On connaît le coup de sang de Joseph Stieglitz, ancien conseiller économique de Bill Clinton, qui jeta un pavé dans la mare avec un livre, aujourd’hui best-seller mondial, la Grande illusion. Un essai d’expert en colère contre le FMI. Dans ce réquisitoire, ce prix Nobel dénonce les «thérapies de choc» imposées aux pays en difficulté soumis à des conditionnalités insupportables, à base de recettes standards, excessivement uniformisées et mécaniquement appliquées. Il est donc curieux qu’au moment où ce Fonds se soit décidé à changer de fusil d’épaule, faisant amende honorable, voire un mea culpa, des spécialistes, plus royalistes que le roi, s’acharnent, avec une surprenante insistance, à convaincre le gouvernement algérien d’abandonner sa politique de transferts sociaux, à livrer le pays au «tout marché» au nom d’une vulgate qui aura fait son temps. Bref, à sombrer dans un dogmatisme qui évacue le soutien au pouvoir d’achat, à surseoir à l’indispensable priorité à la production nationale, à abroger la règle du «51-49». À l’évidence, il convient d’emblée d’écarter cette solution supposée sortir l’Algérie de la crise économique et l’extraire de sa dépendance à l’égard des hydrocarbures. Une telle logique s’instille dans les débats actuels et ce discours à courte vue ne résiste pas à l’analyse, ni surtout aux faits. Que n’a-t-on pas expérimenté des recettes hautement régressives, déjà durant les années 1990. On connaît les résultats. Ce ne furent que des coupes drastiques sur les budgets, des liquidations d’entreprises publiques, des remises en cause des politiques sociales… Un bien mauvais souvenir. Notre pays n’a pas été le seul à en pâtir en passant sous les «Fourches Caudines» de ce Fonds monétaire. Il faut accorder un maximum d’intérêt à un article fort significatif, publié récemment, qui indique que les experts du FMI admettent qu’ils ont fait fausse route. Mieux encore, il faut leur reconnaître le mérite d’affirmer la résilience de notre économie face à la crise, de sa capacité intrinsèque à se soustraire progressivement de sa dépendance vis-à-vis de la rente pétrolière grâce à son nouveau modèle économique. Émergence d’un système productif et diversifié, désendettement total, limitation conséquente des importations de véhicules, redynamisation du secteur agricole et des marchés financiers, appel raisonné aux investissements, emprunts obligataires, réindustrialisation, captation de grosses sommes d’argent hors circuit légal… Autant de mesures qui permettent à notre économie de bénéficier d’une vigoureuse bouffée d’oxygène et d’aller de l’avant avec assurance et conviction. C’est une garantie de la paix sociale et de l’unité. On est donc loin des sombres prémonitions et des modes d’emploi incapacitants. C’est sous cet angle qu’il convient d’interpréter la volonté des pouvoirs publics à ne pas plier l’échine devant une conjoncture, certes difficile, mais pas insurmontable, devant l’entêtement de certains sons de cloche qui ne trouvent d’arguments que dans la remise en cause des acquis sociaux qui sont des lignes rouges à ne pas enfreindre, face aux pressions internes ou externes.
Aussi, pour réunir toutes les conditions de réussite de ce vaste processus de mutation, il est primordial d’expliquer, de communiquer et de convaincre l’opinion publique, pour apporter la contradiction adéquate à des discours défaitistes et au fatalisme.
EL MOUDJAHID
Aussi, pour réunir toutes les conditions de réussite de ce vaste processus de mutation, il est primordial d’expliquer, de communiquer et de convaincre l’opinion publique, pour apporter la contradiction adéquate à des discours défaitistes et au fatalisme.
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