et d'être utiles au mieux au pays, il a poursuivi, en connaissance de cause dans ce domaine primordial, une politique néfaste qui, au plan qualitatif, a favoriser au sein du peuple l'enracinement de la ségrégation, de l'ignorance et de la médiocrité. Il a poussé à l'immigration et à l'exil les contestataires et les esprits éclairés. Le pouvoir actuel est sans conteste celui qui a le plus entrepris d'enfoncer intellectuellement et psychologiquement le pays dans le conservatisme, dans l'obscurantisme, dans les ténèbres du moyen-âge.

    Plutôt que de gouverner dans le respect de la loi, de la loi républicaine et démocratique s'entend, dans le respect des droits et des devoirs égaux pour tous, sans discrimination aucune, dans le respect des libertés individuelles et collectives, dans l'ouverture honnête des champs politiques et médiatiques, le régime en place a instauré, ce qui est dans sa nature, le règne de l'enfermement, de l'oppression et de la répression des forces nationales, démocratiques et de progrès, le règne de l'arbitraire, le règne du favoritisme et du népotisme, le règne de la prévarication, de la dilapidation, de la corruption à grande, moyenne et petite échelle. Il est incontestablement une dictature doublée d'anarchie.

    Ils ont niés les origines fondamentalement berbères des ressortissants algériens et plus largement nord-africains au profit d'une prétendue origine arabe. Avec les français il était question de nos "ancêtres les Gaulois" avec eux il s'agit de "nos ancêtres les arabes" Ils ont doublé l'identité algérienne de l'identité arabe, cette dernière recouvrant la première au point de la faire disparaître. Ils ont tourné le dos à la culture algérienne dans ce qu'elle a de fondamental qui est propre à l'Algérie entière et dans ses particularités régionales au profit de la culture arabe. Ils ont foulés aux pieds nos deux langues nationales, la langue berbère, langue nationale de la communauté berbère berbérophone et l'arabe algérien, langue nationale de la communauté berbère arabophone au profit de la langue arabe classique, création diabolique élitiste, anti-populaire de l'aristocratie arabe après le décès du prophète décrétée arbitrairement langue nationale et officielle alors qu'elle n'en a ni les qualités ni les capacités.

    Certes ces dispositions scandaleuses ont à la longue reçu des amendements. Mais ces amendements en vérité de pure forme n'ont en rien contrarié leur politique arabe et d'arabisation qui se poursuit imperturbablement au plan national comme au plan des rapports avec la Ligue arabe dont le pays demeure membre.
    Il est important de souligner que cette oppression nationale est supportée et irriguée par l'usage sacrilège qui est fait d'un islam maintenu dans sa version moyenâgeuse envahie d'arabisme au préjudice d'un véritable islam qui, lui, est universaliste.
    Ainsi c'est clair comme le jour, il y'a bien oppression nationale en Algérie et elle s'exerce sur le pays entier, sur la communauté berbère berbérophone qui en prend de plus en plus conscience et sur la communauté berbère arabophone davantage victime d'aliénation nationale mais qui est cependant en train de se ressaisir.

    Tout cela les démocrates, les hommes de progrès, les défenseurs des droits de l'Homme où qu'ils se situent, où qu'ils agissent, ne peuvent pas, ne doivent pas l'ignorer. S'ils sont conséquents avec les convictions qu'ils affichent, ils doivent s'empresser d'inscrire, à côté de leur lutte pour le triomphe et le respect des droits démocratiques, des droits sociaux, des droits de l'Homme, la lutte nationale contre l'Algérie arabe uniforme et pour une Algérie algérienne fédérale ,-ces deux catégories de luttes étant intimement liées l'une à l'autre et agissant l'une sur l'autre. en accordant même normalement la primauté à cette deuxième catégorie. S'ils ne le font pas, il manqueront à leurs devoirs. Gare aux reproches qui leur seront faits demain d'avoir usurpé des titres qui ne sont pas tout à fait justifiés.
    Mais ne le sont-ils pas déjà?


    Rachid Ali Yahia
    Alger le 29 Janvier 2011
    Dernière modification par nacer-eddine06, 24 juillet 2017, 21h20.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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