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Le procès Khalifa s’ouvre demain en France

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  • Le procès Khalifa s’ouvre demain en France

    Emprisonné à Alger, Abdelmoumen Khalifa sera jugé, demain, à Nanterre, en France. L’homme d’affaires algérien devra répondre de ses affaires dans l’Hexagone.


    Selon l’AFP qui a donné l’information, Moumen Khalifa ne sera pas le seul à être jugé dans le procès qui porte son nom. Dix autres personnes sont poursuivies, dont son ex-femme Nadia Amirouchen, un notaire, des anciens représentants de l’entreprise en France ainsi qu’un constructeur et équipementier aéronautique. Il a dissimulé un certain nombre d’actifs, notamment trois avions d’une valeur de 5,5 millions d’euros, une douzaine de voitures de luxe, une villa à Cannes de 35 millions d’euros où l’ancien golden boy organisait de somptueuses réceptions avec Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Sting et Bono, ajoute la même source.

    Les accusés, eux, entonnent déjà la rengaine de l’innocence. On assiste à «un mélange de reproches qui ont du sens et d’autres qui sont fantasmées», note maître Jean-Yves Le Borgne, avocat d’un des prévenus, cité par l’agence française. Selon lui, les trois avions n’ont pas été dissimulés : ils ont été vendus mais sont restés dans le giron du groupe. Le procès aura lieu donc sans le principal intéressé. Abdelmoumen Khalifa, artisan de la montée en flèche puis de la descente aux enfers de l’empire qui porte son nom, est détenu à El Harrach depuis son extradition du Royaume-Uni en décembre 2013.

    Une posture qui n’est pas un bon signe pour une justice française soucieuse des détails d’une affaire dont les chapitres les plus sombres ont pourtant eu lieu en dehors de ses frontières. «On aimerait que ce procès donne les clés pour comprendre l’ascension fulgurante de M. Khalifa», relève une source judiciaire française citée par l’AFP. «Mais les débats risquent d’être décevants en l’absence du principal prévenu. Lui seul a les réponses», ajoute-t-elle. Un malaise. Au-delà de l’aspect purement juridique, la vérité concernant une affaire aussi compliquée ne pourrait se trouver à Nanterre. La seule possibilité, pour la justice française, d’avoir des réponses est d’interroger Moumen Khalifa lui-même.

    Or, alors que la justice britannique a décidé d’extrader l’ex-golden boy vers son pays d’origine, l’Algérie refuse de le «prêter» à la France ne serait-ce que le temps d’un procès. Pour les juristes français, dont une source s’est exprimée sous le couvert de l’anonymat à l’AFP, «Alger ne veut pas d’un grand déballage public à Nanterre sur les circonstances réelles dans lesquelles cette énorme escroquerie, qui a ruiné des milliers de personnes sans qu’aucun contrôle ne soit exercé, a été mise en place». Les Algériens veulent, par contre, juger l’homme d’affaires en Algérie. «Les procédures judiciaires se poursuivent et il y aura un procès public», avait, assuré, de son côté le garde des Sceaux, Tayeb Louh.

    Pour ce dernier, il n’y a donc aucune volonté de cacher quoi que ce soit. Des défenseurs des droits de l’homme craignent un procès à charge. Des sources judiciaires algériennes soupçonnent même les autorités d’exercer des chantages sur l’ancien magnat en vue de l’empêcher de faire des déclarations qui risquent de gêner plusieurs personnalités au pouvoir. Car, en plus du fait que la date du procès n’est pas connue à cause des lenteurs de la procédure judiciaire, Rafik Khalifa avait menacé, à plusieurs reprises, de mettre en cause beaucoup de personnalités au sein du pouvoir. Ira-t-il jusqu’au bout ? Rien n’est moins sûr. Tout est sombre dans une affaire qui a connu beaucoup de zones d’ombre. L’histoire se chargera des réponses.


    Me Lezzar : «Aucun acte de procédure depuis l’extradition»

    Depuis son extradition de la Grande-Bretagne, le 24 décembre 2013, Abdelmoumen Khalifa, patron du groupe qui porte son nom, attend, dans sa cellule à Blida, la réponse de la Cour suprême auprès de laquelle il a introduit un pourvoi en cassation contre l’arrêt de renvoi devant le tribunal criminel, près la cour de Blida, de 2007, en vertu duquel il a été condamné par contumace à perpétuité. Contacté, son avocat maître Me Lezzar confirme que Abdelmoumen Khalifa «n’a fait l’objet d’aucun acte de procédure depuis son recours devant la Cour suprême».

    Une attente jugée «ordinaire» dans la mesure où «le traitement des dossiers au niveau de la Cour suprême prend généralement de 12 à 24 mois. Nous sommes donc dans les délais…». Interrogé sur l’affaire des transferts illicites de la banque Khalifa vers l’étranger, en instruction depuis plus de 10 ans au tribunal de Chéraga et qui a connu, depuis quelques mois, des rebondissements avec l’audition de certains prévenus, Me Lezzar déclare : «Mon mandant n’a reçu aucune convocation dans le cadre de ce dossier. Il n’est pas concerné par les auditions.» L’avocat n’en dit pas plus sur le procès devant s’ouvrir demain au tribunal de Nanterre, en France.(Salima Tlemçani).


    Ali Boukhlef- El Watan
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