La mine figée par un rictus de dépit, le front baigné de sueur, Sofiane fouine dans des monticules d’ordures, à la recherche de quelque objet à troquer contre des picaillons. «Je ne vais plus à l’école depuis une année, alors je dois me débrouiller pour me faire un peu d’argent», dira-t-il d’un air futé à notre adresse.
Sofiane et ses copains d’infortune, dont l’âge oscille ente 12 et 15 ans, avouent écumer régulièrement la décharge publique d’Akbou, implantée sur le lit majeur de l’oued Soummam. Ni la chaleur torride de l’été, ni les émanations putrides empestant l’atmosphère, ni les panaches de fumée générés par l’incinération des ordures ne semblent avoir raison de leur ténacité. «Ce n’est pas de gaîté de cœur que l’on vient ici, mais c’est tout de même mieux que d’aller voler», se défend un mioche, portant un petit sac en bandoulière.
Au marché hebdomadaire de Tazmalt, autre décor, autre activité. Des ados s’y adonnent à la vente de menus objets hétéroclites. «Quand vous avez un père handicapé et dont les émoluments suffisent à peine à assurer le strict minimum, vous n’avez pas d’autre choix que de mettre la main à la pâte pour contribuer au budget familial», déclare un jeune d’une quinzaine d’années, assis à même le sol devant un éventaire fait de bric et de broc.
A seulement 15 ans, Laïd, installé à quelques encablures de là, nous dit avoir jeté son dévolu sur le commerce de téléphones cellulaires. Il relate les débuts de sa saga : «J’ai commencé par vendre des confiseries et des cigarettes à l’unité. J’ai investi mes petits gains dans l’achat d’un portable, que j’ai aussitôt revendu moyennant une plus-value.» Dans certaines villes, à l’image d’El Kseur, Seddouk ou encore Sidi Aïch, on les retrouve garçons de café, serveurs dans des pizzerias, où ils triment contre des clopinettes. D’autres se font embaucher contre une rémunération de misère dans des exploitations agricoles ou des chantiers de travaux publics et de bâtiment.
Des patrons indélicats trouvent dans ce vivier juvénile une main-d’œuvre corvéable, vouée aux tâches les plus pénibles et ingrates. «Je bosse au moins 10 heures par jour, y compris le week-end. Tout ça pour une rémunération de misère», témoigne Saïd, un jeune de 16 ans employé dans une superette d’Akbou. Mais ce n’est pas tout car, confie-t-il, il doit en sus subir les invectives et les brimades de son chef. Plus patente encore est la pratique de la mendicité.
L’image de ces marmots faisant la manche fait désormais partie intégrante du décor des agglomérations urbaines de la wilaya. Partir en vacances ? Faire une escapade en haute montagne ou une virée au bord de la grande bleue ? Ces enfants miséreux en rêvent sans nul doute entre deux journées de dur labeur. De brefs et éphémères instants de répit et d’évasion mentale volés à une vie de damnés. Les désillusions infligées par un quotidien des plus cruels sont trop grosses pour ne pas leur instiller d’amers désenchantements.
M. Amazigh- El Watan
Sofiane et ses copains d’infortune, dont l’âge oscille ente 12 et 15 ans, avouent écumer régulièrement la décharge publique d’Akbou, implantée sur le lit majeur de l’oued Soummam. Ni la chaleur torride de l’été, ni les émanations putrides empestant l’atmosphère, ni les panaches de fumée générés par l’incinération des ordures ne semblent avoir raison de leur ténacité. «Ce n’est pas de gaîté de cœur que l’on vient ici, mais c’est tout de même mieux que d’aller voler», se défend un mioche, portant un petit sac en bandoulière.
Au marché hebdomadaire de Tazmalt, autre décor, autre activité. Des ados s’y adonnent à la vente de menus objets hétéroclites. «Quand vous avez un père handicapé et dont les émoluments suffisent à peine à assurer le strict minimum, vous n’avez pas d’autre choix que de mettre la main à la pâte pour contribuer au budget familial», déclare un jeune d’une quinzaine d’années, assis à même le sol devant un éventaire fait de bric et de broc.
A seulement 15 ans, Laïd, installé à quelques encablures de là, nous dit avoir jeté son dévolu sur le commerce de téléphones cellulaires. Il relate les débuts de sa saga : «J’ai commencé par vendre des confiseries et des cigarettes à l’unité. J’ai investi mes petits gains dans l’achat d’un portable, que j’ai aussitôt revendu moyennant une plus-value.» Dans certaines villes, à l’image d’El Kseur, Seddouk ou encore Sidi Aïch, on les retrouve garçons de café, serveurs dans des pizzerias, où ils triment contre des clopinettes. D’autres se font embaucher contre une rémunération de misère dans des exploitations agricoles ou des chantiers de travaux publics et de bâtiment.
Des patrons indélicats trouvent dans ce vivier juvénile une main-d’œuvre corvéable, vouée aux tâches les plus pénibles et ingrates. «Je bosse au moins 10 heures par jour, y compris le week-end. Tout ça pour une rémunération de misère», témoigne Saïd, un jeune de 16 ans employé dans une superette d’Akbou. Mais ce n’est pas tout car, confie-t-il, il doit en sus subir les invectives et les brimades de son chef. Plus patente encore est la pratique de la mendicité.
L’image de ces marmots faisant la manche fait désormais partie intégrante du décor des agglomérations urbaines de la wilaya. Partir en vacances ? Faire une escapade en haute montagne ou une virée au bord de la grande bleue ? Ces enfants miséreux en rêvent sans nul doute entre deux journées de dur labeur. De brefs et éphémères instants de répit et d’évasion mentale volés à une vie de damnés. Les désillusions infligées par un quotidien des plus cruels sont trop grosses pour ne pas leur instiller d’amers désenchantements.
M. Amazigh- El Watan
Commentaire